Décharge émotionnelle productive de sens, élaborative. Au cours de la catharsis l’émotion pénible exprimée, dans les bonnes conditions de l’équilibre de l’attention — voir cette expression, au sens propre délivre la capacité de comprendre ce qui s’est passé. Le sens qui n’avait pu s’élaborer en situation de détresse se constitue, un sens sensible, intégrant affect et pensée.
On distinguera ce concept de celui d’abréaction, bouffée aveugle qui ne comporte pas d’élaboration. À l’inverse de la catharsis, apollinienne, l’abréaction tempête en vain. À distinguer également de la dramatisation.
Aux yeux de Freud la catharsis c’est le passage au corps, comme on dirait à l’acte. Synonyme d’abréaction, d’irruption pulsionnelle incontrôlée. La redéfinition que nous proposons ici dessine un nouvel espace conceptuel.
Cet article est appelé à s’enrichir d’un panorama du concept depuis Hippocrate et surtout Aristote élaborant après coup une théorie littéraire du théâtre récemment inventé.
25 nov 2008.
Aristote in La Politique, traduction J. Tricot, Vrin, 1995, p. 584 :
» Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l’âme hors d’elle-même, remises d’aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C’est à ce même traitement dès lors que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d’une façon générale, sont sous l’empire d’une émotion quelconque pour autant qu’il y a en chacun d’eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allégement accompagné de plaisir. Or, c’est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l’homme une joie inoffensive. «
Allègement accompagné de plaisir n’est pas à proprement parler joie mais soulagement. Quoi qu’il en soit la catharsis a partie liée avec la représentation, l’identification et la mise à distance (Verfremdungeffekt) du spectacle de la condition humaine, lorsque le héros se trouve sous nos yeux pris dans l’action (drama) qui le conduit logiquement dans des situations intenables. Il nous prend à témoin de ce qui lui arrive et nos émotions accompagnent sa destinée. Excellente occasion pour nous libérer en ce qui nous concerne des tensions emmagasinées et conflits similaires dont nous mêmes sommes le siège. Excellente occasion de se mettre à la fenêtre pour enfin se voir passer dans la rue, qui plus est au moment de l’accident.
7 août 2012
25 nov 2008 – mise à jour 7 août 2012
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Nous avons le plaisir de vous convier à la journée découverte de notre école de formation de psychopraticien, conduite par Pascal Aubrit et Henry Kisiel, qui aura lieu :
L’objectif de cette journée consiste à découvrir et à expérimenter le programme de l’école, les formations que nous dispensons et notre méthodologie reliée à la psychothérapie relationnelle. Elle se déroulera dans une alternance de séquences expérientielles et de temps d’élaboration. Une présentation du cursus de formation au CIFPR sera suivie par un temps de questions-réponses.
Lieu : Centre de Psychologie Biodynamique du Père Lachaise
Salle ALIZE
59 boulevard de Ménilmontant, 75011 Paris
Code immeuble : 19 B 60
Code BLOC 1 : 1519