Le tout est relation de nos jours peut valoir aussi peu que le tout est relatif pour expliquer la relativité. Relationnel accolé à psychothérapie signifie strictement que le ressort psychothérapique c’est la relation, l’intersubjectivité en action, la dynamique relationnelle, transfert et contre-transfert compris, entre les deux protagonistes de la rencontre psychothérapique, où l’un vient auprès du spécialiste se faire entendre. Et écouter au passage ce qu’il se trouve être en train d’exprimer, réverbéré par le dispositif de la relation suractivée par le cadre proposé.
Relationnel représente alors une valeur forte, témoigne du difficile dialogue entre soi et soi et l’autre, où se clarifie ce qui se passe quand je prends l’autre (ou moi-même) pour quelqu’un d’autre. En cas d’embrouille existentielle, cela se démêle avec beaucoup de patience, de savoir faire et d’art. D’art aussi de savoir faire être, savoir faire advenir.
Soit Relation renvoie au couple Je-Tu de Buber, un fondamental de notre profession — ça ne s’étudie pas ça se transmet et s’expériencie, soit, et cela n’est pas mutuellement exclusif, Relation renvoie à l’érosion progressive de la relation transférentielle au sens psychanalytique. Dans les deux cas, ce concept sert de pierre de touche pour distinguer notre psychothérapie relationnelle, celle des psychopraticiens du même nom, des simples psychologues, même cliniciens car les cliniciens n’ont pas appris dans nos écoles l’important complément à leur discipline autre, de type objectiviste, de l’ordre de la rationalité procédurale — en prise directe avec la possible médicalisation de l’existence, apprise à l’université.
Bref la psychopratique relationnelle, pour parler dans le cadre strict de la terminologie nouvelle que la loi nous impose, représente (depuis plus de trois décennies) un métier et une discipline spécifiques, complexes, mettant la relation au cœur de la pratique et théorisation, une relation motrice à double implication, graphié par nous Relation pour la distinguer de la relation à faible taux d’implication Je-Cela.
La psychothérapie sera dite relationnelle si au cours du processus intervenant dans le cadre de la relation (unité de temps de lieu et d’action de la séance) celle-ci met en jeu l’implication des subjectivités déployant leur interaction à risque comparable sinon égal. On est loin du puisqu’on est deux dans la pièce il est trivial que nous sommes en relation puisque nous nous parlons. Exact mais distinguer échange et prescription d’un expert tout sachant à un venu le consulter tout penaud, de parole vraie, à face à face mutuellement impliqué, en progression dialoguale vers l’élaboration de moments de vérité par celui qui, par ce processus même, vient, parvient à lui-même.
PHG
Entrée créée en 2010. Mises à jour : 9 octobre 2011, 7 mars 2012, 15 août 2012,