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5 août 2010

Bulletin de la société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse(Ed. Henri Roudier)

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Encadrer la psychothérapie… au profit de qui ?

Par Elisabeth Roudinesco Historienne, directrice de recherches, université Diderot, Roland Gori Psychanalyste et professeur émérite de l’université

L’encadrement législatif des pratiques professionnelles en psychiatrie et en psychologie clinique semble procéder aujourd’hui de choix idéologiques, sécuritaires et clientélistes, beaucoup plus que d’un souci authentique des patients. C’est ce dont témoigne, tel un symptôme, la nouvelle réglementation de l’usage du titre de psychothérapeute.

L’article 52 de la loi du 9 août 2004, réglementant l’usage du titre de psychothérapeute, affirmait la volonté de Bernard Accoyer (président de l’Assemblée nationale) de protéger le public des charlatans et des sectes en réservant l’accès au titre de psychothérapeute aux médecins, aux psychologues et aux psychanalystes régulièrement inscrits dans les annuaires de leurs associations.

La loi exigeait une formation en psychopathologie clinique pour tous les professionnels voulant faire usage de ce titre. Outre la traditionnelle confusion dans la loi entre «formation à la pratique psychothérapique» et «psychopathologie», une seule annexe des récents décrets d’application (décret n° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute) vient d’enterrer la volonté politique de son promoteur en créant dans le champ de la santé mentale une nouvelle profession à mi-chemin entre le psychologue clinicien et le psychiatre.

Le président Accoyer ne semble pas avoir pris la mesure de l’instrumentalisation de son projet de loi par le ministère de la Santé lorsqu’il salue la parution des décrets d’application en précisant que «cette disposition ne concerne strictement en rien les psychiatres, les psychologues cliniciens, ni la psychanalyse» (AFP 25 mai 2010). C’est faux.

Cette annexe, petit codicille d’un long processus d’échanges, de débats et de négociations entre les pouvoirs publics et les professionnels, crée un nouveau métier de santé et établit une hiérarchie arbitraire des professionnels conduisant à une médicalisation abusive de la psychothérapie : la dispense totale des suppléments de formation n’étant accordée qu’au psychiatre, promus modèle idéal du psychothérapeute.

En outre, le décret inscrit les conditions d’agrément et de formation à la psychopathologie clinique dans un dispositif sanitaire au sein duquel les présidents des agences régionales de santé auront un pouvoir exorbitant. Les psychologues risquent ainsi de se retrouver tôt ou tard paramédicalisés. Quant à la psychanalyse, elle se voit socialement dévalorisée puisque les psychanalystes se trouvent fort mal lotis dans la hiérarchie des dispenses en psychopathologie clinique.

La formation universitaire des masters de psychopathologie clinique aussi, puisque les psychologues cliniciens devront obtenir des suppléments de formation nonobstant les stages cliniques, les supervisions et les enseignements de psychopathologie clinique qu’ils auront déjà reçus auparavant. D’où une dévalorisation de l’enseignement universitaire. De même, la loi de 1985 conditionnant l’accès à un titre unique de psychologue se trouve compromise par la subdivision qu’établit l’annexe du décret entre «psychologue clinicien» et «psychologue non clinicien».

Pour légitime que soit cette subdivision, elle constitue une innovation administrative dont on peut se demander si elle n’excède pas le champ défini par la loi de 2004. Accorder une dispense totale aux seuls psychiatres en les posant en modèles de référence procède de l’ironie lorsqu’on connaît la normalisation sociale et épistémologique actuelle de leur formation : à quelques exceptions près, la formation hospitalo-universitaire en psychiatrie demeure sous l’ombre portée des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), des neurosciences et du complexe industriel formé par le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) et les psychotropes.

Tout se passe donc comme si l’Etat effectuait un choix partisan parmi les experts de la communauté psy en toute ignorance de cause. Dans ce contexte, les étudiants en psychologie et les psychologues au chômage, stressés par la pénurie des emplois, seront tentés par ces formations supplémentaires leur permettant d’obtenir le titre de psychothérapeute, lequel est d’ores et déjà retiré aux psychothérapeutes dont les écoles ont fleuri partout dans le monde et qui n’ont plus d’identité.

Les unités de formation et de recherche (UFR) de médecine reprendront sans doute la main dans cette affaire. La privatisation des formations universitaires et les frais d’inscription à ces nouveaux diplômes risquent de s’accroître. Les vrais perdants dans cette histoire seront alors les patients les plus vulnérables et les plus démunis que le président Accoyer voulait justement protéger. La médicalisation de la souffrance psychique vient de franchir une nouvelle étape. La prétendue «protection des patients» sûrement pas.


MEDIAPART 15 Juillet 2010

Une histoire de l’anti-freudisme, avec Elisabeth Roudinesco

Par Sylvain Bourmeau

Avant même la publication annoncée par des roulements de tambours du pamphlet anti-Freud de Michel Onfray, l’historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco avait réagi très vigoureusement, notamment sur Mediapart (cliquer ici). L’auteur de ce Crépuscule d’une idole a répondu (ici) mais systématiquement refusé tout débat avec sa critique la plus virulente. Quelques semaines après cette polémique, alors que paraît Mais pourquoi tant de haine?, petit livre collectif sous sa direction, il est intéressant de prendre du champ avec Elisabeth Roudinesco pour retracer l’histoire des antifreudismes radicaux.

http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/150710/une-histoire-de-l-anti-freudisme-avec-elisabeth-roudinesco


Bienvenue dans l’ère des raccourcis

Frédéric FOREST (Critique à nonfiction.fr)

Sur ce que Onfray a déchaîné, tout a-t-il déjà été dit ? Faut-il revenir encore sur un débat qui a bien occupé la scène intellectuelle française ? C’est que la querelle est d’importance car elle renvoie également à une vision politique, au sens large, et philosophique.

Elisabeth Roudinesco a récemment et largement répondu et invité le philosophe au débat. Nous avons nous-même participé au débat en publiant une tribune dans Le Monde avec le Pr. François Pommier.

Revenons à nouveau non sur l’affaire, non sur l’homme, mais sur le fond, le livre, au plus près du texte, et son insertion dans l’idéologie contemporaine d’une santé parfaite.

Quelques points de méthode d’abord :

La prétention ou « j’affirme que… »

Michel Onfray prétend que « Freud devrait tout à Nietzsche » car « Pour Freud, être fils de, devoir quelque chose à un père, le mettait dans des états psychiques où il montrait un réel talent de meurtrier » 2. Freud aurait donc tout pris à Nietzsche 3 et en même temps n’y aurait rien compris 4. En dehors même de la violence de l’affirmation, que devrait-on dire de l’admiration pour Breuer, Charcot, Fliess, Meynert et tant d’autres que Freud reconnaissait comme ses maîtres ?

Insinuer, semer le doute ou « si Freud… c’est que… »

« Madame Freud voyait dans les théories de son mari « une forme de pornographie »… Gageons qu’elle aura ignoré que cette pornographie unissait si étroitement le père et leur cadette, son mari et sa fille… » 5. Les trois petits points de la langue française sont érigés en méthode. Ils ponctuent nombre de phrases comme celle-ci remplaçant la démonstration par l’insinuation, laissant le soin évidemment au lecteur de continuer la pensée d’Onfray.

Insinuation encore, « Voilà pour quelles raisons il défend des thèses franchement inégalitaires, sinon raciales à défaut d’être racistes » 6, où l’on assiste à un terrifiant glissement de sens : dire sans le dire donc.

Interpréter ou « si Freud vivait, il aurait… »

Onfray fait parler Freud 7 jusqu’à brouiller la différence entre citation et fantaisie. Et il interprète systématiquement les propos de Freud : un mot dédicacé à sa fille traduirait qu’il souhaite disposer de son corps 8 ou révèle ses souhaits de mort vis-à-vis de sa mère, un père haïssable 9, une Anna Freud qui serait la Cordelia du Roi Lear 10, etc.

Par exemple, sur les freudo-marxistes encore : « Le freudo-marxisme s’y emploiera (ndr : à diminuer la répression), mais Freud aurait abominé cette extrapolation… » 11. Apparemment, seul Onfray sait faire parler les morts.

De la même façon, les accusations de masturbation liées aux trous dans les poches de Freud sont ridicules et relèvent de l’interprétation la plus sauvage 12.

Dévoiler, la théorie du complot ou « Freud cachait bien son jeu »

« Tout se comprend clairement une fois les faits éclairés à la lumière noire de l’inceste » 13. Onfray reconstituerait un puzzle découvrant le « vrai » Freud, c’est-à-dire le Freud dissimulé. Par ailleurs, cette dimension invisible s’accorde avec une sorte de complot mondial dévoilé par Onfray : « La construction de la légende (…) suppose la très efficace construction d’un appareil de domination idéologique, viennois, autrichien, européen, américain, planétaire (… ) » 14, sans parler de l’hallucinant « tribunal révolutionnaire freudien » ou encore de la « domination idéologique de cette pensée totalisante, donc totalitaire » 15. Encore une fois, le raccourci est saisissant : totalisant (admettons) égalerait totalitaire, cqfd.

Malaise et méprise : du contresens à la mauvaise foi

Onfray affirme : « Les nazis ont ouvert des camps de concentration (…) Ces choses visibles par tous le sont bien sûr par Freud lui-même qui revendique toujours sa judéité mais n’écrit jamais contre Hitler (…) ». Proposition stupéfiante à laquelle s’adjoignent plusieurs comparaisons révoltantes : celle de la thérapie freudienne avec les camps soviétiques est bien douteuse 16, celle de l’indistinction psychique entre les sœurs gazées de Freud et Rudolf Höss 12 est nauséabonde jusqu’aux évocations d’antisémitisme de la part de Freud lui-même, « Mesurons avec effroi combien l’obsession du meurtre du Père génère chez Freud des positions extravagantes, délirantes, incompréhensibles, antisémites même (…) » 18.

Contresens total d’Onfray, encore, sur l’homosexualité : « La phallocratie et la misogynie de Freud se doublent d’une homophobie ontologique. L’honnêteté oblige à signaler qu’en 1897, Freud signe la pétition du sexologue américain Magnus Hirschfeld appellant à abroger un article du code pénal allemand qui réprimait l’homosexualité masculine (…) » 19. Freud refuse de « soigner » les homosexuels, signe la pétition de Hirschfeld. Alors ? Alors il faut faire de Freud non pas un homophobe, mais un homophobe « ontologique », imparable donc puisque l’homophobie est renvoyée à l’essence même de la doctrine freudienne.

« Ontologiser » plutôt que démontrer ou « au fond, Freud… »

« Homophobie ontologique » donc à défaut d’être démontrée par des textes, mais également « conservatisme ontologique » 20 ou « pessimisme ontologique » 21, Onfray affirme encore la psychanalyse comme étant une « ontologie nihiliste » 22. Décidément, faute de preuves, le joker de « l’ontologisation » est fréquemment utilisé, ne laissant dès lors plus aucun recours.

Enfin, les sources ou « j’ai un ami qui… »

Onfray remarque que Freud ferait payer 450 € la séance. On cherche en vain les références et la méthode de calcul. La voici pourtant : « J’ai donc effectué moi-même les recherches nécessaires afin de parler en équivalent euros 2010 – avec l’aide d’un ami comptable… ». On appréciera la rigueur 23.

Sur la bibliographie ensuite. Un exemple mineur, Onfray dit « (…) dans les mille cinq cent pages de la biographie d’Ernest Jones, le nom d’Emma Eckstein ne se trouve nulle part mentionné… ». On remarquera toujours ces trois petits points qui signent encore une fois la démonstration. En l’occurrence, c’est faux : p.445 24, Jones liste les femmes qui ont compté pour Freud dont Emma Eckstein.

Qu’est-ce que cela nous dit sur le contexte plus général ? Bienvenue dans l’ère des raccourcis

Charcot pensait à la fin du XIXe siècle que la pression des ovaires pouvait contrôler l’hystérie, Gall pensait que la forme du cortex était directement liée aux facultés mentales, Freeman croyait, en 1950, que la lobotomie soignait la schizophrénie, et on pensait au Moyen-Age qu’il existait une pierre de folie. On pourrait continuer la liste à l’envie. Chaque fois, ces théoriciens ont postulé un lien direct et linéaire entre une cause (unique et matérielle) et un phénomène (psychique). Chaque fois, ces pratiques ont entraîné des dérives dangereuses.

La psychanalyse, telle que Freud l’a élaborée, est une pensée du psychisme qui repose sur le caractère pluricausal des symptômes. En ce sens, Freud est un précurseur de l’hypercomplexité, il pense le psychisme comme un réseau, non plus neuronal, mais tissé des représentations mentales qui sont la trame de l’histoire d’un individu. Contrairement à ce que pense Onfray 25, la pensée freudienne est précisément à l’opposé d’une pensée du type de celle de la pierre de folie.

Mais, évidemment, la tentation de la linéarité est permanente : Rank, collègue et ami de Freud, ramène tous les troubles psychiques au traumatisme de la naissance, Freud lui-même est tenté par un symbolisme des rêves qui permettrait de le décrypter à l’aide d’un dictionnaire des symboles ou encore croit un moment faire dériver la névrose de l’inceste. En effet, tracer un lien univoque entre une cause et un symptôme psychique demeure une tentation permanente, aussi réductrice de la dimension psychique que dangereuse pour les libertés.

Chaque fois, Freud s’écarte et renonce pourtant à ces causalités linéaires. Et c’est « l’honneur politique » de la psychanalyse, selon la belle expression d’Elisabeth Roudinesco, que de penser le sujet déterminé par les méandres de son histoire, individuelle et transindividuelle.

Répétons-le, la théorie comme la méthode de la psychanalyse se bat contre la pensée du « linéaire » qui ferait remonter une personnalité antisociale à des troubles chez des enfants de moins de trois ans. La théorie de Freud est du côté du complexe et des déterminations multiples, et non du côté d’une « causalité magique » 26 : l’inné, l’acquis, les rencontres, les pulsions, le contexte, etc. Ceci explique pourquoi Freud affectionnait tant la métaphore du tissage : les choses sont enchevêtrées et l’analyse permet de les démêler.

La société est traversée de cette opposition entre des causalités linéaires, pour penser vite et agir efficacement, et des causalités en réseau, pour analyser et agir de manière juste.

Et cet enjeu est bel et bien politique car on ne gouverne pas de la même façon une société lorsqu’on explique l’homosexualité, par exemple, en postulant un gène ou quand on la fait dériver du désir et de l’histoire du sujet.

Non, la psychanalyse n’est pas une religion et elle n’est pas une science de la nature non plus au sens où la définit un Karl Popper, qui, pourtant, et contrairement à Michel Onfray, lui reconnaît d’autres mérites.

La psychanalyse est une technique thérapeutique de mise en visibilité des processus inconscients – c’est pourquoi elle est subversive – aujourd’hui susceptible de refoulement vers cet empire des ombres que Freud s’est pourtant efforcé d’éclairer.

Dossier à lire sur nonfiction.fr : « Freud et Onfray, le crépuscule d’un débat ».

Notes :
1 – Elisabeth Roudinesco, Mais pourquoi tant de haine ?, Seuil, 2010

2 – p.67

3 – p.68

4 – p.222

5 – p.242

6 – p.532

7 – p.71

8 – p.180

9 – p.109

10 – p.239

11 – p.493, idem p.57

12 – p.566

13 – p.149

14 – p.457

15 – p.456

16 – p.470

17 – p.566

18 – p.232

19 – p.513

20 – p.519

21 – p.568

22 – p.564

23 – Henri Roudier, membre de la société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse, a montré dans « les 450 euros de Freud : une affabulation arithmétique » que le calcul était pour le moins aventureux

24 – Ernest Jones, La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, Les années de maturité, PUF, 1961

25 – p.443

26 – p.382

 


Michel Onfray sur France-Culture

Une lettre ouverte à la direction de France Culture a été mise en ligne pour protester contre la présence de Michel Onfray sur France Culture, tous les jours de la semaine pendant le mois d’août
La chaîne a annoncé que les conférences porteraient sur exclusivement sur Sigmund Freud.

Voici le texte qui se trouve à l’adresse suivante où l’on peut le signer directement :

http://www.ipetitions.com/petition/nonaonfraysurfranceculture/

Lettre ouverte aux responsables de France Culture au sujet de l’émission de Michel Onfray programmée de fin juillet à fin août 2010 à 19h

Le texte qui suit a été établi par un collectif d’analystes

A Monsieur Bruno Patino Directeur de France Culture

et

A Monsieur Jean-Luc Hees Président de Radio France

France-Culture possède aujourd’hui un rayonnement important ; c’est en trouvant le ton juste lorsqu’il s’agit des affaires du monde qu’elle peut maintenir son statut de radio d’exception. Nous sommes donc stupéfaits que France-Culture fasse de nouveau une très large place aux conférences que donne M. Onfray à l’université populaire de Caen en les diffusant cet été.
Depuis des années en effet, universitaires et chercheurs, venus des horizons les plus divers, ont démontré que les publications de M. Onfray ne reposaient le plus souvent que sur l’approximation grossière, l’affabulation, l’erreur ou la rumeur, notamment lorsqu’il s’agit des trois grands monothéismes, de Marx, de Montaigne, de Charlotte Corday, de Marat, d’Eichmann et de Kant, de Freud enfin.

Les outrances et les aberrations que contiennent ses ouvrages, dont le dernier en particulier (Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne), ont suscité une protestation qui ne cesse de s’étendre ; car le débat qui s’est installé autour de celui-ci dépasse largement la question de Freud et de la psychanalyse : il s’agit une fois encore d’une imposture érigée en savoir. Cela fait maintenant sept ans que sont ainsi diffusées les conférences de Michel Onfray. On se demande au nom de quoi celui-ci bénéficie d’une telle pérennité. Onfray ne peut même pas être considéré comme une des voix de la philosophie.

Nous ne pouvons accepter que France Culture, radio publique, continue ainsi à légitimer une telle entreprise de dénigrement et de désinformation qui risque fort à l’heure qu’il est d’avoir des effets nocifs sur des personnes peu averties et qui, de par leur souffrance psychique sont en voie de s’adresser à des praticiens de la psychanalyse et de la psychothérapie qui s’en inspire. Nous sommes là face à une tentative de destruction envers une profession, et de tout un ensemble de professionnels (psychiatres psychologues et autres de formation psychanalytique).

Michel Onfray est le seul intellectuel français à bénéficier ainsi d’une situation qui fait de lui l’égal d’institutions aussi prestigieuses que le Collège de France, ou l’Ecole des Hautes Etudes. Or très nombreux sont les philosophes, historiens, chercheurs en sciences humaines dont les travaux font autorité en France et à l’étranger et qui pourraient trouver sur France-Culture une égale diffusion, dans le respect de la pluralité des voix.
Pour toutes ces raisons, nous demandons que dans les conditions réglementaires en vigueur, il soit mis fin à un contrat qui lie ainsi la radio publique à Michel Onfray. L’antenne sera ainsi de nouveau disponible à une diversité des véritables voix philosophiques.


Notre amie Gilda Sabsay-Foks sera en France au mois de Septembre.

Voici le programme de ses activités

A Troyes

Vendredi 10 septembre à 20h. Conférence á l´A.P.A.T.
La psychanalyse subsiste, résistances et conflits. Comment? Pourquoi? »

Samedi 11 septembre dans la matinée: contrôles individuels

à 15 h. Groupe clinique

A Paris

Jeudi 16 septembre à 20 h. Conférence à l´A.P.M. avec la S.I.H.P.P. et Ecart-psy
« Le corps et le narcissisme. Aperçus cliniques »
Café Malongo, 50, rue St.Andrés des Arts. 75005

Samedi 18 septembre de 14.30 à 18 h. Espace Analytique, Cercle Freudien, Che Voi? et l´A.I.H.P.
Conférence : « Le corps et la psychanalyse »


Collège International de L’Adolescence

www.cila-adolescence.com/actualites-agenda.html

Brasilia : 26, 27, 28 Aout 2010

1. Congrès International sur l’Adolescence e t la Violence :
Perspectives Cliniques, Educatives et Juridiques

2. Séminaire International sur l’adolescence – Clinique et culture

3. Séminaire sur la santé de l’adolescent en conflit avec la loi

http://www.congressoadolescencia.universa.org.br/fr/index.html

Correspondance : m_avant@yahoo.fr

*****

11 septembre 2010 .

Autour du traumatisme

Colloque international organisé par le LPCP (Laboratoire de Psychologie Clinique et de Psychopathologie – Paris Descartes) et le CILA (Collège International de L’Adolescence)

Correspondance : farcat.catherine@bbox.fr

*****

22 octobre 2010 :
Prise de risque et adolescence

Colloque organisé par le CILA (Collège International de L’Adolescence)
et le LPCP (Laboratoire de Psychologie Clinique et de Psychopathologie – Paris Descartes)

Espace Reuilly 21 rue Hénard 75012 PARIS

Renseignements et inscriptions Catherine Depied-Farçat
Tel 06 60 42 82 25 ; e-mail farcat.catherine@bbox.fr

 


Collège International de Psychanalyse et d’Anthropologie

 

FORMATIONS/ CONFÉRENCES THÉMATIQUES DU CIPA 2010/2011

Le CIPA propose pour l’année 2010/2011 dans le cadre de sa Formation un cycle de trois conférences sous la direction d’Emmanuel Diet les samedis 2 octobre 2010, 22 janvier 2011 et 21 mai 2011, de 14h à 17h

Tous les renseignements se trouvent à l’adresse suivante
http://www.cipa-association.org/conferences.htm

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Colloque
Espaces de fraternité : masculin/féminin ?
Psychanalyse et Social-historique

Samedi 27 novembre 2010 de 9h à 18 h
Ecole Normale Supérieure, Amphithéâtre Rataud
45, rue d’Ulm – 75005 Paris

avec
Michel Brouta, Psychanalyste, membre du CIPA
Emmanuel Diet, Psychanalyste, membre du CIPA, Chercheur associé au CRPPC de l’Université Louis Lumière Lyon 2
Marie-Laure Dimon, Psychanalyste, Présidente du CIPA, Thérapeute de couple
Christine Gioja Brunerie, Psychanalyse, membre du CIPA, Thérapeute de couple
René Kaës, Psychanalyste, Professeur émérite de psychologie et psychopathologie clinique de l’Université Louis Lumière Lyon 2
Charles-Henry Pradelles de la Tour, Directeur de recherche émérite du CNRS, Ethnologue et thérapeute
Jean-Robert Ragache, Historien
Monique Selz, Psychanalyste, membre de l’APF

 


Journées d’études d’Espace analytique

 

QUEL HOMME

27 et 28 novembre 2010

Maison des Cultures du Monde
101 boulevard Raspail, 75006 Paris

L’inscription des acquis du féminisme dans l’épaisseur du tissu social associée aux processus de délégitimation de la post-modernité a porté un rude coup à « l’identité masculine ». Longtemps sourd à cette évolution du fait de sa tendance à se centrer sur son sexe et sur le patriarcat, l’homme de sexe masculin s’est réveillé privé de modèle et contraint de s’interroger sur sa nouvelle place.

Alors quel homme ?

Certes, la psychanalyse n’a pas vocation à donner des réponses valables pour tous mais elle fournit un appareil conceptuel adéquat pour interroger la clinique de la différence des sexes. En effet, après le fameux « que veut la femme ? » de Freud, il y a eu l’impulsion décisive de Lacan, véritable ouverture de la boîte de Pandore du sexe en psychanalyse. Aujourd’hui le moment est venu pour les psychanalystes de questionner, du côté masculin, l’impact du réel de la différence des sexes sur le sujet.

L’homme et la femme ont en commun la jouissance phallique, seule représentée dans l’inconscient et ses signifiants. D’où il résulte un subtil mélange entre nouveautés et invariants dans la compétition entre les sexes, dans la répartition des places, dans la confrontation pour les pouvoirs au sens de Foucault. Alors que les hommes n’osent plus autant qu’avant dire la vérité sur les femmes, les femmes prétendraient-elles dire la vérité sur les hommes ? La jouissance Autre, dite supplémentaire, sépare les hommes et les femmes dès lors que l’amour s’en mêle, car ils y ont un accès différent. Cette modalité de jouissance les répartit sans recours en deux espèces. Alors, le désir masculin, si phallocentré, est-il pour autant tout phallique ? Peut-on parler de jouissances masculines avec un pluriel ? Existe-t-il des passions spécifiquement masculines, plus en rapport avec l’amour du « Un » qu’avec l’amour de la vérité ?

Lacan nous a appris qu’il n’existe pas de rapport sexuel, mais cette absence se décline différemment selon que le sujet est adulte ou adolescent.
La disparition progressive des faux semblants idéologiques qui soutenaient l’édifice patriarcal a-t-elle provoqué autre chose que l’émancipation des femmes, par exemple de nouvelles modalités de lien social entre les hommes de sexe masculin, de fraternité, d’amitié ? Quel éclairage la psychanalyse est-elle en mesure d’apporter au sujet, pour lui éviter les impasses du retour en arrière ou de l’adhésion aliénante à une supposée « démocratie sexuelle » fondée sur un idéal de justice distributive de la jouissance entre les sexes ? Tel sera un des enjeux de ces Journées.

Tous les renseignements et la liste des intervenants se trouvent à l’adresse suivante

http://espace-analytique.org/spip.php?article408