RechercherRecherche AgendaAgenda

Textes & documents

Revenir

La Gestalt une philosophie clinique

Noël Salathé situe la gestalt

par Philippe Grauer

AVERTISSEMENT : nous annoncions la parution ici même du texte « La Gestalt une philosophie clinique », nous annonçons aujourd’hui (13 décembre 2012) sa disparution provisoire en vue d’une édition à venir.

En hommage à notre co-fondateur et doyen qui vient de disparaître à l’âge de 82 ans – cf. ci infra –, nous faisons paraître ici le texte de sa communication au premier congrès francophone de la Société française de gestalt qui dressait le tableau historique du bilan et des perspectives de la gestalt-thérapie prenant son élan dans notre pays, un élan dont Noël Salathé fut un des impulseurs majeurs.

Sur le conseil éclairé du gestaltiste canadien Ernest Godin Noël Salathé de retour en Europe introduisit dans notre pays la pensée clinique existentialiste de Irvin Yalom, préludant à ce qui allait devenir la psychothérapie existentielle gestaltiste qu’il développa d’abord dans le cadre du Cifp. La partie de la communication consacrée aux contraintes existentielles est à l’époque totalement novatrice. On remarquera que la terminologie vacille entre contraintes et données, cela continue depuis trente ans.

L’importance de ce texte n’échappera pas au lecteur, ni le message que comporte le regret que le goût culturel d’amertume de l’existentialisme au lendemain de la guerre aux États-Unis ait prévenu la discipline de s’appeler psychothérapie existentielle. D’où Artex, et un certain « retour à Yalom » – qui mérite d’autant mieux sa paire de guillemets qu’il n’y eut pas d’aller.

Détail, nous ne disposons pas actuellement du texte original complet, qui devait logiquement citer Yalom en bibliographie.

pour en savoir plus

La psychothérapie relationnelle et la communauté gestaltiste sont en deuil d’une personnalité marquante.

Noël Salathé aura marqué toute une génération. Formé au CQG – Centre québecquois de gestalt, devenu IFG, Institut de formation par le groupe, auprès d’Ernest Gaudin et Louise Loiseux, il rencontre Isadore From (du groupe des 7 fondateurs de la Gestalt à New York) en 1974 et noue avec lui une amitié intellectuelle qui durera jusqu’à la mort d’Isadore (1994). Ernest Gaudin lui demande en 1979 de participer comme formateur au deuxième groupe de formation à la gestalt du CQG de Lorient. 1983 voit se mettre en place la formation du CIG organisée par Noël, répartie entre Ernest Gaudin, Noël Salathé, André Jaques, Jean-Yves Roy. C’est encore en 1983 que Noël Salathé prononce en mars au premier congrès de la SFG une communication importante et prophétique intitulé « La Gestalt, une philosophie clinique ». 1985 voit la création du CIFP avec le psychanalyste Christian Chazette et Philippe Grauer, à l’enseigne de la multiréférentialité. La gestalt mise en place au CIFP sous l’impulsion de Noël Salathé et de son équipe (Claude Haza, Marie-Noelle sa femme, Paul Molliex) est existentielle au sens yalomiste du terme, selon le principe que si Yalom n’est pas gestaltiste la gestalt-thérapie elle est existentielle.

C’est toujours en 1983, dans le même élan, que Noël Salathé lance à l’École parisienne de gestalt l’étude de Paul Goodman comme le théoricien véritable fondateur de la gestalt-thérapie. Puis en 1984 au CIFP il met en route le premier programme gestaltiste de formation aux données existentielles de Yalom. Ses activités européennes se diversifient et de 1981 à 86 il participe à la constitution d’un groupe européen de formation avancée conduit par Isadore From répartie entre Düsseldorf, Mougins (où réside alors Noël Salathé), Paris, Milan. De 1981 à 1999 il exerce régulièrement les fonctions d’administrateur du SNPPsy, pendant qu’il siège 7 ans durant au Conseil d’Administration de la SFG – Société française de gestalt, dont il est membre fondateur, de 1981 à 1988.

 

Noël a choisi de nous quitter ce lundi 11 juin 2012 à 10h30 à Montreux en Suisse, après avoir mis toutes ses affaires en ordre et pris le temps de dire au revoir à chacun des membres de sa famille. Il s’est endormi sereinement après avoir bu un peu de cognac. La veille nous avions fait une ballade au bord du lac et nous avions philosophé sur la mort et l’amour. Il nous a quittés avec dignité et élégance.

Je voulais que la communauté gestaltiste soit informée de son départ très serein, pleinement conscient et responsable, un acte de liberté face aux multiples limitations de sa vie.

Marie Noëlle Salathé

À partir de 1984, Noël Salathé engage par ailleurs avec sa compagne Marie-Noëlle Salathé-Granès un travail original d’exploration existentielle de la relation de couple. En 1989 se constitue autour de lui l’Atelier de recherche en psychothérapie existentielleARTEX, toujours actif. Le poète et gestaltiste Claude Haza l’a aidé à réunir en un volume, Psychothérapie existentielle, une perspective gestaltiste, une série d’écrits de la décennie 80. Retiré depuis 2007 Noël Salathé a continué jusqu’à l’extrême fin de sa vie à superviser, élaborer de la théorie avec son épouse, à l’occasion à exercer la psychothérapie existentielle gestaltiste qui était la sienne.



La gestalt une philosophie clinique

par Noël K. Salathé


Paris, novembre 1983, Société française de Gestalt
1er Congrès francophone

Je veux aujourd’hui enfreindre l’une des rares règles impératives de la Gestalt. Désolés, la suite à plus tard et probablement ailleurs.