La psychothérapie relationnelle se veut soin non médical. Elle se situe résolument par opposition à la médicalisation de l’existence du côté philosophique et psychique, sur le versant existentiel du souci de soi. Le soin qu’on prend de soi et de son équilibre psychique existentiel ne relève pas de la maladie à guérir mais du malaise qui peut conduire à désirer se guérir de ses mauvaises habitudes (au sens où « la névrose est dans les habitudes » comme disait Perls), i.e. de ce qu’on appelait médicalement sa névrose, ou simplement à sortir d’une mauvaise passe comme on dit, d’un passage difficile, d’une crise de vie. Le soucieux de soi prend la responsabilité d’entrer en psychothérapie (parfois en psychanalyse) sous le nom de patient (terminologie médicale, paramédicalisation rampante), ou de « client », laïcisation à l’américaine ou un client est celui de l’avocat, ce qui renvoie à l’aire sémantique de la consultation libérale ou institutionnelle. La terminologie pour le désigner est incertaine et insatisfaisante. Celle pour désigner celui auquel il recourt n’est pas toujours mieux lotie, ce qui fait que le « patient »-« client » se contente de parler de son psy sans davantage préciser, réplique du berger à la bergère.
En tout cas, distinction de principe, le soucieux de soi ne va pas se faire soigner : chez le médecin qui lui administrerait un soin-traitement, mais entreprend de se soigner dans le cadre d’une relation psychothérapique (et non théra-peutique) à partir de cette relation même, engagée en processus.
Un malade recourant au psychiatre qui lui prescrit une médication après diagnostic peut se trouver soigné par le psychiatre (une visite mensuelle ou moins) – psychothérapie médicale – et poursuivre par ailleurs au cours de séances de psychothérapie relationnelle (hebdomadaires ou bi-mensuelles par exemple), non médicales donc. Cela signifie que la personne utilise deux systèmes de soin en réseau, un soin médical, qui par exemple stabilise son humeur chimiquement, facilitant (quand cela fonctionne bien) le soin pris de soi non médical – à base de transfert et de relation. Bien entendu le chevauchement des deux systèmes peut rencontrer des problèmes et les professionnels conjoignant leurs efforts réussiront d’autant mieux qu’ils se font mutuellement confiance.
– soin
– soin1
– soin2
– soin-traitement
– traitement
– souci
– soin-souci
– soin non médical
– relation