a) Accréditer c’est d’abord faire reconnaître quelqu’un comme son représentant auprès de quelqu’un d’autre. On accrédite par une lettre de créance la personne qui nous représente et que nous mandons auprès d’une autre. Il s’agit d’une délégation d’autorité.
b) D’où en langage courant l’idée d’attribution de crédibilité. Ainsi dans l’item 11 du TLF :
11. « Le mauvais grec que parlait Paul, sa phrase incorrecte et haletante, n’étaient pas faits pour l’accréditer à Athènes. »
E. RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Saint Paul, 1869, p. 190. »
On peut donc accréditer une information inexacte en fabriquant de fausses preuves, comme ce fut le cas récemment à propos de la prétendue « théorie du genre ». Ainsi Bernard Accoyer accréditait la rumeur que les psychothérapeutes seraient des charlatans. Comme l’écrit Gide, Journal, 1929, p. 960 : « C’est ainsi que le faux-semblant s’accrédite. »
On n’est pas très loin de l’auto-proclamation, par quoi une personne accrédite elle-même la fausse idée qu’elle est professionnelle légitime en se contentant de diffuser l’information inexacte évidemment sans référence à l’instance qui l’autoriserait.
on trouve au TLF :
« 1. Acte par lequel un chef d’État délègue à un ambassadeur l’autorité nécessaire pour agir en qualité de représentant de cet État.
2. Acte par lequel un ambassadeur est reconnu comme représentant d’un État par le chef de l’État auprès duquel il est envoyé :
L’accréditement est différent de la nomination : celle-ci est un acte de droit interne; le double accréditement d’un ambassadeur (par le chef de l’État qui envoie celui-ci et par le chef de l’État auprès duquel il est envoyé) a au contraire un caractère international.
G. VÉDEL, {Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, p. 524}. »
On pourrait soutenir que par extension avec l’accréditement nous tenons le système à double détente qui caractérise la confirmation (après reconnaissance) d’un psychopraticien relationnel®. Le diplôme (reconnaissance par l’école) relève du « droit interne » : une école délivre un diplôme. L’autorisation d’exercer est conférée par un syndicat, ou un organisme accréditeur autorisé, à un professionnel (diplômé certes, c’est la moindre des choses, il remplit les conditions de nécessité de compétence : certification – le deuxième des Cinq critères) qui le confirme comme praticien et de ce fait l’intégrant au réseau solidaire de ses pairs, l’adresse et recommande au public. En qualité de professionnel éprouvé par ses pairs expérimentés, représentant l’institution professionnelle historique responsable, le voici autorisé et sa pratique solidairement garantie.
Ainsi le titre d’exercice professionnel privé [autoréglementation] (de psychopraticien relationnel®)(1) vient couronner le diplôme, littéralement confirmer le praticien sur le plan de sa pratique professionnelle, de l’exercice même de son métier. On trouve exactement la même chose – non, pas exactement, précisément – avec les psychologues, diplômés psychologues cliniciens d’une part, bénéficiaires du titre d’exercice (de nouvelle désignation [réglementation datant de 2010]) de psychothérapeute d’autre part. Au détail près que dans ce cas de figure ledit titre d’exercice se voit attribuer automatiquement sur simple démarche administrative d’inscription auprès d’une ARS. Alors que le titre d’exercice délivré par des professionnels (regroupés sous le sigle GLPR) soumis aux Cinq critères et particulièrement au Cinquième – dit de la « validation par les pairs » – la garantie solidaire se voit attribuée lors d’une véritable passation devant des professionnels confirmés, responsables scientifiques et caution éthique du bon exercice du métier.
La question de la distribution, de la façon dont sont dispensés ces accréditements dans le cadre de référence du GLPR, on l’a vu en examinant les différents points d’attribution de « titres », demeure complexe voire compliquée [rédaction au 11 mars 2014], peut-être évolutive, en tout cas indispensable.
La complexité est à son comble quand on sait que des professionnels du simple accompagnement psychologique, on pourrait parler de professionnels de la relation d’aide (counseling), ne se tiennent pas toujours à distance respectueuse de la psychothérapie. L’exemple sémantique certes vient de loin, avec Carl Rogers (1951), les deux champs en pays anglo-saxons étant poreux l’un à l’autre. Question restée entrouverte, attention aux courants d’air. On peut soutenir cependant que précisément les époques et contextes ne sont plus les mêmes et que dans notre pays nos institutions professionnelles historiques tiennent de façon mieux définie les choses en main.
– Le champ sémantique du terme accréditation promet et permet beaucoup : acceptation, consentement, accréditement, agrément, autorisation, attribution de permis, avec comme antonymes refus, objection. On ne serait pas loin de l’attribution du permis… d’exercer.
– Toutefois c’est bien accréditement qui permet de comprendre le mécanisme à double détente qui fait passer de la reconnaissance (diplôme) de l’école à la confirmation par l’attribution du titre d’exercice professionnel (i.e. délivré par la profession en tant qu’organisée et responsable).
il s’agit d’un réseau sémantique, c’est l’ensemble du maillage qui fait sens et construit le concept.
– accréditement
– autoréglementation
– reconnaissance
– confirmation
– reconnaissance par les pairs
– discipline
– certification
– diplôme
– légitimation
– métier
– profession
– méthode
– pluralisme
– multiréférentialité
– psychanalyse intégrative
– psychanalyse multiréférentielle
– psychopraticien relationnel
– psychopraticien relationnel®
– psychopraticien multiréférentiel®
– société savante
– titre
– titres
– altertitre
– titularisant
– titularisation
– terminologie
Création 11 Mars 2015 – Mises à jour : 1er novembre 2015 –