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Glossairede la psychothérapie

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RNCP

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Le RNCP est le Répertoire national de la certification professionnelle. Il permet de répertorier toutes les formations et titres certifiés par la CNCP (Commission nationale de la certification professionnelle). Porte d’entrée de l’officialisation des écoles de formation à la ***. Tout est là : à LA psychothérapie (pour la justification du LA voir à psychothérapie ici-même) ? anomalie ?   encore diriez-vous à la psychopratique ! mais en spécifiant qu’il ne s’agit que de bien-être. Un joyeux fourre-tout celui là — de techniques d’ailleurs, et non de méthodes —, où l’on retrouvera Madame Irma, cristalologue, des masseurs plantaires, des aromathérapeutes, et pourquoi pas le marabout du coin, toutes techniques parfaitement licites par ailleurs, dont certains imposteurs ne se privent pas de prétendre à la (?) psychothérapie, genre n’importe quoi, on arrive à la charlatanerie, voir le terme charlatan dans ce même lexique, affaire de confusion de métiers, vaste question chez les psys, mais pas forcément chez eux seulement, ne nous chargeons la barque. En tout cas nous n’avons rien à voir avec la bien-êtritude, et refusons tout ce qui pourrait par résonnance sémantique, permettre la moindre confusion nous concernant. À chaque identité  son mauvais objet. Bref ça tourne en boucle indéfiniment, voire en bourrique, la confusion battant son plein. Faisons le tour, vous allez voir.

Puisque le titre d’exercice professionnel (profession réglementée) de psychothérapeute est devenu réservé aux psychologues cliniciens, nous avons dû nous redénommer en instituant le titre d’exercice professionnel alternatif (profession autoréglementée), passant de l’appellation de psychothérapeutes relationnels[1] à celle de psychopraticiens relationnels.

Puis, nous disant la porte de la Santé fermée, passons par la fenêtre, le ministère du travail. Toc toc ! c’est nous les psychopraticiens (sans autre précision), pourriez-vous nous répertorier comme métier ? certes nous répond le ministère concerné, je vais en parler au ministère de la Santé. L’administration française est bien faite. Consulté et coordonné, le ministère de la Santé répond, oui, mais vu le statut de psychothérapeute, psychopraticien (profession autoréglementée) doit être distingué de tout ce qui pourrait l’apparenter à psychothérapeute, et bien entendu à psychothérapie, territoires sémantiques de la profession réglementée de psychothérapeute, inscrite dans le cadre légal du titre d’exercice professionnel de psychothérapeute, réservé aux psychologues. Ça y est vous avez compris ? sinon, relisez le après ingurgitation, pour les non juristes, de paracétamol.

Facile donc, on installe nos fringants impétrants à la case bien-être. Même les responsables de la FF2P, qui ont les idées larges, ne les ont pas larges à ce point, vu que leurs membres se réclament de la pratique de LA psychothérapie (sans davantage définir ce terme, surtout pas, mais alors ça déborde et on ne sait plus ce que parler veut dire ni qui est qui et fait quoi). Et ça prend des années de négociations palinodiques. L’essentiel pour la fédération en question consistant à être en négociation : voyez nous défendons la profession. Le ministère s’y prête, voyez nous acceptons le principe de la concertation, aussi laborieuse soit-elle, pourvu évidemment que nous bougions pas, sur le fond, d’un iota, car nous ne le pouvons, comprenez nous, absolument pas. Et chacun se comprend et chacun renégocie un round de plus, et plus ça dure et plus c’est la même chose et plus ça continue de durer. Et plus la FF2P a l’air de défendre et représenter à juste titre (essayons d’éviter ce mot en la circonstance !) la profession beaucoup mieux que l’AFFOP et le SNPPsy qui, ayant compris, ne sont point entrés dans ce tourniquet factice.

Vous voici initiés à la politique professionnelle psy du côté des héritiers de la psychologie humaniste américaine. Comme vous voyez c’est comme partout, avec les syndicats. Et comme partout avec les originaux avant-gardistes qui n’entrent pas dans la case.

Ainsi, histoire aussi de gros sous, et peut-être (peut-être seulement, on arrête de se faire peur) de survie des écoles, dans le cadre général d’une refonte de la formation permanente, ne seront susceptibles de recevoir des fonds destinés aux personnes en reconversion, que les métiers répertoriés. Et celui de psychopraticien — sans plus, sans déterminant genre psychopraticien relationnel — doit relever d’autre chose que l’administration de soins psychiques à personne en souffrance. En gros la souffrance c’est affaire de maladie, et la maladie c’est l’affaire de la médecine. Avec une sorte de marge intégrée pour la psychologie (clinique, ie maladie) avec la psychothérapie, puisque thérapie = médecine, donc psychiatrie, et par exception psychologie. Alors psychopraticien, déjà on vous laisse le radical psycho, par grandeur d’âme, mais n’en demandez pas davantage.

Même, nous sommes disposés à vous enregistrer RNCP mais à la seule place convenable, on vient de vous le dire, de prestations de bien-être. À ces conditions vous serez susceptibles de voir subventionner les études des personnes en reconversion dans vos écoles de bien-être, à hauteur de bac + 3. Autrement dit on vous déclasse et vous subventionne à la condition que vous renonciez à cette prétention insistante de ressortir du domaine de la psychothérapie et à faire semblant d’être des psychothérapeutes.

Imparable. Si vous voulez devenir psychothérapeutes prenez la queue comme tout le monde, devenez psychologues ! sinon, bien-être ! Restons logiques.

Nous n’avons pas achevé cette entrée mais déjà avec ça vous voici sensibilisés à la question d’une paradigmatique psy, qui renvoie — évidemment tout est structuré selon un champ sémantique complexe, qui renvoie disais-je, au cadre du Carré psy.

Pour en savoir davantage, il faudra encore lire l’historique du débat de politique professionnelle relatif aux conflits qui sont apparus dans l’histoire du GLPR.


[1] Et non psychothérapeutes tout court, car déjà alors, en 1981, il fallait, dans le cadre de l’autoréglementation qu’avait institué le SNPPsy, distinguer le tout venant de la profession, non par nos soins certifié, de la population distinguée par la titulature que nous avions mise en place. Titulature remplissant la fonction de ce que le législateur, qui s’en est inspiré, a créé avec le cadre de titre d’exercice professionnel. Finalement alors c’était déjà le terme relationnel (Philippe Grauer,1997, SNPPsy 2000) qui instituait la différence.

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