PSYCHO DIVERSITÉ
Pluralisme. Respecter les écoles et approches, en se dispensant d’arrogance, on n’est pas loin du principe de tolérance. La psychothérapie, science molle(1), comprend de nombreux modèles, complémentaires ou antagonistes. On conçoit que traitant de la condition humaine son abord soit multiple. On sait d’expérience que les écoles psys se font volontiers la guerre, entrant dans des querelles idéologiques interminables, et des jeux de pouvoir s’appuyant sur le corporatisme, qui est au métier ce que le nationalisme est aux peuples. Il en est qui souhaitent littéralement la mise à mort de l’autre, son interdiction professionnelle, à la soviétique. Prendre avec sang-froid la mesure du danger. L’agressivité peut-être la meilleure et la pire des choses. Rester serein et militer pour une réelle confraternité.
On pourrait en déduire que les identités scientifiques et professionnelles dans ce domaine sont assez fragiles pour que les tenants d’une école, d’une doctrine, voire d’un dogme, ne conçoivent leur paix identitaire que dans la ruine ou l’annexion de leurs voisins.
On peut aussi se demander comment des praticiens aussi peu raisonnables peuvent prétendre aider leur prochain valablement. Comme l’exprime Lucien Tennenbaum ayant intitulé son dernier ouvrage, d’autres psychotiques que moi, certains autres me font apparemment de l’ombre, c’est eux les mauvais car moi j’ai la chance d’appartenir au bon camp. Consternante guéguerre des psys, comme s’il ne fallait pas de tout pour faire un monde un tantinet humain.
Nous cherchons à nous démarquer de l’attitude de rejet de l’autre peu compatible avec l’éthique de notre art et science (humaine répétons-le). Probablement maladroits nous-mêmes, qu’on nous en avertisse quand cela devient le cas. Que le débat remplace le combat nous semble une issue préférable.