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20 décembre 2016

ALEP – que BHL arrête le massacre de l’histoire par Henri Roudier

l'hyper moraliste perd la maîtrise de son anaphore et s'explose face au public qu'il admonestait

par Philippe Grauer

Le dernier article de Bernard-Henri Lévy publié dans le Monde, est un nouvel avatar de la légèreté et du je-m’en-foutisme érigés comme méthode à l’égard de la réalité historique. Ce qui conduit à se demander si ses propos sur la tragédie d’Alep ne sont pas autre chose que des larmes de crocodies et des effets de manche moralisateurs pour la galerie.


l'hyper moraliste perd la maîtrise de son anaphore et s'explose face au public qu'il admonestait

Mots clés : Alep, Bernard Henri Lévy, psychothérapie relationnelle,

DERNIÈRE MINUTE : À la suite à la publication des contributions diverses ici-même rapportées concernant la nouvelle bourde de BHL on s’attendait à un rectificatif, des excuses, quelque chose d’humain quoi, de moral, de la part de notre grand moraliste.
Rien de tout cela.
Sur le site de la Règle du jeu (la revue de BHL) bourde effacée, noms rectifiés. Silence on tourne. Le dos à sa responsabilité. Si bien ou si mal que BHL n’a jamais écrit ce qu’il a écrit, La Règle du jeu n’a jamais publié ce qu’elle a publié. Ni vu ni connu.
Sans éthiquette.

 

 

BHL,  chroniquement malheureux en exactitude comme d’autres le sont en amour, vient de "commettre" comme dit la formule devenue lieu commun, en l’occurrence reprenant toute sa vigueur, un article dans Le Monde sur la tragédie d’Alep, nous moralisant d’importance. On se prend à le trouver pontifiant et factice quand son anaphore dérape dans les colonnes d’un Monde qui oublie de lui corriger ses bévues historiques héneaurmes, lui faisant confondre l’Édouard VIII aux sympathies nazies avec son valeureux frère bègue Georges VI.

Pour se faire une idée du lancinant problème BHL on se reportera à Vidal-Naquet et Castoriadis.

Après un rappel de polémique Vidal-Naquet / BHL on se régale avec l’indignation de Castoriadis évoquant l’asservissement commercial-publicitaire qui rafraîchit les mémoires et nous montre un BHL surfait, chéri par un système ayant perdu le sens de la critique. Il en résulte que sa leçon de morale lyrique reposant sur des inexactitudes irresponsables perd en autorité morale sur la question de la responsabilité. La nôtre commence avec le devoir de protester contre cette incroyable manifestation d’outrecuidance désinvolte en matière d’histoire contemporaine.

Voir également le bien documenté Michel Rotfus.

On se souvient de l’inoubliable film de Tom Hooper, Le discours d’un roi (2014), qui retrace l’épopée de la restauration du verbe de celui qui sut surmonter son handicap pour adresser à son peuple son appel à se mobiliser contre le nazisme, à l’issue d’une véritable psychothérapie relationnelle avant la lettre avec un certain Lionel Logue.

Quelle idée de confondre le frère oppresseur plutôt bête et méchant, et son cadet par lui maltraité ! Eh bien notre BHL dont on se demande s’il fume de la manche de chemise mal mercerisée s’y engouffre. Si bien que les malheureux alepins auront tout subi, Assad, Daech, Poutine, et maintenant, maniant de travers une vibrante invective à ses concitoyens qui lui font honte, Bernard Henry Lévy.

 


par Henri Roudier

Le Monde du 17 décembre vient de publier un article de M. Bernard Henri Levy, (écrivain, philosophe, et membre du conseil de surveillance du « Monde » nous rappelle l’en tête) dans lequel celui-ci prétend  faire le procès de l’attitude qu serait celle de  moitié de la planète devant la tragédie d’Alep.

Emporté par sa furie de procureur, M. Bernard Henri Levy évoque à la fin de son article l’attitude de la monarchie britannique à la veille de la seconde guerre mondiale.  Voici ce qu’il écrit :  » J’ai honte qu’une courte majorité de ceux que je dois, paraît-il, continuer d’appeler mes concitoyens jugent, aux dernières nouvelles, qu’Assad, ce tueur déguisé en gendre idéal, cet assassin que l’on nous disait, au début de son règne, gentil, timide et faible, cet homme qui ne voulait pas être roi ni, à plus forte raison, vous pensez bien, tyran, cette version moderne d’un George VI qui aurait, finalement, régné et livré son pays à Hitler, ce monstre bobo, ce Pol Pot jet-setter, est un moindre mal face à Daech. »

Bref, M. Bernard Henri Levy confond Édouard VIII dont les sympathies pour Hitler ne sont un mystère pour personne et qui abdiqua en 1936, avec  son frère qui monta sur le trône britannique sous le nom de  Georges VI. Or ce dernier allait devenir un des symboles du combat que livra l’Angleterre contre le nazisme.

Si M. Bernard Henri Levy nous a habitué depuis longtemps aux bévues, sottises, et autres erreurs qui jonchent ses travaux  et trahissent de manière régulière  une ignorance constante dans les domaines où il intervient,  il est consternant de voir que c’est sous le couvert de membre du conseil de surveillance du « Monde » qu’il insulte ainsi la mémoire de Georges VI. On se demande si quelqu’un relit les textes qui sont publiés dans les tribunes de notre quotidien

J’espère que Le Journal Le Monde saura présenter ses excuses à la couronne britannique.


Henri Roudier est professeur agrégé de mathématiques en CPGE au Lycée Chaptal.