par Philippe Grauer
Les temps changent, le politique survient.
Ça n’est pas parce que son Président se trouve aussi diriger le CIFPR, et surtout se trouve avoir forgé les concepts qui sont les siens, que nous devrions nous priver de répercuter ses vœux. Ainsi, pour la première fois de façon explicite en tant qu’organisation représentative de la profession un des quatre membres du GLPR se positionne politiquement. Jusqu’à présent les dites organisations, à l’instar de la psychanalyse qui en pâtit au moment des complicités avec les dictatures sud américaines, n’avaient jamais pris de position politique explicite, comme celle de dire attention fascisme en vue, à visage découvert en qualité de théofascisme ou masqué en simple mais non banal parti d’extrême droite nationaliste, soutenant que leur terreau naturel était la démocratie, faute de quoi elles mouraient.
Elles n’avaient pas non plus eu à articuler en propos public que pour maintenir leurs valeurs elles devaient afficher clairement leur vocation alternative indépendante. Les valeurs de la psychothérapie relationnelle étant de représenter – avec la psychanalyse –, le secteur des professions de santé non médicales, ce qui les situe en opposition à la politique de médicalisation de l’existence centrée sur l’abolition du sujet que représente l’homme neuronal et biochimique, étayé par le système DSM.
Ce qui les situe également dans le cadre plus général d’une politique de non collaboration avec le CNCP, organisme d’habilitation des diplômes d’écoles pouvant servir de cheval de Troie à un Ministère à la fois capable de tenter de séduire pour le domestiquer le secteur resté indépendant du monde de la psychothérapie, pour finalement heureusement peut-être se contenter de s’opposer à toute imprudente démarche en ce sens de la part d’un organisme assez aventureux pour la tenter.
Il en découle que le centre de gravité de la psychothérapie relationnelle n’a pas à chercher à s’amarrer à de l’agrément des pouvoirs publics dans la situation politique professionnelle actuelle, mais à constituer, dans le cadre d’une problématique d’exercice libéral, un contre champ indépendant, asseyant son autorité morale et politique professionnelle dans son propre système d’autoréglementation (SNPPsy-AFFOP). Il en découle que psychopraticien relationnel® constitue un titre d’exercice de référence alternatif autonome.
Les intertitres sont de la Rédaction
2015 fut l’année du réveil du fascisme en France, islamo pour les assassinats, Le Peno pour l’attentat à la pudeur républicaine. Notre profession s’en est ressentie. Nous restons révoltés contre le meurtre de nos journalistes et les massacres du 13 Novembre. Nous confirmons notre solidarité de cœur envers les familles des victimes, dont certaines dans les rangs de nos professions mêmes. Désormais les vœux s’effectueront à l’ombre de cette double menace contre la triple devise qui sert de socle à notre vivre ensemble.
2015 fut l’année du DSM-5. La dérive de cette bible idéologique de l’athéorisme psychiatrique s’aggrave. Nous formulons le vœu de demeurer actifs et efficaces en tant que l’une des deux branches des disciplines psychothérapiques de la dynamique de subjectivation avec la psychanalyse à constituer la seule alternative fiable, libérale et indépendante, la seule option en qualité de profession de soin relationnel non médical, face à l’homme neuronal et bio-chimique.
À l’aube de 2016 nous formulons des vœux pour que la malédiction économique cesse de peser aussi lourdement sur la population de notre pays. Que celle-ci reste heureusement bariolée, et trouve l’occasion de s’enrichir de la vaillance et capacité de résilience des réfugiés venus auprès de nous retrouver un peu de paix et d’humanité. Nous souhaitons que la tolérance et le plaisir d’une culture de dialogue, de pluralité et d’ouverture se déploie dans notre pays et en Europe, car la psychothérapie relationnelle ne peut vivre que dans l’ambiance d’une démocratie vivante. Nous veillerons particulièrement à ce que les musulmans ne prennent jamais la place de boucs émissaires dans notre pays.
Nous formulons des vœux pour que notre profession maintienne à l’égard des pouvoirs publics son indépendance et sa capacité à se reconnaître et réguler par ses institutions historiques responsables propres. Préservant et maintenant dans notre pays la liberté de choix psychothérapique. Nous souhaitons le développement du beau métier de psychopraticien relationnel comme partie intégrante de l’alternative à la médicalisation de l’existence.
Nous souhaitons à notre syndicat, et à l’AFFOP dont nous faisons partie, la consolidation et le dynamisme qui nous permette de bien diffuser notre message spécifique axé sur la confirmation solidaire par les pairs, la pratique de l’excellence et la conviction relationnelle.
Ensemble, faisons vivre le syndicalisme psychothérapique. Ensemble, luttons pour que notre profession de santé non médicale se développe, en toute indépendance, à la hauteur des attentes et besoins de nos concitoyens.
Philippe Grauer
Président du SNPPsy