ÂME
Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux !
Que désigne l’âme humaine ? nous savons être dotés d’un esprit, par lequel nous pensons (donc je suis). D’une sensibilité, par laquelle nous éprouvons, ressentons. Les émotions représentent la fonction existentielle de base, d’évaluation des qualités sensibles immédiates de notre environnement. Nous sommes le siège – depuis quand au juste, depuis le XVIIIème siècle ? depuis que le système nerveux a succédé aux humeurs de l’Antiquité (Madame avait encore ses vapeurs au XIXème siècle en France), le siège disais-je d’un psychisme. De ce qui s’exprime de façon courante quand on dit tout ça c’est psychologique. On arrive à psychè, souffle en grec. Ce qui nous anime pour parler latin.
Nous sommes dotés d’une âme au sens où nous l’entendons nous autres méditerranéens, depuis Platon et en deçà. Même qu’elle serait immortelle puisque immatérielle. Elle pourrait de nos jours émaner du cerveau, et ma foi quand le bois est consommé, plus de flamme. Genre plasma psy. Belle comme l’éclair.
Freud parle constamment d’âme (Seele). Pas pareil qu’appareil psychique, inconscient à la clé. Ou le self gestaltiste, pur processus. Les neuroscientifiques naïfs prétendent filmer l’âme en exercice. Alors qu’ils ne fixent que la trace de connexions neuronales. Productrices d’états d’âme. Mon cerveau produit aussi de l’ocytocine, « hormone de l’amour » (sprays nasaux en vente libre dans les pharmacies) qui me rend ivre de l’autre mais c’est moi qui aime, qui ose aimer.
Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu’eux hébété,
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?
PHG
02 01 2016 —