Bien entendu, dès qu’un praticien se lance dans l’aventure du dialogue entre ces DEUX GRANDS CHAMPS DISCIPLINAIRES — mésaventure pour la psychanalyse orthodoxe, celle-ci comme institution soit le barre à l’interne et lui interdit s’il est psychanalyste de faire quelque allusion que ce soit à cette dimension de sa pratique, soit le déclare psychanalyste et ignore violemment cet aspect de son travail. C’est pour sortir de cette clandestinité institutionnelle côté psychanalyse que la psychanalyse intégrative a décidé de s’afficher au grand jour. Elle sera accueillie prévisiblement par un rejet psychanalytique.
Dans le cadre de la crise des années 2004-2007, condensée dans une rédaction aberrante d’un impossible article 52 concernant le titre générique de psychothérapeute, on pouvait prévoir que la psychanalyse conservatrice française durcisse sa position pour préserver la pureté de ses listes officialisées, et rejette toute nouvelle école se disant psychanalytique, mais ceci n’a constitué qu’une péripétie de la pièce.
La crise passée, avec l’évacuation de la loi en question, le nécessaire débat entre les deux grandes disciplines du processus de subjectivation reste ouvert, et sera résolu par la génération qui vient : vous.
Toutes deux centrées sur la dynamique du dialogue intersubjectif, pratiquant le concept de transfert même sous des appellations différentes, leur voisinage éthique et épistémologique les condamne à s’allier contre la tentative du courant neuroscientiste et cognitiviste d’éliminer partout et en particulier à l’université ce qu’elles représentent toutes deux, la problématique de la personne et de l’interprétation du symptôme pour une vue mécaniste d’un homme-machine traitable par son passage à protocole (thérapies à protocoles nettement délimitées) comme on dirait à tabac, dans une économie de marché managériale.
Ce modèle ne saurait s’appliquer au « commerce des hommes » dont parle Rousseau, car ce commerce-là, la relation et le lien, n’est pas ajustable au lois du marché, l’âme n’étant ni une mécanique, même neurologique, ni une marchandise.
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