au 77 rue des Archives
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Séminaire ouvert sur inscription
L’animation sera assurée conjointement par Élisabeth Roudinesco et Philippe Grauer
(quid des archi chapelles ?)
par Philippe Grauer
Depuis la mise en place du dispositif fondateur, le freudisme originel, viennois et allemand, à base du primat de la sexualité comme clé de l’élucidation des névroses, de l’inconscient et du double pilier tragique Œdipe-Hamlet par papa Freud, côté père précisément (avec sa déviation en psychologie d’un œdipe de bazar), la psychanalyse n’a cessé d’évoluer, progressant à coups de conflits tant en clinique qu’en conceptualisation. Dès Ferenczi – & Jung (qui n’est pas qu’intéressé par le spirituel !) puis avec le Rank du Traumatisme de la naissance, l’inventeur de l’ici et maintenant (1929) puis de la créativité (1932) les lignes bougent, on aborde aux rives du maternel. Tringant Burrow de son côté invente le groupe en laboratoire en 1926, en 1925 Reich esquisse une théorie du caractère, et Mélanie Klein de 1924 à 26 met en place son école de pensée ; avec la haine et la destructivité au cœur de la relation d’objet, on arrive au traitement de la psychose. Viendront ensuite Winnicott, Bowlby et l’attachement, et Balint. Ce sera le temps des Grandes controverses (surtout ne pas oublier Anna Freud), enfin Bion, puis Kohut puis Lacan, sans oublier l’invention du soi en 1950 par Heinz Hartmann, et l’Ego Psychology, théorie du bonheur américain à la clé, et j’en oublie et j’en oublie – surtout ne pas oublier l’antipsychiatrie et la psychothérapie institutionnelle, dont nous procédons – le lecteur aura rectifié de lui-même et comblé mes manques (enfin !).
On n’aura pas le temps d’évoquer, en réaction à une psychanalyse américaine médicalisée et normative (il n’y eut pas que cela, il y eut entre autres Devereux), en même temps qu’au corset comportementaliste, le surgissement de la Troisième Force, la psychologie humaniste dont procède notre psychothérapie relationnelle, mais ceci est une autre histoire.
Tout cela en une journée et demie, auprès d’une historienne hors pair, qui ouvre des boulevards de réflexion. On se précipite, occasion à saisir ! Élisabeth Roudinesco nous fait l’honneur d’une journée et demie d’un séminaire exceptionnel. À l’occasion duquel notre école vous ouvre ses portes. On peut s’inscrire (nombre de places limité) et se joindre aux étudiants de l’École.
On ne présente plus l’historienne qui vient de nous donner un Freud qui rafraichit toniquement l’historiographie sur le… sujet, décapant des images convenues, invitant à faire de la psychanalyse un objet et outil vivant et non pas « culte », plus que jamais précieux à tous les praticiens de la psychothérapie, et bien entendu à tous ceux qui ont compris l’importance de l’enjeu psychanalytique dans la période libérale à idéologie individualiste marquée du sceau de l’abolition de la signification du mal-être conjointement à la tendance à la médicalisation de l’existence que nous traversons.
1)
– 50 € pour les personnes n’appartenant pas au CIFP.
– Passage du chapeau pour les étudiants jusqu’à la Promo 10.
2)
– 0622 345 497
15 – 16 mai 2015
Pour ce séminaire, je prendrai pour thème l’histoire de la clinique. Et j’étudierai les différentes modalités de la clinique psychanalytique au cours du XXè siècle en partant de Freud pour montrer ensuite comment son approche de la maladie psychique a été modifiée par la rencontre avec de nouveaux disciples. Comment s’est constituée une clinique psychanalytique universellement valable.
Quels ont été ensuite les différents courants – aux États-Unis, en Angleterre, en France et ailleurs. Et comment aujourd’hui peut-on hériter de cette histoire à une époque très libérale où la notion de sujet se dissout dans celle d’individu, ce qui met en cause l’autorité même de toute forme de clinique.
On peut venir sans avoir tout lu :-))
– Henri Ellenberger, Histoire de la découverte de l’inconscient [The Discovery of the Unconscious. The history and evolution of dynamic psychiatry], préface d’Élisabeth Roudinesco, Paris, Fayard [1974], 2001, 975 p.- Se lit comme un roman.
– Michel Foucault, Naissance de la clinique, PUF.-
– Élisabeth Roudinesco, Pourquoi la psychanalyse ? Paris, Fayard, 2001, 194 p.-
– Élisabeth Roudinesco, Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, Paris, Seuil, 2014, 579 p.- Une somme. Très agréable à lire.
– Élisabeth Roudinesco, Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Fayard, 1997, 1191 p.-
– Élisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France. Jacques Lacan, 2009, Pochothèque, 2118 p.-
– & Winnicott, Kohut, Bion, Lacan, quatre maillons majeurs de la chaîne psychanalytique.