(.…) Le thérapeute, c’est d’abord le θεραπον therapon, l’écuyer, chez Homère, le serviteur d’un guerrier. Il appartient à la petite troupe d’appui à pied du cavalier (ce système a duré deux mille ans. Un chevalier durant la guerre de Cent ans, sorte de char vivant fragile, nécessitait une poignée d’hommes de service et d’appui.) Puis on aura θεραπευειν : prendre soin de > servir Dieu > prendre soin d’un malade. Devenu avec Philon d’Alexandrie le θεραπευτεσ – therapeutès, l’ascète serviteur adorateur.
Ça n’est qu’à partir du XVIIème siècle en France que thérapeutique entre dans le champ de la médecine pour « qui étudie puis applique les moyens de soigner les maladies « . Le Robert historique note toutefois que « dès ses premiers emplois [le terme thérapeute], pour « personne qui soigne les malades« , semble spécialisé dans un contexte psychologique [c’est nous qui italiquons] et est aujourd’hui utilisé par aphérèse (v. 1950) pour son composé psychothérapeute (cf. ci infra psycho-). »
Voici notre thérapeute tiré à hue médecine et à dia psychologie. On est encore loin du souci, du soin pris de soi (vs. administré, du traitement), qui prendra corps progressivement à partir de la pratique psychanalytique instaurant la cure (1), mais on y vient.
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Ce segment provient de Rhapsodie pour un mot pour un autre
Philippe Grauer