Avant 2001 le syndicalisme français(1) en matière de psychothérapie revendiquait de représenter la psychothérapie dans son ensemble et ambitionnait d’obliger tous les praticiens en psychothérapie de passer par ses exigences, résumées dans les Cinq critères.
Qui trop embrasse mal étreint. À partir de 2001 avec le vocable de psychothérapie relationnelle le SNPPsy définit le territoire disciplinaire du processus ou de la dynamique de subjectivation, abandonnant le reste aux collègues qui pratiquent sur des bases différentes. Dorénavant se différencient psychothérapie relationnelle et psychothérapie universitaire. L’une n’empêche pas l’autre, ni ne l’interdit, mais un peu de distinction, comme dirait Bourdieu, en ce domaine ne nuit pas à l’affaire.
Lorsque se trouve mentionnée la psychothérapie sans plus de spécification, il est devenu nécessaire de s’interroger sur ce que cela signifie pour le locuteur – et par contre-coup l’allocutaire. Cela peut désigner l’ensemble psychothérapie universitaire + psychothérapie relationnelle + toute autre psychothérapie ou se disant telle, ou la psychothérapie universitaire éventuellement plus ou moins enrichie, de psychanalyse ou de toute autre source d’inspiration méthodologique. Un tel emploi généralisant peut présenter l’inconvénient de masquer l’identité scientifique singulière de la psychothérapie relationnelle.
Il présente également celui de brouiller la carte des territoires disciplinaires et institutionnels, et permettant de tout confondre, de manquer la personnalité scientifique, épistémologique, méthodologique et idéologique des différents protagonistes du carré psy. Il écrase et anonymise sous le vocable psy les personnalités scientifiques, morales et institutionnelles de champs disciplinaires et épistémiques qu’il empêche de discerner.
La distinction qu’introduit le concept de psychothérapie relationnelle délimite deux territoires épistémologiques et scientifiques, définit également deux zones institutionnelles, celle des organisations historiques regroupées dans le cadre du GLPR d’une part, et les psychologues et psychiatres qu’on retrouve sous le titre d’exercice de nouvelle désignation de psychothérapeute, d’inspiration paramédicale.
Bien entendu, à la lisière de ces univers de référence se presse une multitude de méthodes et techniques présentant un indice de psychothérapie plus ou moins important, sous des appellations diverses allant du coaching au développement personnel en passant par des méthodes de méditation. Cette nébuleuse ne répond pas strictement aux critères d’après lesquels on repère et définit une psychothérapie. Cela les situe sont hors champ du carré psy. Sans que pour autant un système psychothérapique ne puisse se les intégrer, dans des proportions diverses.
Toutes les nuances peuvent se retrouver dans l’implication concrète singulière d’un praticien donné qui peut cumuler et combiner diversement, de tels agencements confirment le modèle permettant de les concevoir.
origine : sd (2011 ?) – retouché le 10 août 2014 – 1er octobre 2014 – 30 novembre 2015 –