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22 avril 2014

Le corps dans la construction de l’identité

L’analyse bioénergétique (1) cette méthode qui situe le psychisme dans le mouvement, le tonus et le clonus, se mouvoir et s’émouvoir se trouvant étroitement corellés, nous sait pourvus non seulement d’un moi-peau mais d’un moi-corps, structuré en caractère constitué en caparaçon capable de devenir carapace, croûte, cuirasse caractérielle, d’allure diverse selon les époques et circonstances de sa constitution.

Nos étudiants passés, présents et à venir (pour ces derniers cette invitation vient peut-être un peu trop tôt mais il faut savoir anticiper) gagneront à venir se rafraîchir et approfondir auprès de cette discipline que nous sommes fiers de maintenir et diffuser dans notre bouquet multiréférentiel.

Quant à l’identité, si on la rapporte à la façon de se mouvoir et d’aller vers l’autre, de se lâcher un peu pour voir de quel côté on a tendance à tomber, cela s’appelle avoir comme un penchant, ou une ligne de faille inscrite dans notre clonus, on peut en tirer plus d’un secret, enfoui entre spasticité et tensions qui ne demandent qu’à se voir mises en jeu pour nous délivrer de traumatismes qui pourraient nous avoir le cœur endurci, le corps plus précisément, comme dit le poète.

Par ailleurs l’analyse bioénergétique représente une discipline précieuse pour toucher du doigt la connexion entre ce que les neurosciences nous apportent et notre perspective humaniste. Occasion à saisir.


SFABE journées Francophones d’analyse bioénergétique 4 et 5 octobre 2014

le corps dans la construction de l’identité

La construction de l’identité est un phénomène complexe et multifactoriel : appartenance à une lignée, à un environnement, à une culture, à un imaginaire. Elle « est un processus hautement dynamique au cours duquel la personne se définit et se reconnait par sa façon de réfléchir, d’agir et de vouloir dans les contextes sociaux et l’environnement naturel où elle évolue. À l’adolescence comme au début de l’âge adulte les questions dynamiques de la construction des choix et de l’identité sont centrales » (J. Arnett 2000).

L’identité est fondamentalement relationnelle et se développe en une longue suite d’interactions entre la personne et son contexte. Autrement dit « c’est un système dynamique qui agit tout au long de la vie » (H. Bosma et S. Kunnen 2006).

Ses fondements prennent origine dans les toutes premières années de la vie. Le corps y joue un rôle essentiel comme l’indique F. Héritier dans son étude anthropologique. Les expériences sont dans un premier temps sensorielles, sensori-motrices reliées à des expériences affectives et relationnelles. Les interactions précoces sont essentielles. Vie physique et vie psychique y sont intimement liées. Le sentiment d’identité va se constituer ainsi progressivement à la fois à partir de la perception du corporel et à travers les interactions précoces, à travers les liens qui se tissent peu à peu avec l’autre. Le corps constituera la base et le support privilégié du sentiment naissant d’identité. Actuellement, les neurosciences permettent de mieux comprendre cette construction qui se joue aux confins du corps et de l’appareil psychique.

Wilhelm Reich est le premier psychanalyste à s’être intéressé au corps et à sa cuirasse caractérielle comme forme identitaire. Alexander Lowen a poursuivi son travail incluant la notion de caractère liée aux troubles de la personnalité caractérisés par des tensions et rigidités musculaires spécifiques en lien avec l’histoire de chacun.

Ces journées vont nous permettre de nous interroger sur cette construction, de voir les problèmes que nous rencontrons en tant que thérapeutes et ce qui fait notre spécificité en tant qu’analyste bio énergéticien dans notre travail thérapeutique avec les patients.