Avertissement général
La loi dont le décret d’application vient juste d’être publiée nous laisse le libre usage du terme de psychothérapeute jusqu’en mai 2011 sous certaines conditions, pour désigner ceux qui sont en train de devenir psychopraticiens relationnels. Au sens général de celui qui pratique la psychothérapie il parcourt l’ensemble de la graphomasse de ce site, et ne doit pas être entendu alors comme celui qui se réclame du titre auquel il a renoncé pour en adopter désormais un autre, celui de Psychopraticien relationnel®, désormais conféré par le Snppsy, en tant que membre titularisant de l’Affop, sur la foi des … Cinq critères. Ça tourne en rond et ça tourne rond, heureusement, le système est cohérent.
Attention, ne confondons pas titre et nom de métier. Le nom de métier correspondant étant psychopraticien tout court, garanti par rien ni personne (d’autre que celui qui se le dit).
Ces deux précédents §§ ont été révisés en date du 5 janvier 2011
Nous n’exercerons pas de censure rétroactive, et l’on devinera à la modulation terminologique si un texte est daté d’avant ou après la rupture, non épistémologique mais juridique, prohibant le port du titre protégé, désormais dévolu à ceux qui ne pratiquent pas la psychothérapie à titre exclusif, i.e. qui pratiquent la psychopratique relationnelle uniquement. Nous n’entreprendrons pas de remanier toute la production écrite de ce site pour escamoter l’appellation désormais interdite à de nombreux psychopraticiens relationnels, comme sur les clichés staliniens on s’ingéniait à faire disparaître les personnalités exécutées l’année précédente.
Les cinq critères, quatre fondamentaux éclairés par la dynamique du cinquième, la reconnaissance par les pairs croisée à celle par soi-même, ont fait le tour de la profession. Ils font il est vrai le tour de la question.
Les allusions au charlatanisme qu’on rencontrera au fil de ce texte sont à présent datées. Des années 2003 et suivantes où de dures attaques furent portées, sans parvenir à effondrer la psychothérapie relationnelle d’abord, la psychanalyse ensuite. Les institutions constituées de la psychothérapie relationnelle firent face, alliées aux psychanalystes et à l’opinion éclairée, et protégèrent notre profession. Ce fut l’époque de la Coordination psy. Le SNPPsy y joua son rôle. Le Cifp aussi, en qualité de membre de l’AFFOP.
Vient à présent (2010) le temps du GLPR, montrant que les organisations historiquement responsables de la psychothérapie relationnelle savent s’unir et se concerter pour défendre, protéger et soutenir notre profession et discipline.
Les Cinq critères participèrent, par leur autorité historique et morale, au mouvement de résistance à la vague d’évaluation machinique des faits de l’âme, et à la tentative de confiscation du quatrième côté du Carré psy par les locataires universitaires scientistes dudit Carré au service de la dynamique du biopouvoir.
Cette dynamique s’incarne dans la détermination de la médecine organiciste de faire main basse sur l’ensemble du Carré psy, en soumettant les psychologues, lesquels se chargent de réduire voire liquider la psychanalyse, le tout à l’enseigne d’une tentative de marginalisation de la psychothérapie relationnelle, dont les praticiens expulsés de leur titre de psychothérapeute, seraient renommés, par une réthorique populiste qui a fait long feu, charlatans, ou zélateurs de sectes. Le bon La Fontaine le formule excellemment :
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
L’affrontement en cours, qui revêt des aspects idéologiques autant que corporatistes, n’est pas achevé pour autant. Au cours du demi siècle qui s’annonce on peut parier que nos professions et professions de foi humanistes n’auront pas à chômer pour accomplir leur office dans nos sociétés démocratiques. L’exigence des Cinq critères continuera de servir de ligne de conduite à la génération qui vient.
Philippe Grauer
Les praticiens en psychothérapie relationnelle titulaires du Snppsy répondent aux cinq critères suivants :
— au cours d’une démarche longue et réussie, niveau professionnel, de l’ordre de 7 ans, souvent davantage, pour donner une idée, mais nous refusons aux chiffres de nous enfermer, et nous avons les moyens de déterminer si sa démarche personnelle a véritablement qualifié un psychothérapeute travaillant à partir de la relation.
tels que les transmettent des écoles à présent spécialisées dans ce type spécifique de formation, alliant la didactique à l’expérientiel, ces écoles étant elles-mêmes agréées par des institutions professionnelles nationales responsables.
La question du savoir universitaire est importante, mais insuffisante seule. Un Master de Psychologie ou un CES de psychiatrie diplôment mais ne qualifient que pour ce qu’on pourrait nommer dans les meilleurs des cas des déclinaisons très différentes de la psychothérapie(1*), et ne forment absolument pas à l’exercice de la psychanalyse ni à celle de la psychothérapie œuvrant à partir de la relation. De plus, jamais un diplôme seul ne saurait qualifier un psychothérapeute relationnel au sens où nous l’entendons, les Cinq critères ici exposés sont solidaires et indissociables. Il n’en saurait manquer aucun au praticien agréé.
Le raisonnement selon lequel puisqu’il est (heureusement) impossible de définir la psychothérapie (dans ce cas on reste vague en parlant de psychothérapie au sens générique du terme), on se garantit par une couche protectrice de psychopathologie (médicale bien entendu), ne résoud pas la question mais tend à dériver la profession vers celle de psychopathologue. L’affaire est difficile. Il aurait fallu faire confiance aux institutions responsables, dont la moralité professionnelle, la capacité de transmission et d’encadrement des professionnels qu’elles se chargent de syndiquer et fédérer, sont reconnues par le public et en privé de nombreux politiques (par ailleurs chargés comminatoirement d’exécuter les ordres venus de très haut), il aurait suffi de leur faire confiance pour que la question de la moralité professionnelle de la psychothérapie relationnelle se voit assurée.
Cela n’aurait pas cadré avec le projet médical ultra d’arraisonner l’ensemble du Carré psy, au grand dam des besoins de la population, qui n’a pas besoin seulement, dans le cadre réducteur d’une politique de santé mentale à base de protocoles TCC et de médicaments, d’une « maladisation », disons médicalisation de la vie intime privée, mais de sens et de capacité d’advenir à soi-même.
Bref, si des professionnels diplômés au titre de la psychologie veulent exercer en qualité de psychothérapeutes relationnels — demain de psychopraticiens relationnels, ils savent bien qu’il leur faut à titre de spécialité, consacrer encore au minimum quatre années universitaires dans une école professionnelle qualifiée (Ce dont conviennent les psychologues au niveau international mais dont ils ne veulent pas entendre parler dans le contexte français). Ceux qui ne voudraient pas le savoir entreraient dans une nouvelle imposture, comme quoi cette profession demeure institutionnellement fragile. Le cumul professionnel doit s’effectuer éthiquement.
Quant aux psychiatres, dispensateurs de soins médicaux auprès de malades, leur vocation serait plutôt de travailler en réseau avec des confrères psychothérapeutes, pas obligatoirement médecins, spécialistes de cure par la parole, à moins que devenus psychothérapeutes relationnels ou psychanalystes, ils n’adressent leurs patients aux soins médicaux de confrères, pour éviter de mélanger les genres, ce qui peut nuire à la qualité du travail psychothérapique en cours.
Les médecins de plus en plus souvent substitués aux psychiatres posent encore un autre problème, celui de leur sous-qualification en psychiatrie, que leur compensation institutionnelle gratuite en psychothérapie au sens générqiue du terme sans la contre-partie d’une véritable formation (quatre ans minimum pour la psychothérapie relationnelle) dans la discipline, littéralement place en situation à leur tour de charlatans(2*) Environ 400 000 charlatans d’État, où irait-t-on ? Cf. à ce sujet, concernant la « charlatanerie » des psychologues, Philippe Grosbois .
auprès d’un professionnel qualifié dans le domaine. On comprend la nécessité d’une telle sécurité, de nature à border tout errement sur le terrain, car ce métier est psychologiquement difficile, même pour un spécialiste très compétent, vu l’implication relationnelle engagée dans un tel processus et la complexité des méandres de ce que nous appelons l’inconscient.
Celui du Snppsy fait généralement référence(3*). Une Commission d’éthique, qui examine et traite annuellement un certain nombre de doléances (souvent à propos de faits ne concernant pas nos psychothérapeutes…), enracine ce code au niveau pratique. Notons que les manquements sont chiffrables à 2% de la pratique globale de la profession.
qui apprécient le savoir, savoir-être, savoir-faire et savoir faire être spécifique de leur collègue, dans le temps que celui ou celle-ci trouve la force morale et psychique de se reconnaître en les rencontrant.
Cela à l’issue d’une période suffisante d’exercice en qualité de psychothérapeute relationnel stagiaire, représentant plusieurs années de supervision et post-formation.
Mise en ligne le 15 décembre 2006.
Nous ajoutions que pour éviter de tomber dans ce travers identitaire qui bloque la réflexion, nous adoptions la ligne consistant à définir notre propre pratique sans intervenir autrement qu’en dialogue dans le domaine de nos autres collègues psy. Comme on voit, le travers risque à tout moment de prendre le dessus. À terme, ce serait dommage pour tout le monde, patients compris.