métier constitue un couple avec profession. Mistier (881), plus ancien, on a le doublet populaire de ministère, serviteur, service, fonction, cela correspond à l’hellénique thérapeute, l’homme du soin, le serviteur.
Se reporter à l’entrée profession, où l’on peut lire entre autre :
(…) Cela se complique si l’on se penche sur le métier. Avec mistier (881), plus ancien, on a le doublet populaire de ministère, serviteur, service, fonction, cela correspond à l’hellénique thérapeute, l’homme du soin, le serviteur. Nous voici en terrain connu. D’où le service divin auquel frère Jean des Entomures disait préférer le service du vin. Vers 1200 ça devient plus sérieux, puisqu’il est question d’un « service procurant une rémunération« . De « gens de métier » qui finit par signifier « ceux dont le métier exige des connaissances« , les lettrés (1180), on passe finalement à artisan, ouvrier au XVème siècle. Du métier signifie alors du savoir-faire – appliqué aussi bien à la littérature, ça oscille. La métonymie s’en mêlant on tombe sur le conseil du bon Boileau : Vingt fois sur le métier repassez votre ouvrage. Pour aboutir au XVIIème précisément à « profession que l’on choisit« .
(…)
Par contre la définition de la partie noble de la pratique de la psychothérapie (3) y discerne, en faisceaux :
a)
– autonomie dans la manière de travailler
– responsabilité intellectuelle
– activité savante (ni routinière ni répétitive)
– dimension artistique
– nature altruiste
b)
– 1) une longue formation (à caractère expérientiel, en très petits groupes)
– 2) un gradient institutionnel important (organisme de référence fort et cohésif)
je connais mon métier n’est pas équivalent à je connais ma profession, qui pourrait signifier je connais mes collègues – ma corporation. Le métier c’est pratique, la pratique de sa
– discipline s’il s’agit de la psychanalyse [mais à la suite de quelle Histoire, peut-on la considérer comme une discipline ?]
– sa ou ses méthode(s) de référence, s’agissant de psychothérapie la psychothérapie relationnelle prétendant au statut de discipline (comportant méthodes et techniques), cf. [carré psy ].
Le métier, on l’apprend chaque jour davantage, en pratiquant, en supervision, en colloques et journées d’études, en recherche, en société savante. Transfert et co-présence, phénoménologie et inconscient, pulsion de mort ou non.
On avoisine ici terme d’inspiration médicale de clinique, par lequel les psychothérapeutes de nouvelle désignation entendent leur pratique. Les psychopraticiens relationnels, même quand ils s’appelaient encore psychothérapeutes (relationnels, pour rester précis), parlent plus volontiers de leur pratique, s’étant depuis toujours dits praticiens (d’abord en psychothérapie, puis en psychothérapie relationnelle). Clinicien, vous êtes à l’abri de la psychologie et sous protectorat psychiatrique, le plus souvent en pratique hospitalière. Vous appartenez à la corporation oblitérée par l’université. Praticien vous exercez en libéral, de façon laïque (ni psychologue ni médecin), sortez d’une école professionnelle privée et répondez aux exigences des cinq critères. Deux univers au sein du même carré psy.
Son métier, on l’honore, la profession on la soutient syndicalement. TVA, stratégie avec le ministère, protection du système d’appellation et du titre d’exercice. Vie et insertion sociale, idéologique, citoyenne, du corps (d’où les possibles dérives corporatistes) professionnel. Soutien de la discipline comme emblématique d’une profession toute entière.
Les deux dimensions, complémentaires, ne s’équivalent pas.
Incidence institutionnelle annexe, le nom de métier de psychopraticien (dont on sait l’imprécision, l’insuffisance de définition relativement au trop large empant sémantique) appartient moralement collectivement aux Quatre membres historiques responsables s’étant rejoints dans le cadre du GLPR, par décision unanime en date du 23 septembre 2010.
8 janvier 2014 – 11 mars 2014 – 2 mai 2014 – 10 août 2014 – 2 novembre 2015 –