métier, discipline, titre
Psychopraticien est un nom de métier. Le psychopraticien relationnel exerce dans le champ disciplinaire [parfois dit la discipline] appelé psychothérapie relationnelle. La psychothérapie relationnelle comme la psychanalyse relève du champ disciplinaire axé sur la dynamique de subjectivation. Psychopraticien relationnel® titulaire du SNPPsy est un titre professionnel d’exercice(1). Titre d’exercice alternatif à celui qui se situe dans le cadre réglementé (titre d’exercice de psychothérapeute, sorte de licence réservée au psychologue clinicien) garanti par le système autoréglementé SNPPsy-AFFOP, dans le cadre du GLPR (lequel organisme de liaison poursuit son activité en ayant perdu son nom et l’un de ses partenaires, le PSY’G, trop opposé à la politique de la FF2P, en 2016)
Il est probable que psychothérapie relationnelle restera en usage, et ne nécessitera pas le repli sur psychopratique relationnelle, à moins que le déploiement du jeu des signifiants ne crée inopinément de nouveaux usages terminologiques (13 décembre 2010). De fait, praticien en psychothérapie relationnelle, a également pris place au SNPPsy, selon son habitude de décliner à partir de la base « praticien en« . Auparavant succédait à l’expression le nom d’une méthode.
– voir également (2). Il a pour paradigme deux autres titres, psychopraticien agréé (PSYG – terminologie morte-née) et psychopraticien certifié (FF2P). Les deux organismes historiques représentatifs qui n’ont pas adopté le déterminant relationnel désignent ainsi leur système de reconnaissance propre, inscrivant l’Histoire dans les terminologies identitaires. On trouve cependant le terme relationnel dans le sigle de l’institution de liaison que tous ont choisi de constituer : GLPR. Sauf que le relationnel est devenu quasiment caduc du côté de la FF2P, on le murmure à l’occasion mais ne l’énonce jamais (« Pensez-y si vous voulez, n’en parlons jamais »). Pis, en 2019 à l’occasion d’un moment de tension entre les organisations, l’appellation GLPR se vit dénoncée. Faute d’une nouvelle désignation on parle à présent parfois de l’ « ex-GLPR », ou encore de rencontres multilatérales.
Or le R de GLPR est l’initiale précisément du relationnelle de psychothérapie relationnelle. Escamotage, disparition par évaporation ? la FF2P opte pour une politique de rassemblement le plus large possible des psychopraticiens-tout-court, ce qui abaisse le degré de qualification et compétence de l’ensemble. Ça tombe bien, d’aplomb avec la logique ministérielle qui consiste à créer peut-être une catégorie de développement personnel, plus précisément de bien-être, où ranger les psychopraticiens à condition qu’ils le soient tout court, courts à Bac + 2 ou 3. La FF2P ne désespérant pas d’y adjoindre le déterminant psychothérapie, manœuvre problématique qui procéderait au demeurant d’un périlleux maquillage.
La dénomination de psychopraticien, créée en 2003 par le SNPPsy, adoptées en 2011 par les Quatre du GLPR, a le mérite d’exister, et d’être suffisamment imprécise. Elle présente l’inconvénient d’englober toute personne qui se le déclare. Une récente disposition stabilise le terme, entré comme item dans une rubrique administrative. Par définition ce terme n’est pas réglementable au sens des exigences de la psychopratique relationnelle, les pouvoirs publics baladant indéfiniment la FF2P qui n’a pas les moyens de faire entériner une définition qui stipulerait que le psychopraticien se livre à l’exercice de la psychothérapie. Retour périodique inéluctable à la case départ : bien-être, développement personnel. Existerait-il des passages par vortex vers l’université ? nous n’aborderons pas ici ce point.
Vu depuis l’univers de référence AFFOP-SNPPsy, à nominalisme, nominalisme et demi. L’opération indispensable consiste à conserver et maintenir le terme relationnel, créé avant la confiscation du terme psychothérapeute, à la fin du siècle dernier. D’autant qu’avec relationnel nous gardons notre prénom, dit-on au SNPPsy. Précieux. « Nous maintenons par ce mot notre affichage syndical et épistémologique depuis une décennie, depuis avant la crise Accoyer, depuis 1997″, y déclare-t-on alors. De plus, le terme existe dans la littérature. À l’article Psychothérapie le TLF conservateur en la matière signale : « En partic. Thérapeutique moins profonde, moins complète et moins intensive(3) que la psychanalyse. Psychothérapie directive, relationnelle. » Et nous avons vu l’année dernière ici même que notre éminent confrère Jacques Durand-Dassier avait pratiqué et soutenu en 1975 le premier la notion de psychothérapie relationnelle.
— Le précédent §, ainsi que celui intitulé « psychopratique relationnelle » sont largement extraits de Psychothérapie relationnelle — Quel syndicat pour quelle pratique dans quel contexte (novembre 2009)
Par ailleurs, praticien en psychothérapie relationnelle tend ces derniers temps à devenir l’expression affichée préférentiellement au SNPPsy. Objet, s’amarrer davantage à la psychothérapie emblématique du syndicat. Afficher un nom de discipline plutôt qu’un nom de métier. Ça permet entre autre de fédérer par la terminologie des psychologues, médecins, psychiatres, voire psychanalystes, qui se retrouveraient dans le cadre de cette appellation. Ça permet aussi de cacher la masse largement plus nombreuse des psychopraticiens relationnels au SNPPsy derrière le petit doigt de ces derniers.
Nous avons affaire à un réseau sémantique, c’est l’ensemble du maillage qui fait sens et construit le concept.
– accréditement
– autoréglementation
– reconnaissance
– confirmation
– reconnaissance par les pairs
– discipline
– certification
– diplôme
– légitimation
– métier
– profession
– méthode
– pluralisme
– multiréférentialité
– psychanalyse intégrative
– psychanalyse multiréférentielle
– psychopraticien relationnel
– psychopraticien relationnel®
– psychopraticien multiréférentiel®
– société savante
– titre
– titres
– altertitre
– titularisant
– titularisation
– terminologie
Philippe Grauer
Corps de l’article : déc 2009. Modif. – oct 2010 – 20 juillet 2011 – 9 août 2011 – 15 juillet 2012 – 13 janvier 2014 – 11 mars 2014 – 23 octobre 2019 — 27 juin 2020 —
Le tout est relation de nos jours peut valoir aussi peu que le tout est relatif pour expliquer la relativité. Relationnel accolé à psychothérapie signifie strictement que le ressort psychothérapique c’est la relation, l’intersubjectivité en action, la dynamique relationnelle, transfert et contre-transfert compris, entre les deux protagonistes de la rencontre psychothérapique, où l’un vient auprès du spécialiste se faire entendre. Et écouter au passage ce qu’il se trouve être en train d’exprimer, réverbéré par le dispositif de la relation suractivée par le cadre proposé.
Relationnel représente alors une valeur forte, témoigne du difficile dialogue entre soi et soi et l’autre, où se clarifie ce qui se passe quand je prends l’autre (ou moi-même) pour quelqu’un d’autre. En cas d’embrouille existentielle, cela se démêle avec beaucoup de patience, de savoir faire et d’art. D’art aussi de savoir faire être, savoir faire advenir.
Soit Relation renvoie au couple Je-Tu de Buber, un fondamental de notre profession — ça ne s’étudie pas ça se transmet et s’expériencie, soit, et cela n’est pas mutuellement exclusif, Relation renvoie à l’érosion progressive de la relation transférentielle au sens psychanalytique. Dans les deux cas, ce concept sert de pierre de touche pour distinguer notre psychothérapie relationnelle, celle des psychopraticiens du même nom, des simples psychologues, même cliniciens car les cliniciens n’ont pas appris dans nos écoles l’important complément à leur discipline autre, de type objectiviste, de l’ordre de la rationalité procédurale — en prise directe avec la possible médicalisation de l’existence, apprise à l’université.
Bref la psychopratique relationnelle, pour parler dans le cadre strict de la terminologie nouvelle que la loi nous impose, représente (depuis plus de trois décennies) un métier et une discipline spécifiques, complexes, mettant la relation au cœur de la pratique et théorisation, une relation motrice à double implication, graphié par nous Relation pour la distinguer de la relation Je-Cela.
On est alors à mille lieues du puisqu’on est deux dans la salle il est trivial que nous sommes en relation comme toute personne en conversation ou qui, comme on dit, communique. Distinguons bavardage et parole. Distinguons entre face à face mutuellement impliqué, en délicate progression dialogale vers un peu de vérité vivante, et prescription d’un expert tout sachant à un venu le consulter tout penaud. Le jour et la nuit.
Avec le premier terme, psychopraticien, nous croyons changer de nom, nous conservons praticien, avec psycho nous conservons le radical qui permet à tous de nous repérer comme relevant du champ psy. Considérons un instant le retournement effectué. Praticien de l’initiale vire à l’aphérèse (autobus) pendant que psycho- en position apocopique (comme le ciné de cinéma) débarrassé de l’encombrant radical médical thérapie, institue une nouvelle désignation. Ça c’est du retournement !
C’est aussi de la refondation. Le temps ayant passé, Psychopraticien relationnel® est devenu un alter titre professionnel garanti par le SNPPsy lui-même membre de l’AFFOP, le tout dans le cadre du GLPR (§ datant d’août 2011).
[note en date du 15 juillet 2012]
psychopraticien relationnel, terme émanant du SNPPsy (1997), déposé INPI par l’AFFOP (septembre 2010), concerne six organismes membres de l’AFFOP accréditeurs de ce titreNos recherches récentes sur le système complexe de validation institutionnelle a fait surgir la question de la pertinence et légitimité de la délégation par l’Affop du droit d’attribution du titre de [psychopraticien relationnel à des sociétés savantes. Cette question reçoit un début de traitement dans plusieurs entrées listées au bas du présent article.