Attention, vous entrez en territoire de politique professionnelle. Restez circonspect et critique, citoyen/ne.
Organisme d’État, cette Commission nationale, créée par la loi de modernisation sociale de 2002, est placée sous l’autorité du ministre en charge de la formation professionnelle.
Elle est composée de 43 membres : des représentants des ministères et des régions, des partenaires sociaux, des chambres consulaires et des personnes qualifiées.
Les missions de la CNCP, nombreuses, visent à l’harmonisation communautaire européenne de tout ce qui peut, dans chaque secteur et champ d’activité de la vie professionnelle, offrir l’assurance, ou l’apparence, d’une évaluation et d’une garantie professionnelle.
Recourir au dispositif RNCP – Répertoire national des certifications professionnelles – dépendant du Ministère du travail, de demande d’agrément du diplôme d’une école de formation à la psychothérapie (non différenciée) revient à solliciter du Ministère de la Santé, qui veille, son « autorisation » de ladite école. Le SNPPsy s’est penché sur cette offre apparemment séduisante. Retrouver une voie d’autorisation administrative détournée qui nous mettrait à égalité de reconnaissance sociale avec nos confrères psychothérapeutes, une excellente ruse institutionnelle, comme les syndicats adorent. Après examen approfondi du dossier, le SNPPsy s’est refusé à se hasarder dans une telle démarche. Le PSY’G pareil. L’AFFOP a suivi leurs conclusions.
C’est que se joue là une partie extrêmement dangereuse, à gains réels envisageables faibles ou nuls. Jamais les psychologues et les psychiatres n’accepteront que nous nous rapprochions de quelque manière du titre d’exercice de psychothérapeute de nouvelle désignation, qui demeure leur privilège et réserve exclusive. Par contre, toute démarche en ce sens pour tenter d’obtenir validation des cursus de nos écoles peuvent aboutir à tout moment à une aggravation perverse de notre actuel statut de professionnels indépendants d’exercice libéral. Collatéralement à la possible ruine d’écoles de valeur.
La FF2P en se lançant dans une politique aventuriste de cette nature, met en danger l’ensemble de notre profession, au motif trompeur de tenter de la mettre à couvert d’une « reconnaissance » ministérielle par ailleurs infiniment problématique. Évidemment, quelle idée brillante d’apparaître comme l’organisation qui s’occupe le mieux de l’inconfort de nos psychopraticiens (dans ce cas on omet de spécifier relationnels comme ça on pêche en toutes eaux). Qui s’occupe elle effectivement de redonner une visibilité étatique à ceux qui ont perdu en 2010 leur ancien nom et statut. De leur faire miroiter qu’ils vont pouvoir bientôt (peut-être, seulement peut-être, mais quel beau coup de com) pouvoir faire face à la concurrence de collègues mieux « autorisés » apparemment qu’eux (1). Bref s’afficher comme la fédération qui va au Ministère, négocie pied à pied, s’occupe de vous, quoi de mieux ?
À ignorer les risques, on y expose ceux qu’on a mandat de protéger. Le SNPPsy a signé avec le PSY’G et l’AFFOP une Adresse aux psychopraticiens que nous nous apprêtons à répercuter et présenter ici même, prenant à témoin nos collègues, tous organismes confondus, du danger encouru.
Des Assises de la psychothérapie relationnelle réunissant les quatre organisations historiques responsables reliées au sein du GLPR pourraient ensemble ouvrir le débat dont nous évoquons ici les termes. En tant que membre de l’AFFOP le CIFPR y est favorable. En attendant, à titre individuel, syndiquez-vous donc ! Oui, notre profession comporte un indice non négligeable de militantisme. Militer pour préserver notre belle profession de santé non médicale, indépendante et humaniste, ça n’est pas forcément perdre son temps, c’est être utile et relié. Que pensez-vous d’un tel programme ?