Au grand auditorium du Collège des Bernardins avec
– P. François Euvé jésuite, rédacteur en chef de la revue Études
– Didier Fassin anthropologue, sociologue et médecin
– Élisabeth Roudinesco historienne et psychanalyste
– Michel Terestchenko philosophe
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– Le mal dans le corps social.
– En anglais plusieurs façon de dire le mal : Evil (le Mal), badness, wrong doing. Il serait opportun de préciser un peu plus. Une catégorie métaphysique. Une catégorie polémique, on le nomme en ce qui concerne les autres : « le Mal c’est les autres ».
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– L’issue sera relationnelle, ça passe par nous et par les autres. Qu’est-ce qui nous fait être humain ? c’est être en relation à autrui.
– Je n’ai plus besoin d’autrui pour aller mieux : un piège.
– Se garder de binaire et manichéen, ça passe par une reconnaissance mutuelle. Pouvoir se parler , ça passe par là, déjà un premier pas. Pouvoir se reconnaître s’accueillir ; s’offrir l’hospitalité.
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– Les institutions ne doivent pas être telles qu’elles favorisent le Mal. Au bout du compte la réponse au Mal doit être institutionnelle, donc politique.
– Ne jamais tordre le bras au Droit (façon Bush) pour contourner le droit face au mal. Radicalement indispensable : s’en tenir à la Loi.
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– Durkheim : principes et valeurs / affects et émotions : la punition est une vengeance. Un élément de jouissance lors de la punition du coupable.
– L’écart entre la perspective dramatique de l’extrême et le banal du fait mineur.
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– Le Réel (Lacan) : pas de symbolisation possible. On ne s’en sort jamais de la pulsion de mort on peut la combattre par la civilisation, sans pouvoir s’en débarrasser. Le mal absolu ne peut être analysé par les catégories de la psychiatrie. Cf. Rudolf Hœss, parfaitement normal, et pourtant a posteriori le propos d’un fou. Différence à maintenir entre un vrai fou et un nazi. Comment penser cette chose là dans un cas individuel ?
– Le mal c’est pas toujours les autres c’est nous aussi. Ce qui est exceptionnel éclaire la banalité, le reste. Si ça ça existe c’est qu’on a en nous mêmes quelque chose qui a déclenché ça (la pulsion de mort).
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Père Euvé, Crainte et tremblement une histoire du péché, Seuil
Terestchenko, Un si fragile vernis d’humanité, banalité du mal banalité du bien, Poche.
Didier Fassin, L’ombre du monde, une anthropologie de la condition carcérale,
Élisabeth Roudinesco, Une histoire des pervers, Seuil.
L’inconscient expliqué à mon petit-fils, Seuil.
– Jürgen Habermas – propos recueillis par Nicolas Weill, « Le djihadisme, une forme moderne de réaction au déracinement » [mis en ligne le 23 novembre 2015].
– Fehti Benslama, « Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant, »(propos recueillis par Soren Seelow), précédé de « Terrible manifestation de la connerie humaine : incalifiable » par Philippe Grauer [mis en ligne le 14 novembre 2015].
– Élisabeth Roudinesco, « La psychanalyse doit s’adapter aux souffrances contemporaines » – propos recueillis par Cécile Daumas. Précédé de « Rester humain au cœur du désastre » par Philippe Grauer [Mis en ligne le 22 novembre 2015]
– Marcel Gauchet, « Le fondamentalisme islamique est le signe paradoxal de la sortie du religieux« , interview par Nicolas Truong [mis en ligne le 23 novembre 2015].
– Paul Berman – traduit de l’anglais par Pauline Colonna d’Istria, « Il n’y a pas de causes sociales au djihadisme », précédé de « Agir en sorte que jamais Daech ne puisse / Sur ma tête inclinée planter son drapeau noir » par Philippe Grauer [mis en ligne le 1er décembre 2015].
– Roland Gori – propos recueillis par Julie Clarini © Le Monde, « La crise des valeurs favorise les théofascismes »[mis en ligne le 3 janvier 2016].
– Edgar Morin, Le Monde, Prévenons l’éclosion du fanatisme dès l’école [mis en ligne le 12 février 2016].
– Jean Birnbaum – le fascisme théologico-politique de Daech, précédé de « refuser le déni, refuser l’islamofascisme », par Philippe Grauer [mis en ligne le 21 février 2016].
– Roland Gori, Philippe Grauer, Théofascisme [mis en ligne le 3 mars 2016].
– Philippe Grauer, LE FASCISME S’ADRESSE À NOUS – Faisons lui face et tenons lui tête [mis en ligne le 22 mars 2016].
Chaque jour, les actualités nous abreuvent d’images d’une cruauté inouïe liée à des situations extrêmes : attentats, guerres, conflits armés…
Paradoxalement, bien souvent à travers ces images on tient la cruauté à distance sans se l’approprier. Derrière elle, il y a pourtant des hommes : le mal n’est pas qu’exceptionnel, anonyme ou étranger mais hante aussi le cours ordinaire de nos sociétés.
Omniprésente dans nos univers médiatiques ou virtuels, la cruauté semble faire partie des tendances élémentaires avec lesquelles chaque homme, chaque société doit composer. On la retrouve comme enjeu dans le développement de l’enfant, dans le rapport à l’autre, dans certaines expériences adolescentes mais aussi dans les étapes d’une civilisation ou dans les rituels structurant la vie d’une société…
De la barbarie radicale à la banale cruauté, que fait-on du mal ?
Grand auditorium Collège des Bernardins Tout le cycle : 16 séances Tarif plein : 6 € / Tarif réduit : 3 €