RechercherRecherche AgendaAgenda

Actualités

Revenir

10 décembre 2016

Rejet par l’Assemblée nationale de la proposition de loi contre les pratiques psychanalytiques en matière d’autisme AFP

Rejetée grâce aux votes des socialistes, du Front de gauche, des Frondeurs, du PCF et des centristes la proposition Fasquelle est écartée pour l’instant. L’appel à pétition fut largement entendu chez les psychopraticiens relationnels.


Mots clés : pratiques psychanalytiques, psychanalyse, psychopraticien relationnel

AFP

L’Assemblée nationale s’est opposée, jeudi, à un texte controversé, signé par près d’une centaine de députés Les Républicains, qui visait à « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques » dans la prise en charge de l’autisme. Opposée à « une entreprise malheureuse », « attaque sans précédent contre l’ensemble des professionnels de santé », la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, a regretté dans l’hémicycle que cette proposition de résolution ait « pour effet de raviver des tensions qui n’ont plus lieu d’être ».

Le texte de Daniel Fasquelle, paraphé également par Laurent Wauquiez, Bernard Debré et Nathalie Kosciusko-Morizet, entendait inciter le gouvernement à ne plus financer les prises en charge psychanalytiques et à pénaliser les professionnels de santé « qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme ». « Sortons du Moyen Âge dans le traitement de l’autisme et redonnons espoir aux familles », a lancé depuis la tribune Daniel Fasquelle, qui soutient « les méthodes éducatives et comportementales », recommandées par la Haute Autorité de santé (HAS) depuis 2012 et mises en œuvre en particulier au Canada et en Belgique. « Les principales instances de la psychiatrie française d’obédience psychanalytique refusent de les appliquer », a-t-il dénoncé, évoquant une « colère » des familles touchées.

« Pas un autiste, mais des autistes »

Mais il n’a trouvé le soutien d’aucun autre groupe politique, et même son collègue LR Nicolas Dhuicq, psychiatre de profession, s’est élevé contre « un texte dépassé », car « il n’y a pas un autiste, mais des autistes », donc une pluralité d’approches, et il y aurait une « dérive dangereuse » à ce que le législateur impose des méthodes ou des techniques aux soignants. Il a été rejoint en cela par la secrétaire d’État ainsi que par des députés de tous bords, le socialiste Denys Robiliard invitant à ne pas suivre « les préconisations d’un Lyssenko au petit pied », en référence à la dictature scientifique du généticien stalinien Trofim Lyssenko.

Les socialistes, élus du Front de gauche et centristes ont indiqué qu’ils votaient contre, les radicaux de gauche se sont abstenus. Les principales associations dédiées à l’autisme, rassemblant notamment les familles (Agir et vivre l’autisme, Vaincre l’autisme, Asperger aide France, Collectif Egalited, Autistes sans frontières, Maison de l’autisme, etc.) avaient appelé à soutenir le texte. Celui-ci avait naturellement fait bondir les défenseurs de la psychanalyse.