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Glossairede la psychothérapie

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multiréférentialité

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conjonction d’incompatibles

Par multiréférentialité on entend le fait pour un praticien de connaître et savoir pratiquer plusieurs systèmes de référence théoriques et méthodologiques psys. Ni simple ni facile, mais refondateur. Comment articuler conjonction et disjonction ? en oubliant dans le moment (jeu de la temporalité), en suspendant, à la Husserl, provisoirement cette donnée paradoxale. Cela conduit le psy à stationner en situation, à partir d’une attitude phénoménologique de présence relationnelle de base, attentive à ce qui apparaît alors à la conscience (moment de « perception primaire ») dans l’entre-deux psychothérapique. Cela le conduit à laisser la situation s’ouvrir sur ce qui peut alors prendre place, de la Rencontre. Préalablement à ce que se dessine une structuration méthodologique. Il ne s’agit pas de boîte à outils (éclectisme, désinvolture et inconsistance théorique). L’élaboration méthodologique qui viendra dépend du mode d’apparition et lui reste seconde.

en cas de contradiction, l’impossible garder tout

La multiréférentialité tient compte de ce que certains systèmes psys sont contradictoires et ne peuvent par conséquent supporter de montage intégratif qu’au prix d’un bricolage et de trahisons organisées particuliers à chaque fois. Dont il faudra épistémologiquement pouvoir rendre compte. Ce qui s’oppose au concept d’éclectisme, indifférent à l’examen critique à la lumière des principes. Elle tient compte également du fait que se référer à plusieurs systèmes contradictoires ne doit jamais aboutir à la facilité d’en rejeter au motif d’une nécessité de cohérence méthodologique.

moments disjoints, mise en suspens

La multiréférentialité interdit de prétendre conjoindre ce que des contradictions systémiques interdisent. Impossible de combiner sans réflexion l’incombinable de postures  tenables seulement alternativement, en des moments nettement disjoints.

intégration du moment critique et de la complexité

La multiréférentialité par contre bénéficie de l’avantage de fournir au praticien la capacité de connaître de l’intérieur la critique que chaque système porte aux autres. Dégageant le praticien de sa dépendance à l’égard d’un seul référentiel, et de l’enfermement connexe pouvant conduire à de l’idolâtrie dans les cas de verrouillage dogmatique. Dans le temps qu’elle place le psy en position d’inconfort et de relative modestie scientifique, autant qu’en position avantageuse relativement au fait de la complexité.

côtoiements charmeurs

En physique certaines particules ont du « charme ». Le charme en psychothérapie désigne des types d’agencement sous tension. Lorsque nous parlons de systèmes différents, nous mentionnons le côtoiement d’entités épistémologiques et méthodologiques hétérogènes

— au sein même du champ disciplinaire de la psychothérapie relationnelle,

— dans le cadre du côtoiement de deux champs disciplinaires, tels que psychanalyse[1] et psychothérapie relationnelle,

— dans le cadre de ces deux disciplines dites de dynamique de subjectivation mises en regard de la médecine scientifique. Plus généralement il faudra considérer le cas de figure d’une tentative d’articulation de deux référentiels antagonistes, comme subjectiviste / objectiviste.

interdisciplinarité : encore autre chose

Par ailleurs l’interdisciplinarité vise en ce qui la concerne la mise en relation de la psychothérapie relationnelle ou de la psychanalyse avec la philosophie, les sciences de l’éducation, la théologie, la psychopathologie si tant est que cette dernière constitue une discipline, et bien entendu la sociologie, la psychologie sociale, ainsi que le corps complexe de la psychosociologie.

intégrativité

Des montages intégratifs sont possibles, dérivant de l’interdisciplinarité ou de la multiréférentialité, l’intégrativisme autorisant le maniement conjoint de plusieurs méthodes auparavant appareillées, par un travail de restructuration de deux ou davantage corps de doctrine et de méthode. Le plus souvent l’un des deux régissant l’autre (exemple, le psychodrame analytique), le coût de l’appariement représentant une dénaturation plus ou moins importante de chaque composant d’origine, et la difficulté taxinomique de classer ensuite le produit d’un tel mixte dans une table des psycho éléments.

exercice à risque

On peut également définir la multiréférentialité comme art de conjoindre ce qui n’est pas conjoignable, de renoncer seulement par suspension à des articulations logiquement impossibles, entre au moins deux entités épistémologiquement distinctes et non mixables. Elle devient l’art de faire tenir ensemble, en tension, ce qui ne le saurait. Il y faut du talent, et des principes d’organisation de savoirs complexes, comme le modèle de feuilletage du savoir (Max Pagès), visant une sorte d’horizon intégrativiste par distinction de niveaux. On peut imaginer d’autres modèles. Dans tous les cas cela requiert le sens d’un fertile inconfort et de la complexité. L’exercice reste risqué. On rappellera que l’introduction de Rogers par Max Pagès fit éclater l’ARIP, dont la composante psychanalytique n’a pu supporter sa coexistence avec la psychothérapie humaniste américaine.

les fondateurs du concept

Les pionniers du concept sont Guy Berger et Jacques Ardoino. Paul-Claude Racamier se situe également dans le champ multiréférentiel avec son Éloge de l’ambiguïté, chapitre 12 du Génie des Origines, Paris, Payot, 1992, 420 p.-

pluralisme

Ne pas confondre multiréférentiel et pluriel ou pluraliste. Est multiréférentiel le praticien qui pratique à partir d’une multiréférence en lui, capable de supporter la connaissance et la pratique intime de corps de savoir radicalement hétérogènes, comportant du contradictoire. Est pluraliste, on pourrait dire tolérant, le praticien supportant le dialogue scientifique et idéologique avec des collègues relevant de méthodes ou disciplines différentes de la sienne.

cuisine du multiple

Le multiple, sous la forme du mixte, du métis, du bâtard, de la salade et du potage, revêt de nombreuses formes, qui font de la cuisine psy un art du complexe. Sur lequel nous reviendrons.


[1] La psychanalyse, discipline parcourue de courants, ne saurait dans cette perspective être mise au pluriel et dite [« les psychanalyses »] — pas davantage qu’on ne saurait mettre la psychothérapie relationnelle au pluriel pour les mêmes raisons —. Ce serait se tromper de rang dans l’opération de classification. Les tricheries appellatives par aphérèse qui se déduisent de cette démarche sont innombrables, comme souvent l’usage de l’aphérétique « analyse  » comme dans analyse bioénergétique, qui va jusqu’à ce que Lowen se déclare parfois psychanalyste. La psychanalyse et ses courants c’est comme la psychothérapie relationnelle et ses méthodes. On pourrait encore parler de la psychothérapie (soin par la parole) et de ses champs disciplinaires : relationnel, psychanalytique, psychiatrique (champ médical, apparenté au neurologisme), cognitiviste (champ psychologique). L’interdisciplinarité pouvant considérer et traiter ces champs transversalement.


voir également

–  multipolarité

psychothérapie intégrative

psychothérapie multiréférentielle

multiréférentiel

intégratif

psychanalyse intégrative

patients-limites et psychanalyse intégrative

neurosciences et psychothérapie

C’est aussi le fait de ne pas répudier en soi un autre savoir disciplinaire, au moment où on en engage un autre. Ordinairement on s’exerce à bannir l’ambiguïté. Dans ce cas au contraire, on considère qu’entre deux voies il importe de ne pas choisir (recours au concept d’ambiguïté de Paul-Claude Racamier), de ne pas congédier l’autre – qui peut passer alors à l’arrière plan par exemple. Ainsi le concept gestaltiste du jeu figure/fond permet-il de se faire une idée de l’articulation alternative, voire d’une certaine oscillation, entre deux configurations théoriques dont la présence à l’esprit du clinicien ne doit pas embrouiller celui-ci mais s’organiser.

C’est encore l’art de ne pas réduire le champ disciplinaire B aux termes du A, par commodité, ce qui le défigurerait, et appauvrirait l’opération.

Il existe des systèmes logiques et méthodologiques permettant d’articuler, plus ou moins heureusement, plus ou moins provisoirement, plusieurs champs et pratiques disciplinaires. Nous n’enseignerons pas des configurations et articulations toutes faites, mais nous attacherons à permettre aux étudiants d’expérimenter leurs bricolages et de faire l’expérience de leur créativité en situation d’incertitude, sur la base cependant d’une assurance suffisante, en lien avec un groupe scientifique de référence, une École.

Le principe de multiréférentialité distingue entre le contraire, qui peut déboucher sur le complémentaire et par là l’intégratif, et le contradictoire, qui conduit à de l’hétérogène et du hiatal. Catégories plus délicates à manier, mais potentiellement très productives.

La multiréférentialité se distingue du pluralisme, consistant en une convivialité méthodologique et disciplinaire au sein d’un même organisme. Le Snppsy est pluraliste et dans son sein on trouve des praticiens multiréférentiels, des éclectiques, des intégratifs, des monoréférentiels.

– Ne pas confondre avec la multipolarité par quoi un professionnel peut se voir conduit à s’embrouiller dans le jeu de ses casquettes.

voir aussi (1)

voir également

il s’agit d’un réseau sémantique, c’est l’ensemble du maillage qui fait sens et construit le concept.

accréditement
autoréglementation
reconnaissance
confirmation
reconnaissance par les pairs
discipline
certification
diplôme
légitimation
métier
profession
méthode
pluralisme
multiréférentialité
psychanalyse intégrative
psychanalyse multiréférentielle
psychopraticien relationnel
psychopraticien relationnel®
psychopraticien multiréférentiel®
société savante
titre
titres
altertitre
titularisant
titularisation
terminologie

Mise à jour 3octobre 2011 – 28 février 2012 – 18 mars 2012 – 11 mars 2014 – 18 décembre 2018 —

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