par Philippe Grauer
Syndicat national des praticiens en psychothérapie relationnelle & psychanalyse
Difficile de décrire le SNPPsy sans contextualiser son histoire. D’abord pourquoi la forme syndicale ? probablement parce que les psychologues étaient déjà organisés sur ce mode, ainsi que le
1981 – Premier syndicat uniquement dédié à la psychothérapie, venant ajouter ses efforts à ceux du
Une vingtaine de fondateurs se firent passer mutuellement, en se montrant le plus éthiques possible. Ils se cooptèrent le plus rigoureusement qu’ils purent, et, co-fondateurs, se recrutèrent tous(2), sur la base programmatique d’autoréglementer et sécuriser la morale de leur profession (dont les psychologues contestaient l’existence, ramenant « la psychothérapie » à une fonction relevant exclusivement de l’exercice de la psychologie, corporatisme flamboyant).
La triple différence identitaire entre les deux syndicats provient de la centration sur trois métiers-disciplines pour le PSY’G ou un seul pour le SNPPsy – puis deux (à dater du 17 Novembre 2005 : changement d’acronyme au SNPPsy avec l’ajout de « & psychanalystes »), d’autre part sur le fait que le
Le SNPPsy de son côté se considéra comme fondateur de la profession, et ne manqua aucune occasion de se montrer. Il édita un code de déontologie, puis une loi cadre à l’usage des écoles, qui lui donnait autorité morale et scientifique sur elles. Organisation importante il compta jusqu’à 23 membres à son Conseil d’Administration. On trouvera ses dates-clés à Chronologie.
Le principe fondateur du SNPPsy fut d’agir en amorce ordinale, confirmant et garantissant de façon solidaire par la délivrance d’un titre d’exercice la qualité professionnelle des praticiens en psychothérapie [jusqu’en 2001 il n’a jamais été spécifié de quel type de psychothérapie il s’agissait, sinon implicitement humaniste] formés dans une école agréée (par le syndicat) ou ailleurs (de moins en moins avec le temps), candidats à sa titularisation, terme qui en dit assez long. Il fallut deux décennies pour que les membres adhérents (non titulaires) obtinssent le droit de vote dans un syndicat sélectif qui se voulait de titulaires.
L’association du PSY’G et du SNPPsy constitua un tournant, en réorientant les efforts conjoints des deux syndicats vers la constitution de la FFdP (13 mai 1995), la signature de la Déclaration de Strasbourg (21 octobre 1990) et l’aval lors du 1er Congrès de Vienne de l’AEP (juillet 1995) du cadre du CEP.
Puis ce qui devait arriver arriva, la FFdP se nourrit par re-répartition des effectifs du SNPPsy. Michel Meignant Président de la FFdP déclara le syndicat à la destinée duquel il avait travaillé durant une décennie condamné à disparaître pour laisser la place à la seule FFdP. Cette rivalité interne produisit son effet. Bientôt les deux syndicats se retirèrent de la FFdP pour fonder l’AFFOP (fin 1998), une fédération fidèle au principe syndical – dont au demeurant le PSY’G se retira à son tour (fin 1999). Restèrent face à face deux systèmes aux fondements identitaires différents, l’un pléthorique médiatique moins exigeant, selon sa stratégie et idéologie politique, l’autre plus sélectif et moins médiatique, de surcroît divisé.
Le côté vitrine de la profession passa à la FFdP, recherchant le poids politique par le plus grand nombre et l’appui de l’ensemble de plusieurs centaines de milliers de professionnels européens, avec pour programme un CEP retraduisant en anglais administratif les diplômes obtenus dans l’une de la vingtaine de méthodes « scientifiquement validées(3) » jugé suffisant, » par l’AEP, avec comme fausse fenêtre française l’affirmation que le critère de reconnaissance par les pairs serait respecté. Le CEP, qui fonctionnait comme diplôme de valeur moyenne en Europe centrale et orientale, fonctionna comme pseudo diplôme européen en France, jusqu’à l’issue de la bataille des charlatans. Pour atteindre un nombre d’inscriptions élevé la FFdP se constitua parallèlement à sa vocation fédérative d’organismes, en quasi syndicat puisque recrutant des praticiens à titre individuel. Ce fonctionnement organisait une concurrence déloyale au SNPPsy dont l’AFFOP qui le comprenait comme un de ses organismes membres ne réunissant strictement que des organismes, refusa d’enregistrer les praticiens à titre personnel.
À l’issue de quoi le SNPPsy et l’AFFOP tendirent à un fonctionnement se voulant plus sérieux et réservé, davantage club, à effectifs moindres (moins d’un millier contre deux ou trois mille à la FFdP dont il était difficile de vérifier les chiffres, le PSY’G de son côté enregistrant quelques centaines de membres), affichant en somme la qualité plutôt que la quantité. Et surtout l’accréditement des professionnels en tant que praticiens connaissant leur métier vs. la délivrance d’un certificat de « scientificité » à une méthode-école chargée de diplômer ses étudiants (reconnaissance d’école) qui obtiendront, en produisant ledit diplôme via une fédération nationale, sans passer par la case dite de reconnaissance par les pairs (5ème critère), leur inscription au registre du CEP (confirmation administrative) régi par l’AEP(4).
Quoi qu’il en soit cette répartition en quatre organismes s’avéra durable. La FFdP puis FF2P et le système SNPPsy-AFFOP se retrouvèrent au coude à coude durant la bataille des charlatans dans le cadre de la Coordination psy dont Jacques-Alain Miller s’institua l’animateur. Durant cette période le PSY’G se montra discret, réapparaissant sur la scène publique à sa conclusion, pour reprendre sa place un peu plus tard dans le cadre du GLPR (institution d’initiative SNPPsy(5)).
MiseS à jour 8 août 2014 – 11 novembre 2015 – 12 novembre 2015 – 30 novembre 2015 –