Il y a Sauvons la clinique. Cela concerne essentiellement nos collègues psychologues cliniciens évidemment, il doit y avoir, autour de la psychothérapie relationnelle, un Sauvons la pratique, puisque aussi bien nous devenons psychopraticiens relationnels, ce qui n’est pas si difficile comme glissement sémantique, le SNPPsy étant le syndicat national des praticiens en psychothérapie relationnelle et psychanalyse. Nous sommes des praticiens et entendons maintenir et développer la pratique relationnelle dont le public a besoin, dont nous sommes dépositaires et fiers.
Cela ne veut nullement dire que nous soyons indifférents à la théorie, nécessaire, de préférence bien intégrée lors d’une formation qui se présente d’ailleurs comme apprentissage, intégrant les deux moments de notre type de savoir : théorique et expérientiel.
Il s’agit sous le vocable de cet appel de l’Affop de faire entendre que notre identité spécifique et originale est là, bien là, toujours là. Dialoguer sur ce en quoi elle consiste, au sens fort de ce terme, vaut largement la peine – et le plaisir, d’un colloque. En quoi elle consiste et quel est son avenir, que la médecine et ses fidèles alliés des organisations de psychologues et de psychanalystes (qui maintenant se disputent la dépouille de notre nom) se sont employés à barrer mais n’ont pu comme ils l’entendaient, à coups bas d’arguments ramassés dans les poubelles du victimalisme et du populisme qui ont fait long feu, éradiquer.
Les tenants de l’idéologie scientiste restent actifs, militant pour une régression générale de la qualité de l’exercice psychothérapique, au motif du gestionnarisme et d’une « évaluation-limite » qu’il urge de contenir. Mais tant du côté de sauvons la clinique que du nôtre la résistance s’organise, la société française continue d’avoir besoin de nous, de recourir à notre savoir faire être et de se transmettre les bonnes adresses.
C’est raté, il n’y aura pas d’expulsion, nous continuons de loger dans le quartier du Carré psy, au 77 rue des Archives de la psychothérapie relationnelle, et au 6 rue Beauregard sur la psychothérapie, à l’enseigne de la psychopratique relationnelle. Comment allons-nous dans la configuration qui s’inaugure, rebondir et manifester notre légitime fierté de professionnels du psychisme en pleine vigueur humaniste ? Venez en débattre avec la fédération de la formation de qualité et du cinquième critère le 22 janvier.
Nous y serons, soyez y, soyons-y ensemble, pour rappeler les fondements de notre légitimité historique, pour nous entendre et faire entendre.
Le texte qui suit reproduit l’Appel diffusé par l’Affop et le SNPPsy.
Philipppe Grauer
Chers collègues,
Retenez bien cette date et notez-la dans vos agendas :
Samedi 22 janvier 2011, de 10h à 18h.30 (accueil à partir de 9h.30)
6 rue Beauregard – 75002 – Paris – Métro : Sentier ou Bonne-Nouvelle.
L’Affop, avec la collaboration du SNPPsy, vous propose de participer à
une exceptionnelle journée interactive d’étude et d’échange sur le thème
Avec
– la participation des responsables de l’Affop – parmi lesquels Jean-Michel FOURCADE son président et Philippe GRAUER président du SNPPsy – , et celles de
– Geneviève MATTEI, psychothérapeute relationnelle, ancienne avocate au Conseil d’État.
– Vincent de GAULEJAC, professeur de sociologie à l’UFR de Sciences sociales – Paris 7 – Fondateur de l’IISC – Institut international de sociologie clinique
Nous réfléchirons ensemble sur les conséquences de la nouvelle législation sur le titre de psychothérapeute.
Vous savez que celle-ci ne concerne que le titre et que la pratique n’est pas encadrée. Notre pratique est ce qui nous reste pour demeurer libres et c’est peut-être le meilleur dont nous disposons encore, faisons-en bon usage. Sauvons-la et défendons-la.
Les ci-devant psychothérapeutes que nous sommes devenus bien malgré nous, n’ont pas l’intention de se laisser éliminer au profit d’une nouvelle conception médicalisée de la psychothérapie au service d’une prétendue santé mentale, définie en termes de normes, de troubles et de symptômes à éradiquer le plus rapidement possible et aux moindres frais (immédiats).
Au delà de toutes les actions que nous avons menées et que nous continuons à mener tant que nous en avons encore la possibilité au plan législatif, au delà du repli sur des reconnaissances fondées principalement sur des méthodes de psychothérapie, nous pensons que nous devons nous concerter sur l’affirmation d’une identité commune.
Nos principaux thèmes de concertation seront les suivants
– L’histoire des mouvements dont notre pratique est issue.
– les aspects épistémologiques, cliniques, juridiques et sociologiques.
– Les cinq critères qui fondent déjà notre identité et constituent la base de notre autorégulation, celle-ci ayant fait ses preuves depuis de longues années.
– La question de l’éthique qui guide notre pratique.
– L’avenir de nos écoles de formation et celui de leurs étudiants.
Nous serons là, aussi et surtout, pour vous soutenir institutionnellement
– en vous informant de vos possibilités de prévoir, de commencer ou continuer d’exercer légalement notre profession, sous un nouveau titre, non réglementé (2) consensuel et représentatif.
– pour nous interroger ensemble sur la pertinence ou l’urgence de présenter un dossier pour figurer sur les listes départementales du futur registre national des psychothérapeutes, en en pesant les conditions, les avantages et les risques pour ceux qui peuvent y prétendre.
Concertons-nous aussi pour construire, faire connaître et valoir notre identité commune auprès de ceux qui nous ont fait confiance depuis de longues années et risquent de se trouver encore plus perdus qu’auparavant dans la nébuleuse de ceux qu’ils appellent les Psys.
Venez en nombre, battez le rappel autour de vous, collègues, institutions, étudiants, etc.
Ce ne sera qu’un début et c’est ensemble que nous continuerons le combat.
Expulsés de notre titre – mais certainement pas de la psychothérapie au sein de laquelle nous conservons toute notre place ! – nous nous devons de maintenir et développer ensemble plus que jamais notre espace de vie professionnel, scientifique et politique.
Directement auprès de l’Affop.
Mis en ligne 15 novembre 2010 – consigné et pourvu d’une note le 9 octobre 2013 –