par Philippe Grauer
Nous portons à votre connaissance le document qui suit, de nature à nourrir votre réflexion critique à propos de Jacques-Alain Miller Libertador de la
La question demeure la suivante : épisode strictement personnel ou psychiatrisation abusive d’une opposante ? et si la patiente n’était pas objet d’emprisonnement psychiatrique, que penser de la palinodie incroyable du dialogue publié dans les colonnes du Lacan Qotidien ? On peut légitimement s’inquiéter. Et prévenir l’opinion éclairée chère à Jacques-Alain Miller – précisément en l’éclairant, qu’un vaste mouvement pétitionnaire pourrait bien se révéler avoir embarqué de généreux donateurs de leur signature dans une opération irresponsable de nature à mettre en danger nos collègues iraniens travaillant dans le champ de la
On peut comprendre que Jacques-Alain Miller éprouve quelque difficulté à opérer une marche arrière après un tel pas de clerc. On avait la trahison des clercs, on a maintenant la bourde des mêmes : changement d’époque. Devant la difficulté de la manœuvre, Miller opte pour la persévérance dans l’erreur et se lance dans du procès, intenté à grands frais à une société savante, une école et un syndicat il y a encore peu allié et qui ne s’en est jamais pris à lui. Appeler la justice à son secours à l’issue d’un faux mouvement au lieu de convenir que peut-être tout cela se révèle complexe, inventer de la diffamation pour éviter le débat n’est pas si glorieux pour notre archicube si fier de l’avoir été.
Par ailleurs s’en prendre à répétition à une autre intellectuelle vécue comme rivale au motif qu’elle a écrit sur Lacan des ouvrages qui font autorité ça va finir par se déchiffrer comme mixte de harcèlement et d’idée fixe. L’opinion a commencé à gronder comme en témoigne l’Appel collectif au soutien d’Élisabeth Roudinesco, prise à partie dans un style pamphlétaire quérulent.
Bof, tout cela manque cruellement d’intérêt, sauf qu’il fallait bien rétablir une vérité mise à mal et dont l’affabulation aurait pu tirer à conséquence, sauf que cela coûte cher en énergie et financement. Sans la pression d’un procès qu’on nous fait, nous oublierions volontiers cette mésaventure qui aurait pu mal tourner. Il va falloir nous défendre et protéger. Nous le ferons le plus efficacement possible, sans engager d’affects amplificateurs.
Les enjeux sont importants, il s’agit de la liberté d’expression, et de ne pas compromettre de collègues travaillant dans un pays où ce genre d’affaire ne se règle pas à coups de tarte à la crème comme dans une guerre picchrocoline mais parfois à coups de fouet.
– Gilles-Olivier Silvagni, [Attention un procès peut en cacher un autre,, 14 avril 2013.
– Michel Rotfus, Mitra Kadivar dément Jacques-Alain Miller, Mediapart, 6 avril 2013.
– Thierry Savatier, « La psychanalyse entre débat et procès », Le Monde 02 04 2013. Précédé de « Aux côtés de ceux qui n’ont que leur parole pour patrimoine » par Philippe Grauer.
– Esmat Torkghashghaei à SIHPP, « Battre la campagne à Téhéran et à Paris, » mis en ligne le 17 février 2013.
– SIHPP, « À propos d’un échange entre Jacques Alain Miller et Mitra Kadivar, » mis en ligne le 13 février 2013. Précédé de « La
– Élisabeth Roudinesco, Henri Roudier, Docteur Foad Saberan, « Affaire Mitra Kadivar – Il ne manquait plus que ça », mis en ligne le 11 février 2013. Précédé de « Libérez J-A Miller ! » par Philippe Grauer.
Je reçois, écrit Michel Rotfus, du Docteur Foad Saberan, psychiatre à Paris cette lettre datée du 7 avril 2013 à propos de la pétition de Miller pour la « libération » de Mitra Kadivar.
Il m’écrit à propos de « l’affaire Mitra Kadivar » à un double
Il souligne que les signataires de cette pétition ont cru s’opposer à un internement politique alors qu’il s’agissait d’une hospitalisation à la suite d’un épisode psychotique comme il en existe dans tous les pays.
par le Dr. Foad Saberan, psychiatre à Paris
Chers amis de l’Iran et d’ailleurs,
Chers amis du monde médical ou non,
Il me semble important de vous tenir au courant des faits suivants, pour que chacun, si vous êtes interrogé(e)s, puissiez accéder aux sources et puissiez répondre en connaissance de cause. Faites circuler si cela vous paraît intéressant. Il se passe, depuis la veille de Noël, une affaire qui n’arrête pas de se compliquer.
1° Une dame, le Docteur Mitra Kadivar, psychiatre et psychanalyste, a été hospitalisée en psychiatrie, à Téhéran, sur ordre d’un juge, après plainte de ses voisins pour « troubles à l’ordre public », par des comportements qui font fortement penser à une maladie psychiatrique. Ce qui peut se passer de la même manière partout dans le monde, à Paris aussi.
2° De Paris, un groupe de ses amis à la tête desquels se trouvent Bernard Henri LEVY et Jacques Alain MILLER, ont lancé une pétition pour la « libérer ». Pétition, toujours en ligne, signée par plus de 4500 personnes de haut niveau, de trois Continents, y compris des politiques français de droite et de gauche.
3° J’ai téléphoné personnellement à plusieurs personnes de ma connaissance, du milieu psychiatrique ou médical, il s’est avéré qu’ils avaient signé contre le régime et non contre le service de psychiatrie.
Il y avait donc tromperie… J’ai qualifié de colonialisme, dans un écrit adressé à de nombreux journaux, cette démarche méprisante.
4° À Paris, nous sommes un groupe de psy iraniens (psychiatres, psychologues, tous de formation psychanalytique) qui avons été outrés par les injures lancées de Paris contre les psychiatres iraniens qui ont eu à prendre en charge Mme KADIVAR.
http://www.lacanquotidien.fr/blog/wp-content/uploads/2013/02/mitra-version-beta.pdf
Nous nous sommes informés et avons démenti les accusations portées contre le Professeur GHADIRI et son équipe qui a pris en charge et soigné Mme KADIVAR, accusations « d’internement arbitraire », dont raffole une partie des gens, par exemple en France, sans distinction d’opinion politique.
5° Le résultat de notre démarche est étrange : les initiateurs de la pétition font un procès, non à nous iraniens psy, mais à ceux qui ont cru en nous et ont publié nos courriers.
https://www.cifpr.fr/+Affaire-Mitra-Kadivar-il-ne+
http://olivierdouville.blogspot.fr/2013/02/a-propos-de-l-hospitalisation-et-des.html
http://olivierdouville.blogspot.fr/2013/03/lettres-iraniennes-autour-de-laffaire.html
http://laregledujeu.org/2013/04/05/12959/on-nous-ecrit-de-teheran-2/
6° Depuis quelques jours, je suis personnellement mis en cause, comme « opposant » au régime de la République islamique, pour mes écrits (visibles sur Internet) pour la défense des bahais, gravement persécutés en Iran.
http://laregledujeu.org/miller/2013/04/04/l’absolu-fait-de-la-resistance/
http://blogs.mediapart.fr/blog/michelrotfus/060413/mitra-kadivar-dement-jacques-alain-miller
Avec mes amitiés, Dr Foad Saberan.