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17 janvier 2012

Jugement Judith MIller vs. Élisabeth Roudinesco (suite)

À l’heure du triple A et des élections présidentielles, de l’angoisse politique et économique du pays, que les millériens se lancent dans le harcèlement juridique, s’en prenant hier à une historienne venant de publier un ouvrage sur Jacques Lacan, propriété intellectuelle exclusive des héritiers du moins à leurs yeux, aujourd’hui à l’œuvre d’un cinéaste insuffisamment convaincu de la psychanalyse, revêt un aspect dérisoire et quelque peu navrant.

Nous publions ici des éléments d’information et des réactions relatifs à cet événement secondaire d’apparence, dont les enjeux ayant trait à la liberté d’expression ne le sont pas, eux.

PHG


Judith Miller et sa sœur oubliée, Sibylle Lacan

Un procès contre Élisabeth Roudinesco

Par Michel Rotfus

Je sais bien que les procès intellectuels n’ont pas bonne presse mais hier, 16 novembre 2011, à la 17e chambre, j’ai assisté à une scénographie étrange. Judith Miller, 70 ans, Visage en lame de sabre sans le moindre affect apparent mais ravagée de l’intérieur, convaincue de sa bonne foi et certaine de détenir toute la vérité sur l’œuvre de son père était dans le prétoire entouré de son fils et de son mari, Jacques Alain Miller, sourire méprisant aux lèvres, au milieu d’une cohorte d’épigones.

Tout ce petit monde poursuivait en justice l’historienne et universitaire Élisabeth Roudinesco, visiblement émue. Elle avait commis le péché dans son dernier essai, Lacan envers et contre tout, de souligner qu’un jour Lacan “eût souhaité” des funérailles catholiques, lui le matérialiste athée, proche de sa mère Jenny Aubry, attaché comme on sait au rituel de l’Eglise romaine depuis toujours. Il s’était marié à l’Église avait voulu faire annuler par le pape son premier mariage et il avait baptisé tous ses enfants, dont Judith qui fit sa communion. Il avait un frère bénédictin qu’il aimait beaucoup, se disait «fils de curé» et pensait que la religion catholique romaine triompherait de tout.

Un procès sur une phrase? Un procès pour diffamation? Tout cela serait loufoque si le droit ne permettait pas à chaque citoyen d’un état démocratique de saisir la justice pour tout et n’importe quoi. Donc Judith Miller et les siens se sont sentis diffamés, humiliés, indignés qu’une telle phrase ait été écrite. Et les avocats furent contraints de se livrer à une véritable joute sur des mots, des accents circonflexes et un imparfait du subjonctif. Georges Kiejman démontra, Grévisse à l’appui, qu’il ne s’agissait pas dans cette phrase objet de la plainte d’une référence à des volontés exprimées mais d’une supposition qui renvoie antérieurement à ses derniers moments à l’imaginaire lacanien, à l’importance qu’il accordait à la pompe de la religion catholique. Homme paradoxal.

Christian Charrière-Bournazel, avocat des Miller, n’avait guère travaillé son dossier. Il est arrivé les mains dans les poches, mondain et rieur, grossier parfois, pressé d’en finir, persuadé comme ses clients d’avoir raison contre la méchante historienne. Et de la brocarder en lui donnant des leçons de style : pourquoi pas une fessée? Et de rire lorsque son confrère, Georges Kiejman – ton grave et parole ferme – fit un lapsus en confondant le nom de Roudinesco avec celui de Lacan. Et la meute était là derrière, prête à bondir sur l’avocat.

Pourtant, force est de constater que Kiejman, soutenu d’ailleurs par sa consœur, Bénédicte Amblard (qui plaidait pour le Seuil et son PDG, Olivier Bétourné), livra une plaidoirie longue et érudite, rappelant que Judith Miller, philosophe sans œuvre et se regardant elle-même comme une “bâtarde” – parce qu’elle était née sous un autre nom que celui de son père –, n’avait jamais rien produit qu’une Album de photographies de famille et que son époux, excellent transcripteur des séminaires de Lacan, n’avait pas, lui non plus, produit d’œuvre importante : sa Vie de Lacan, feuilleton en 24 pages écrites à la va vite au mois d’août dernier sur un ton rageur ne saurait en effet rivaliser avec l’Œuvre d’Élisabeth Roudinesco, ni avec les 800 pages de sa biographie de Lacan rédigée en 1993 (Fayard et pochothèque) et traduite dans le monde entier. Ouvrage de référence donc qui fait pâlir de haine et d’envie cette famille qui entend faire main basse aujourd’hui en France sur la liberté d’expression dans la plus pure tradition des pays totalitaires.
J’ai eu froid dans le dos quand Judith Miller – apportant une confirmation supplémentaire à la plaidoirie de Kiejman, prétendant détenir le vrai et le juste concernant son père-, a expliqué que la liberté d’expression n’autorisait pas un auteur à “dire n’importe quoi”. Mais bien sûr que si qu’on a le droit en démocratie de dire n’importe quoi. Heureusement. À ceci près que Kiejman démontra qu’Elisabeth Roudinesco ne disait pas n’importe quoi sinon dans l’imaginaire de l’accusatrice en proie à la persécution. On a même le droit de blasphémer et d’envoyer Dieu aux enfers. Mais on n’a pas le droit de calomnier, d’insulter, de tirer à vue sur une personne comme le fait la famille Miller en permanente éructation.

Donc vive le droit de dire n’importe quoi !

Le moment le plus émouvant fut celui où l’autre fille de Lacan, Sibylle Lacan, 70 ans, sœur oubliée, bannie même de la mémoire des Miller, née du premier mariage de Lacan, presqu’en même temps que Judith et auteure d’un beau livre sur son père (Un père, Gallimard, 1994), tenta de s’exprimer. Assise dans le prétoire, telle une intruse, elle se mit à sangloter à l’évocation de l’enterrement de son père. Elle se souvenait, comme elle raconte dans son livre, que la question centrale de ce procès était refoulée : “L’enterrement de mon père fut doublement sinistre. Profitant de mon hébétude (…) Judith prit seule la décision de cet enterrement “dans l’intimité”, de cet enterrement-rapt annoncé après coup dans la presse et où je dus subir la pression de l’École de la Cause (fondée par Jacques-Alain Miller). L’appropriation post-mortem de Lacan, de notre père débutait.”

(Le rapt de la mémoire et de l’histoire de lacan par Judith a d’ailleurs été une des points forts de l’argumentaire de Kiejman) N’ayant pas été cité comme témoin, Sibylle Lacan ne put prendre la parole mais ses larmes montraient bien, comme le rappela calmement Élisabeth Roudinesco, que le biographe et l’historien sont toujours confrontés à des tragédies familiales et à la haine qu’un clan voue à un autre clan. Je ne connaissais pas cette histoire mais Sibylle m’a ému comme elle a ému l’assemblée qui était là à l’exception de la meute qui ricanait.

Procès ridicule, oui, mais belle plaidoirie, beau moment de prétoire et l’on s’efforcera de pardonner à maître Charrière-Bournazel son incapacité à entendre la souffrance d’une femme, demie sœur de celle qu’il défendait. Il n’eut pas la moindre émotion devant ses larmes, alors que l’intruse laissa un moment sans voix maître Kiejman, visiblement touché par cette douleur de fille.

Je ne peux m’empêcher de citer le témoignage de Catherine Clément qui fut lu au tribunal, très émouvant lui aussi : “Je connais et j’aime mon amie Judith Miller depuis plus de cinquante ans ; je connais aussi l’immense respect qu’elle porte à son père, respect que je partage. Pour autant, je n’ai pas senti la moindre offense faite à Judith Miller en lisant le dernier livre d’Élisabeth Roudinesco ; si tel avait été le cas, ayant eu les épreuves de ce livre avant publication, je l’aurai certainement fait remarquer à l’auteur de « Lacan, envers et contre tout ».

J’ai été stupéfaite de la très forte réaction émotionnelle de mon amie Judith, réaction provoquée sur le moment, m’a-t-elle dit, par la lecture qu’on lui a faite au téléphone d’un seul paragraphe de ce livre-le paragraphe incriminé. Il ne m’avait pas semblé, à aucun moment, qu’Élisabeth Roudinesco y visait la fille de Jacques Lacan, non plus que sa famille, ni qu’à aucun moment il ait été question dans ces lignes d’une trahison des vœux paternels.»

Judith a affirmé n’avoir pas lu la moindre ligne des écrits de Roudinesco (qu’elle connaît pourtant depuis l’âge de neuf ans) tellement ils lui font horreur. Mais pourquoi poursuivre en diffamation une ligne d’un texte sans avoir daigné lire même cette ligne qui lui fut lue au téléphone ? Ni de surcroît le texte en son entier.
Quelle folie, tout de même !

Blog de Michel Rotfus, Médiapart


TÉMOIGNAGES

1) Catherine Clément

Philosophe et romancière

Ayant suivi les séminaires du docteur Jacques Lacan de I962 à 1980 ; ayant assisté à quelques-unes de ses présentations de malades à l’hôpital Sainte-Anne; ayant été chargée par Jean Piel, son directeur, du premier compte-rendu des Ecrits de Lacan dans la revue Critique en 1966; et ayant publié le premier livre le concernant en 1981 (Vies et légendes de Jacques Lacan, éditions Grasset, collection Figures), j’ai eu maintes fois l’occasion de constater son intime connaissance de la religion et de la théologie catholiques, qui n’était cependant pas contradictoire avec sa position athée. Je n’ai trouvé ni choquant ni impossible que, comme de nombreux incroyants que je connais, il ait pu à certain moment de sa vie formuler le souhait d’avoir des funérailles catholiques : sur ce point, les vœux de chacun peuvent évoluer selon les circonstances de la vie.

Je connais et j’aime mon amie Judith Miller depuis plus de cinquante ans ; je connais aussi l’immense respect qu’elle porte à son père, respect que je partage. Pour autant, je n’ai pas senti la moindre offense faite à Judith Miller en lisant le dernier livre d’Elisabeth Roudinesco ; si tel avait été le cas, ayant eu les épreuves de ce livre avant publication, je l’aurai certainement fait remarquer à l’auteur de Lacan, envers et contre tout.

J’ai été stupéfaite de la très forte réaction émotionnelle de mon amie Judith, réaction provoquée sur le moment, m’a-t-elle dit, par la lecture qu’on lui a faite au téléphone d’un seul paragraphe de ce livre-le paragraphe incriminé. Il ne m’avait pas semblé, à aucun moment, qu’E.Roudinesco y visait la fille de Jacques Lacan, non plus que sa famille, ni qu’à aucun moment il ait été question dans ces lignes d’une trahison des vœux paternels . Voici ce que j’ai pensé : tiens, je ne savais pas, il a changé d’avis, il a pu souhaiter des funérailles catholiques et demander plus tard à sa fille une autre forme d’obsèques au cours du dernier trajet de son existence. Je n’ai pas trouvé cela offensant pour Judith : car cela, je l’aurais perçu immédiatement. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai tenté d’apaiser de mon mieux le violent tourment de Judith le soir même où elle s’est sentie, à tort, personnellement mise en cause.

Rien n’y a fait, hélas. Je déplore très vivement que ce tourment ait pris la forme d’une plainte en justice. Pour lever publiquement ce qui à mes yeux n’est rien d’autre qu’un malentendu, il me semble qu’une lettre ouverte publiée dans la presse aurait suffi. Voire- on peut rêver- un simple appel téléphonique.
J’ajoute qu’en 1993, j’ai été la première à critiquer dans Le Magazine Littéraire l’essai d’Elisabeth Roudinesco, Jacques Lacan, esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée, dont le ton me semblait parfois agressif ( mais certainement pas sur le point des funérailles). En 2011, Lacan, envers et contre tout me semble au contraire écrit d’une autre plume, sur un ton d’admiration n’excluant pas la critique, et qui rend sincèrement hommage à l’un des plus importants penseurs de son époque. Le point des funérailles est abordé de la même façon dans les deux ouvrages, ce qui me rend encore plus incompréhensible le tourment de mon amie Judith, et davantage encore son action en justice.

Je sais que cette lettre sera produite par maître Georges Kiejman lors du procès intenté par Judith Miller contre Elisabeth Roudinesco.


2) Celia Bertin-Reich

20 Oct 2011

Chère Elisabeth Roudinesco,

Amie de longue date de Marie-Louise Blondin, première femme de Jacques Lacan, j’ai toujours eu l’occasion de constater à quel point l’un et l’autre étaient attachés aux rites de l’Eglise catholique romaine. Ils se sont mariés à l’église. Marie-Louise était agnostique et Lacan athée mais cela n’a rien à voir avec l’attachement à des traditions. Il était de culture catholique et il était né sous le nom de Jacques Marie Lacan. Il a abandonné la seconde partie de son prénom après avoir perdu la foi. Cela ne fait aucun doute. Je ne comprends pas que la famille Miller puisse se croire offensée par ce que vous avez écrit. Des funérailles catholiques ? Mais bien entendu, c’était dans son style d’en avoir émis le souhait.

Je sais que ce témoignage peut être utilisé en justice par maître Georges Kiejman.


3) Henri Roudier

17 septembre 2011

Je tiens à apporter à Maitre Georges Kiejman et à Elisabeth Roudinesco le témoignage suivant.

Je me souviens très bien d’une anecdote concernant Jacques Lacan que m’avait racontée ma grand-mère Jenny Aubry et qui devait se situer à la fin des années soixante-dix. Je voyais celle-ci très souvent à cette époque et je l’avais interrogée sur certains aspects étonnants de la personnalité de Lacan
Un jour, au cours d’un déjeuner qui avait lieu rue de Lille et réunissait Jenny Aubry, Sylvia Lacan et Jacques Lacan, celui-ci avait déclaré qu’il souhaitait des funérailles catholiques. Et comme ma grand-mère s’étonnait : « Jacques, vous n’y pensez pas, tout de même ! », lui avait-elle dit, il lui avait répondu en évoquant la grandeur et la pompe des cérémonies de l’Eglise catholique. Sylvia Lacan l’aurait alors interrompu en déclarant : « Moi en tout cas, je n’y assisterai pas ! ».

Faut-il ajouter que j’ai trouvé cette petite histoire magnifique`?

Je sais que ce témoignage peut servir lors du procès intenté par Madame Judith Miller à Elisabteh Roudinesco.

Professeur de mathématiques en classe préparatoire au Lycée Chaptal


4) Henri Rey-Flaud

Fait à Montpellier le 11 octobre 2011

En tant que proche à la fois de Jacques-Alain Miller (qui fut mon condisciple à l’École Normale Supèrieure et que j’ai rejoint lors de sa fondation de l’École de la Cause Freudienne) et de de Judith Miller (qui m’a accueilli dans sa collection du Champ Freudien), en tant qu’ami également d’Élisabeth Roudinesco, j’ai du mal à comprendre la polémique ouverte à propos d’une phrase du dernier livre de celle-ci, consacré à Jacques Lacan. L’hypothèse selon laquelle Lacan aurait souhaité avoir des funérailles catholique ne me paraît ni trahir la mémoire de ce grand penseur ni offenser l’honneur de sa famille. Cette suggestion n’implique en effet aucune forme d’adhésion à une croyance spirituelle mais la seule inscription dans une tradition culturelle à laquelle Lacan appartenait de toute évidence. En témoignent le concept majeur de Nom-du-Père emprunté directement à la théologie, les innombrables références positives à la religion catholique faites dans son ˛oeuvre, la présence à ses séminaires et l’appartenance à l’Ecole freudienne de Paris de figures religieuses marquantes (Louis Beirnaert, spécialiste d’Ignace de Loyola), Denis Vasse, Michel de Certeau). A un moment décisif pour l’avenir de la psychanalyse en France, l’on ne peut que souhaiter que tous les disciples et admirateurs de Lacan soient rassemblés dans un même combat.

Je suis conscient que ce témoignage sera présenté lors du procès engagé par Madame Judith Miller contre Madame Roudinesco.

Henri Rey-Flaud est Professeur émérite de l’Université Paul-Valéry de Montpellier.


ÉCHOS

Il est scandaleux de mettre en cause l’existence des diplômes d’Élisabeth Roudinesco, directrice de recherches (HDR) à l’UFR d’histoire de Paris VII. Son séminaire n’est pas itinérant, même s’il est rattaché à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Il figure depuis vingt ans dans l’organigramme de son Université. Cette campagne de calomnies qui a conduit à une dévastation du Wikipédia d’Élisabeth Roudinesco (75 pages de délires, cité ici comme référence) est effarante et d’ailleurs ces méthodes sont dénoncés dans un excellent article du Monde consacré à Wikipédia (Le Monde du 14 janvier) : “Peut-on vraiment faire confiance à Wikipédia?

Rédigé par : Chawki Azouri | le 14 janvier 2012 à 13:46 | Répondre | Alerter |


Avec le commentaire de Su sur ce blog ou de Sujet sur Wikipédia – que l’on sait parfaitement être Luc Miller, le fils de Judith et de J-A Miller, à la tête de la campagne de calomnies, d’injures, de dénigrements et d’atteintes à l’honneur contre E. Roudinesco, que l’on retrouve un peu de partout sur le net et notamment dans le Lacan Quotidien et jusqu’à la présidence de Paris 7 – on a un extrait des bouffonneries délirantes extasiées et propagées par la secte millérienne qui rejoignent bien curieusement ceux des partisans du Club de l’Horloge et des anti-freudiens notoires de tout poil…

Les travaux de Roudinesco constituent irrémédiablement, surtout avec ceux d’Ellenberger et de Nathan Hale, le cœur central de l’historiographie mondiale de la psychanalyse et des médecines de l’âme. Et évidemment, le fait qu’elle puisse avoir eu une reconnaissance académique aussi grande à l’internationale, au point que son enseignement s’est vu rattacher, cette année, au département d’histoire de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm n’arrange rien à la production de haine, de détestations, de dénigrements et aux déferlements d’invectives et d’anathèmes.

En bref, de delirium tremens généralisé… poussé jusqu’au grotesque avec la remise en cause de ce qui fonde sa légitimité, sa notoriété et sa crédibilité : ses diplômes universitaires. Il faut sans conteste y voir là, l’ultime acte désespéré d’une bande de frénétiques totalement ravagée par leur fanatisme et leur bêtise.

C’est finalement bien l’esprit de l’époque, mais quoi qu’il en soit ses travaux historiques resteront un acquis inaliénable…Dommage que les institutions se mettent aussi à délirer en chœur.

Rédigé par : Hector | le 14 janvier 2012 à 17:32 | Répondre | Alerter |