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24 décembre 2009

Lessive anglo-saxonnisée à 98,5 % en psychologie Bureau du SIUEERPP

Bureau du SIUEERPP

Respect de la diversité des approches dans la formation des psychologues…
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Le combat de titans SIUEERPP vs. AERÈS, en dehors des cercles initiés tout le monde s’en fout. Simplement les psychologues subissent ce qu’ils ont couvert voire organisé par manœuvres de couloirs et corridors ministériels depuis des décennies, au nom du scientisme et de la scientistique (on dit TCC), l’évaluation selon des critères qui n’ont rien à voir avec l’activité et la production scientifique, de recherche et clinique, de la psychologie clinique — comme on sait l’appellation universitaire du courant de pensée psychanalytique. Autrement dit les attaques contre la psychanalyse se poursuivent au sein de l’université, dépourvues ni de virulence ni de persévérance évaluativistes, la pseudo mathématisation des faits d’âme poursuivant sa folle entreprise.

L’université reprise en main, cela signifie que des experts d’une certaine école et idéologie, agissant dans le cadre d’une Agence, sont envoyés inspecter et évaluer les universitaires et à leur tour — on adore cette expression chez certains politiciens — les faire passer sous les caudines fourches qui ratiboisent toute psychodiversité.

Ça n’est pas d’hier que nous plaidons pour cette dernière, de quelque côté du Carré psy qu’on se trouve. Nous ne sommes concernés qu’indirectement par cette guerre d’usure des évaluateurs hyperchiffreurs contre la pensée vivante et le lent travail de déchiffrement dans le domaine psy. Mais nous le sommes car le Carré psy tout ce qui s’y passe sur un de ses côtés infléchit l’ensemble de sa surface, car le combat pour la diversité, l’humanisme, la liberté aux différentes écoles de développer leur recherche, tout cela reste solidaire et nous concerne.

Tant que nos écoles resteront à l’abri de ce genre de tracasserie administrative meurtrière, elles pourront respirer de leur côté, sans subir la menace de Revizors venus les sonder au noms de principes qui n’ont rien à voir avec leur pratique, épistémologie et méthodologie. Si cela doit se payer d’un changement de nom, ça peut valoir le coup. Cela ne nous empêchera pas d’appuyer dans leur combat les psychologues freudiens en butte à l’inquisitorial désir d’hégémonie des comportementalistes cognitivistes.

Voir également à ce sujet l’article du Pr. Maleval, qui rappelle que la psychanalyse ne se transmet pas à l’université mais dans des écoles extra universitaires d’un modèle voisin du nôtre.

Philippe Grauer


Le SNP — Syndicat national des psychologues] soutenant le SIUEERPP (syndicat des psychologues universitaires en charge de psychopathologie ) [publie] ci-après son communiqué :

— COMMUNIQUÉ du SIUEERPP —
http://www.siueerpp.org/

Une liste de revues (dont 98,5 % ne sont pas de langue française), devant servir de référence aux prochaines expertises des Équipes de Recherche en psychologie, a été diffusée par l’AERES en octobre dernier.

Le SIUEERPP en a demandé le retrait, ainsi que la suspension de toute expertise menée sur cette base. Il a aussi demandé à ses membres de s’abstenir de participer aux comités de visite organisés dans ces conditions, ou de recevoir ceux-ci.

Pourtant les responsables de l’évaluation de la psychologie à l’AERES — alors même que quatre experts successivement pressentis pour participer au comité de visite des laboratoires de l’université de Toulouse-Le Mirail se sont récusés, et que quatre autres pressentis pour participer au comité de visite de Lyon 2 se sont également récusés — maintiennent, dans la plus grande précipitation et improvisation, au mépris de toute concertation, et en faisant usage de toutes les formes de pression possibles, ces visites.

Le SIUEERPP constate que les conditions nécessaires au bon déroulement de ces évaluations ne sont pas réunies. Qu’elles aient lieu néanmoins relève d’un passage en force dépourvu de toute justification rationnelle dans un pays comme le nôtre, ne laissant aux collègues actuellement concernés d’autres choix que celui de s’y soumettre.

Il demande donc instamment, et une fois de plus, que les critères de ces évaluations soient au plus vite reconsidérés, en concertation étroite avec la communauté scientifique concernée, faute de quoi celle-ci ne pourra qu’engager les procédures de recours qui s’imposent face à de telles visites, menées au mépris même des règles d’égalité, d’impartialité et de compétence dont celles-ci prétendent pourtant relever.

Le Bureau du SIUEERPP