vs. malaise. Dans le domaine qui nous intéresse, le malaise, existentiel, concerne la conscience plus ou moins diffuse d’une insatisfaction marquée dans le mode d’être au monde, dans le goût de l’être et des choses, la relation au monde même, aux autres, dans le lien social.
La maladie elle, témoigne, avec des symptômes plus ou moins similaires, d’une altération structurelle de la santé psychique : domaine de la médecine, plus précisément de la psychiatrie, à l’heure actuelle considérablement déléguée aux généralistes qui n’ont fait d’études ni en psychothérapie quelle qu’elle fût ni en psychiatrie (il reste les visiteurs médicaux prescripteurs de la nouvelle molécule qui marche très fort en ce moment), diagnostic, traitement médicamenteux, suivi (souvent pérennisation beaucoup trop longue de l’ordonnance).
L’ennui c’est que la ligne de partage entre les deux domaines (trois avec la médecine généraliste ?) consiste en une mitoyenneté problématique – le mur appartient aux deux territoires, de plus la frontière est souvent contestée, sans compter qu’une interface peut apparaître.
Ainsi pour la médecine épidémiologiquement la dépression est une maladie faites-vous diagnostiquer en masse (campagne télévisuelle) et traiter, alors qu’aux yeux de la psychothérapie, sauf cas rigoureusement définis, la dépression est un syndrome fourre-tout : le DSM vous déclare dépressif si vous êtes encore trop triste après 21 jours de deuil réglementaire.
Quel équilibre trouver entre une psychanalyse qui vous prenait en charge il y a 20 ans pour un ulcère à l’estomac dont on sait maintenant qu’il est d’origine bactérienne, et une médecine qui vous classifie à tort et à travers via un DSM controversé, vous déclarant malade quand vous n’êtes qu’en proie à un malaise qu’une psychothérapie, relationnelle ou autre, serait à même de prendre en charge ?
– médicalisation de l’existence.
– diagnostic