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20 septembre 2011

Habemus papam J-J. Moscovitz, précédé de « Un pape du refus » par Philippe Grauer

L’Église accouche d’un pape du refus. Que faire ?

Par Philippe Grauer

Une jolie fable, qui se termine un peu en eau de boudin, mais tout de même un nouvel anti Dictateur est né (on pense au discours final du coiffeur de Chaplin dans le Dictateur), une réflexion sur le pouvoir et ce qu’il exige de ses grands serviteurs. La psychanalyse est autant valorisée que gentiment ridiculisée, le pape de la psychanalyse préfère pour finir organiser des matches entre cardinaux, pendant que la papesse spécialiste des carences précoces ne fait pas grand chose, n’en fait pas assez en tout cas, vu la circonstance, ne peut pas davantage, qui sait, tout a ses limites. L’Église quant à elle, comme son nouveau pape en crise, ne connaît plus la prière. Les valeurs fondamentales sont réfugiées avec le pape fugitif dans la vie quotidienne, dans la rue et au théâtre, le vrai, pas celui de la catholicité.

En coulisse les politiques font ce qu’ils peuvent pour sauver la situation, la truquer un minimum en attendant, maintenir le théâtre du pouvoir accrocheur de l’espérance, il en faut bien pour s’en occuper, de la situation, quand elle commence à se montrer ingérable. Ah ! Créon, toujours lui, courant après son Antigone de pape. Curieusement aucune allusion à Jonas. Il est vrai que les baleines sont mises à mal par ces temps de brouillage du silence de la mer.

Michel Piccoli porte superbement le poids de ce film périlleux autant qu’audacieux. C’est le moment de le dire, voici Moretti parti à l’assaut du ciel. De très bons moments, d’autres plus erratiques. Ça donne du plaisir, et à penser. Par les temps qui courent dirait le moraliste, c’est considérable.

Les voies du Seigneur étant impénétrables, allez voir ce que ce film vous fait à vous.

Les privilégiés qui le pourront se rendront à la Pagode pour en discuter.


J-J. Moscovitz, précédé de « Un pape du refus » par Philippe Grauer

LE REGARD QUI BAT. . . Le cinéaste et son œuvre

« Il y a en effet un chemin qui permet le retour de l’imagination à la réalité, et c’est l’art » Sigmund Freud

Le regard qui bat : c’est une fois par mois la projection d’un film suivie d’un débat entre spectateurs, cinéastes, psychanalystes, philosophes, historiens…

Lundi 26 septembre 2011 à 20h15 – Projection du film HABEMUS PAPAM, suivie d’un débat au cinéma La Pagode


Dieu s’absente pendant que le pape s’effondre

Ou alors la psychanalyse ?

[Image : Sans titre]

Synopsis : après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise.


Désir de non !

Par J-J. Moscovitz

Le Pape, à peine nommé, vient d’entrer en psychanalyse trois fois par semaine pour des années…. Il désire ! Il désire dire « non… !» Il ne pense plus qu’à ça. L’humour atteint ici le sérieux où nous sommes, au delà du moment politique italien, européen, ou encore les commémorations du trentenaire de la mort de J. Lacan qui, lui, en connaissait un bout sur la compatibilité entre psychanalyse et religion. Malraux dans les années 1950 avance : « Depuis cinquante ans la psychologie réintègre les démons dans l’homme. Tel est le bilan sérieux de la psychanalyse. Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connu l’humanité, va être d’y réintroduire les dieux« . Allons-y d’un des fils de ce film bien plus profond qu’il y paraît : si « le XXI siècle sera religieux ou ne sera pas  » lance « ou alors la bombe » ? Ou plutôt ou alors la psychanalyse ? soit que le Ça de l’Homme soit frappé d’un manque qui le rend humain, l’infaillibilité des grands de ce monde est à revisiter calmement, et Nanni Moretti nous y invite. À bon entendeur…