RechercherRecherche AgendaAgenda

Newsletter

Revenir

8 mars 2013

Bulletin de la société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse(Ed. Henri Roudier)

Newsletter

Chers amis
Vous trouverez ci-dessous quelques informations.
A la fin du bulletin, figurent le compte rendu de trois livres essentiels qui viennent de paraître :
Catherine VANIER, Naître prématuré. Le bébé, son médecin et le psychanalyste, (Bayard, coll «La cause des bébés», 354 p.)
Serge TISSERON, Fragments d’une psychanalyse empathique. Devenir soi à deux, (Albin Michel, 207 p.)
Radmila {ZYGOURIS } , L’ordinaire, symptôme, (D’octobre éditeur, 220 p.)
S’y ajoutent une note à propos du dernier ouvrage de Mikkel Borch-Jacobsen, ainsi que d’autres annonces
Bien à vous
HR


Montpellier, le jeudi 14 mars 2013
à 18h30 Médiathèque centrale Emile Zola – Antigone – Centre-ville de Montpellier (entrée libre)
Culture et société
Rencontre avec Élisabeth Roudinesco à l’occasion de la sortie récente chez Fayard de la correspondance entre le père de la psychanalyse et sa dernière fille Anna Sigmund Freud-Anna Freud. Correspondance 1904-1938 dont Élisabeth Roudinesco a dirigé l’édition française et rédigé la préface.

La rencontre sera animée par Henri Rey-Flaud, psychanalyste et professeur émérite à l’université Paul-Valéry de Montpellier.


En partenariat avec la Médiathèque centrale Emile Zola et l’Agglomération de Montpellier.
Londres le 15 mars 2013
The Institute of Psychoanalysis, 112a Shirland Road, London, W9 2EQ
6.30pm, lecture starts 7.00pm
Beckett and Bion: Evacuation, Containment, and Food for Thought

A lecture presented by Dr Laura Salisbury with discussant Chris Mawson. Rosemary Pountney an actress and English scholar who knew and worked with Samuel Beckett, and has a special interest in his work, will assist the presentation by reading some of his material.

In the mid-1930s, the young Samuel Beckett underwent two years of psychotherapy. Plagued by difficulties with ingestion and digestion (amongst other symptoms), Beckett sought treatment from Wilfred Bion – the man who would later become one of the most famous British psychoanalysts. Bion never gave details of his therapeutic work with Beckett and there is no archive of clinical material on Beckett’s case. This talk suggests, however, that an archive of the analysis can be found in the words and writing which, after his time with Bion, Beckett seemed able to use as food for thought.

To book: contact Marjory Goodall, marjorygoodall@iopa.org.uk or 020 7563 5016, or download the booking form below :
http://www.beyondthecouch.org.uk/events?item=65


Bruxelles le samedi 20 avril 2013 de 14h30 à 17h30
Ecole belge de psychanalyse

Au repos des Chasseurs Avenue Charles-Albert 11
Conférence
Valerie Sinason
Trauma and dissociation

Traduction simultanée Anglais-Français

Valerie Sinason est une psychanalyste et une thérapeute analytique britannique. C’est une pionnière sur le plan de la psychothérapie analytique auprès des personnes avec un handicap intellectuel. C’est dans ce domaine qu’elle a travaillé pendant de nombreuses années comme thérapeute et comme superviseur à la célèbre Tavistock Clinic et au St Georges Hospital de Londres. Son Mental Handicap and the Human Condition, (FAB), est un ouvrage qui fait autorité en la matière.
Elle est aussi une sommité dans le traitement des personnes traumatisées. Elle est intervenue en tant qu’expert lors de ”l’ouveture” de l’île grecque de Leros, où des patients en psychiatrie, des personnes handicapées etc. étaient exilées pendant le régime des colonels et où elles vivaient dans des conditions inhumaines. Elle travaille également depuis de longues années comme superviseur pour les thérapeutes et les travailleurs sociaux dans les ‘townships’ au Cap, en Afrique du Sud. Elle a consigné dans Attachement, Trauma and Multiplicity, (Routledge) – ensemble avec de nombreux autres analystes réputés tels que Fonagy, Hinselwoord – sa longue expérience comme thérapeute et superviseur en matière de traumas et de dissociation. Depuis quinze ans elle est directeur de la Clinic for Dissociative Studies à Londres.
Sinason est également une auteure et une poétesse de renom.
Les conférences de Valerie Sinason se caractérisent par un style langagier très direct, émaillé de nombreuses vignettes cliniques dans lesquelles elle élabore d’une manière très accessible ses formations kleinienne et bionienne.

Johan De Groef


Paris, le Jeudi 21 mars 2013 de 21 à 23h
Café Malongo 50 Rue saint André des Arts, Paris 75005

Les Rendez-vous de l’APM

Cycle de conférences De la guérison. Psychanalyse et vérité

Trois paramètres indispensables:
l’Autre, le corps, la jouissance

par Guy DANA

Psychiatre
Psychanalyste, membre du Cercle Freudien
A publié notamment
Quelle politique pour la folie?
Ed Stock


Paris le jeudi 28 mars 2013
à 19h30 a la librairie L’Arbre a Lettres-Mouffetard,
2 Rue Édouard Quenu, 75005 Paris (Metro Censier-Daubenton, Gobelins).

Le collectif de la revue Psychanalyse vous invite a une soirée-debat autour du dernier numéro paru, le n°26,

LE SAVOIR DU PSYCHANALYSTE

Lors de cette soirée, Laure Thibaudeau présentera la revue Psychanalyse, puis un (e) lecteur (trice) animera les échanges avec les auteurs qui seront présents et avec le public.
PSYCHANALYSE n’est pas une revue à thème. Elle a choisi de présenter des articles en fonction de rubriques qui concernent la psychanalyse, dans sa recherche, et dans son lien au monde, « dans la subjectivité de son époque », comme le dit Lacan.
Dans le n°26, il est question du savoir du psychanalyste, de l’avènement d’un artiste, Flaubert, de points théoriques proposés au débat, de réflexions qui sont mises en question, d’un point de vue sur ce qu’est une analyse et du travail d’une association de psychanalyse, avec les Assises de l’Association de psychanalyse Jacques Lacan, et bien sûr d’un petit haiku.


Paris le samedi 6 avril 2013
Institut Protestant de Théologie
83 Boulevard Arago, 75014 Paris, salle 22
LES CONFÉRENCES THEMATIQUES DU CIPA (Collège International de Psychanalyse et d’Anthropologie)
Cycle de formation 2012/2013sous la direction d’Emmanuel Diet

La clinique de l’hypermodernité (3)
Destins du transfert et travail du contre-transfert

http://www.cipa-association.org
contact@cipa-association.org


Paris, lundi 8 avril 2013, de 17H30 à 19H30,
Ecole nationale supérieur des Beaux-arts de Paris 14, Rue Bonaparte 75006 Paris amphi du mûrier

PSYCHANALYSE, ART ET IMAGE V
Cycle de 5 conférences sous la direction de
Alain Vanier, Professeur des universités, Directeur du CRPMS de l’Université Paris Diderot – Paris 7.

Alain VANIER
Reste d’image


Paris le samedi 13 avril 2013
9h15 – 17h-19h00
Auditorium des Diaconesses,18 rue Sergent Bauchat 75012 Paris

Colloque organisé par la revue Adolescence avec le soutien de l’UFR d’Études psychanalytiques et la collaboration du Centre d’Études en Psychopathologie et Psychanalyse Université Paris Diderot – Paris 7

Les trente ans de la revue Adolescence
Se créer adolescent
Le pubertaire
Le travail de subjectivation
Le concept d’intersubjectalisation

Plus d’informations à l’adresse suivante : www.revueadolescence.fr/


Bruxelles le samedi 20 avril 2013 de 14h30 à 17h30
Op Weule, 91 rue St Lambert, 1200 Bruxelles

Travail clinique avec les psychotiques
Troixième rencontre avec Christian Chaput

A partir de cas cliniques, nous travaillerons la théorisation et la pratique. Quels sont les moments fondamentaux de la praxis, les points innovants dans la prise en charge des malades psychotiques? Comment l’utilisation des médiateurs permet-elle dans le «moment pathique» de sortir de la crise pour accéder à la parole et au désir? Du Dés-être à l’Ouverture.
Les références seront bien sûr Freud, Winnicott, Pankow, Maldiney, Binswanger et Szondi…

Informations à l’adresse suivante : http://www.bsp-ebp.be/fr/activites/travail-clinique-avec-les-psychotiques.html


Prague du 31 juillet au 3 août 2013
48-ième congrès de l’IPA

FACING THE PAIN

Informations aux adresses suivantes
http://www.ipa.org.uk/en/news_and_events/Congress_2013/prague_home_final.aspx
http://www.ipa.org.uk/en/news_and_events/Congress_2013/Web_content/Congress_theme.aspx

PARUTIONS

Grande traversée

Trois livres rappellent à point nommé ce que la cure élaborée par Sigmund Freud comprend d’humanité, d’empathie et d’échange
Le psychanalyste, cet humaniste

Catherine VANIER, Naître prématuré. Le bébé, son médecin et le psychanalyste, (Bayard, coll «La cause des bébés», 354 p.)
Serge TISSERON, Fragments d’une psychanalyse empathique. Devenir soi à deux, (Albin Michel, 207 p.)
Radmila ZYGOURIS , L’ordinaire, symptôme, (D’octobre éditeur, 220 p.)

Alors que la psychanalyse est de plus en plus attaquée par les tenants d’un scientisme sans âme, nombreux sont les praticiens qui continuent, avec intelligence et ténacité, à faire perdurer la clinique freudienne, autant dans des institutions publiques que dans leurs cabinets privés.
Trois ouvrages témoignent de cette réalité. Leurs auteurs – Catherine Vanier, Serge Tisseron, Radmila Zygouris – ont en commun d’avoir été analysés chacun, et sans le savoir, par trois célèbres psychanalystes français – Maud Mannoni (1923-1998), Didier Anzieu (1923-1999), Serge Leclaire (1924-1994) -, tous trois anciens élèves de Jacques Lacan. Dans leurs livres, si différents soient-ils, ils accordent à leur propre expérience de la cure une place centrale, comme si chacun d’entre eux voulait témoigner à la fois d’une pratique et d’un héritage transmis par leurs maîtres.
Dans la droite ligne de l’enseignement de Maud Mannoni, Catherine Vanier s’occupe depuis vingt ans de grands prématurés dans le service de néonatologie de l’hôpital public Delafontaine situé à Saint-Denis. A partir de cette expérience de terrain, elle relate, dans Naître prématuré, des histoires bouleversantes de bébés, nés en général à 25 semaines, et dont nul ne sait, à l’instant de leur venue au monde, s’ils seront un jour des enfants comme les autres. La science médicale a tellement progressé que désormais ces minuscules nourrissons peuvent être sauvés, sans lésions organiques ultérieures, grâce à des couveuses perfectionnées qui, pendant plusieurs semaines, se substituent à la relation parentale. Et s’il s’avère que leurs fonctions vitales sont atteintes, les équipes médicales transfèrent les prématurés dont ils ont la charge dans une unité de soins palliatifs afin qu’ils puissent y mourir sans souffrance.
Travaillant en étroite collaboration avec ces soignants, Catherine Vanier ne se demande jamais s’il est juste ou injuste de laisser vivre ou mourir ces enfants. Dans un tel service, nul ne songe à proposer à des parents en détresse tantôt un acharnement thérapeutique inutile ou tantôt une interruption de vie immédiate. Ici, chaque histoire est singulière.
Ainsi celle de Jade, née à 29 semaines et dont la mère, schizophrène, ignorait qu’elle avait accouché. Ayant survécu, Jade est placée chez une nourrice et sa mère internée. Convaincu des bienfaits de l’instinct maternel, les soignants du service psychiatrique décident un jour que celle-ci doit donner le biberon à son bébé. Mais le lendemain, plutôt que d’affronter de nouveau une «épreuve» dont elle ne saisit pas la signification, elle se jette de la plus haute fenêtre de l’hôpital. Terrible traumatisme pour l’équipe de néonatologie.
Ou encore l’histoire plus joyeuse de ces deux jumeaux dont les parents africains affirment que seul un rituel, et non pas une couveuse, leur permettra de survivre. Après une difficile négociation, le père est autorisé à se peindre le visage puis à danser et à chanter autour de la machine sans pouvoir toucher les nourrissons qui lui seront rendus en pleine santé ultérieurement.
Quand un bébé qui a survécu quitte le service, il reçoit un livre où «sont collées des photos, de sa naissance à sa sortie. On y raconte son histoire, son évolution médicale mais aussi ses habitudes et ses goûts». Cet objet, en forme de don, l’accompagnera toute sa vie s’il le souhaite….Au fil des pages, on découvre la vie quotidienne d’une communauté médicale qui, de manière spontanée, s’adresse à ces prématurés entre la vie et la mort, comme à de grandes personnes : «On a préparé les bébés avant de partir, s’exclame un médecin, lors d’un transfert des couveuses vers une nouvelle unité, j’espère qu’ils ne vont pas être trop impressionnés par la majesté du lieu.»
Dans une autre perspective tout aussi humaniste, Serge Tisseron a choisi de relater sa deuxième tranche d’analyse avec Didier Anzieu. Et il intitule Fragments d’une psychanalyse empathique, cette expérience de soi qui se déroule entre 1986 et 1995 : «Ce livre parle d’un psychanalyste souriant, empathique et chaleureux.»
L’ouvrage mêle deux narrations distinctes. L’une rédigée en italiques permet à l’auteur de transcrire le déroulement de sa cure, l’autre en caractère romains sert à commenter non seulement le contenu de celle-ci mais ce qu’il peut en tirer pour sa propre pratique. Aussi bien dresse-t-il un magnifique portrait de Didier Anzieu, clinicien hors du commun qui, loin de se taire en ponctuant les séances d’un air compassé et à coup d’interprétations inaudibles, s’implique en permanence dans le processus de la cure, allant jusqu’à proposer un verre d’eau à son patient quand il tousse ou une serviette éponge pour qu’il se sèche les cheveux après avoir été surpris par une averse.
Etonné par cette liberté de ton, Tisseron remarque pourtant que son analyste n’évoque jamais la question des drames familiaux. Et pour cause! A cette époque, Anzieu venait de rendre public son propre parcours psychanalytique et il devinait que son patient l’interrogeait pour lui faire dire ce qu’il savait déjà. En 1953, alors qu’il était en cure avec Lacan, Anzieu avait découvert que sa mère avait été le fameux «Cas Aimée», objet de la thèse de médecine de celui-ci, publiée en 1932. Et il ne pardonnait pas à Lacan de lui avoir menti à ce sujet. Le récit de Tisseron témoigne donc autant d’une pratique que d’une inscription de celle-ci dans le cours d’une histoire qui se déploie sur trois générations.
Au contraire des deux autres auteurs, Radmila Zygouris, psychanalyste française née à Belgrade en 1934, adoptée par un oncle grec, analysée par Serge Leclaire et réputée aujourd’hui pour son immense talent de clinicienne, n’avait jamais jusqu’à ce jour publié de livre en France (peut-être parce qu’elle a déposé tous ses écrits en accès libre sur un site internet à son nom). Le témoignage qu’elle apporte dans L’ordinaire, le symptôme est passionnant. Accompagné d’un long entretien avec Pierre Babin, l’ouvrage réunit les articles publiés par l’auteur dans la revue L’Ordinaire du psychanalyste qu’elle avait fondée avec Francis Hofstein et qui fut, entre 1973 et 1981, l’un des plus beaux fleurons de l’Ecole freudienne de Paris. Femme libre, toujours en quête d’un passage des frontières, Radmila Zygouris raconte comment elle découvrit l’oeuvre de Freud à Buenos Aires avant de s’engager dans l’aventure d’un lacanisme libertaire. D’où sa volonté de transmettre une expérience clinique ouverte aux transformations subjectives induites par le mouvement de l’histoire : «Les gens sont tellement seuls aujourd’hui qu’ils vont voir un psy soit comme un coach, soit comme l’ami qu’on n’a pas (…) C’est un signe des temps. Certaines personnes viennent me voir parce qu’elles ont perdu leur mari ou ont une maladie grave (…) Il leur manque de l’humain. Evidemment, en cours de route, on peut faire des découvertes et parfois surgit la possibilité d’un cheminement analytique.»
On ne saurait mieux dire.

Elisabeth Roudinesco
Le Monde des livres, 8 mars 2013

Notes

Catherine VanierPsychanalyste dans le service de néonatologie d’un hôpital public, Catherine Vanier travaille depuis vingt ans à l’écoute des équipes qui vont vivre pendant plusieurs semaines des nourrissons suspendus à des machines :existence à venir ou mort programmée? Elle écoute les parents angoissés par la violence de cette naissance, elle parle aux minuscules créatures et elle tisse des liens subjectifs entre les différents protagonistes de cette bouleversante expérience qui s’inscrira en chacun d’eux comme une trace indélébile.
On trouvera également à l’adresse suivante l’intervention de Catherine Vanier et Alain Vanier lors du colloque du 9 octobre 2011 Ethique et famille :
http://www.fondationostadelahi.tv/colloques_en_images/intervention-de-catherine-vanier/

Serge Tisseron — Convaincu de la nécessité de rénover de fond en comble la clinique psychanalytique, Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, évoque sa propre formation sur le divan de Didier Anzieu. Ainsi met-il en lumière le rôle fondamental que joue l’empathie dans le processus de la cure où chacun devient soi en référence à un autre. En racontant avec bonheur et légèreté les moments forts de sa cure, et en évoquant celle de son analyste avec Jacques Lacan, il se propose de transmettre à ses analysants l’héritage qu’il a reçu de son maître.
Voici l’adresse du blog de Serge Tisseron ; la dernière note, intitulée Facebook va-t-il remplacer Freud ? est pleine d’humour :
http://www.sergetisseron.com/

Radmila Zygouris — Dans cet ouvrage, qui est aussi son premier livre, Radmila Zygouris, clinicienne de grande renommée, a choisi de réunir les textes qu’elle avait publiés entre 1973 et 1981 dans L’Ordinaire du psychanalyste, revue très singulière d’une certaine gauche libertaire où s’étaient retrouvés, au risque de l’anonymat, des psychanalystes lacaniens animés par un désir commun de lier leur pratique à une nouvelle politique de prise en charge sociale des patients de toutes origines : pratique à la fois rigoureuse dans l’écoute et humaniste dans l’approche des souffrances les plus extrêmes.
Voici l’adresse du site de Radmila Zygouris : http://www.radmila-zygouris.com/

Extraits :

Catherine Vanier (p.334) : «Les psychanalystes qui reçoivent des patients en cure-type sont quelque peux «frileux» à l’idée d’aller s’aventurer dans un service de réanimation néonatal, loin du divan et du fauteuil. Avoir déjà cette pratique est pourtant un atout précieux. Bien sûr, il ne s’agit pas, dans ces services, de psychanalyse classique. On ne fait pas d’analyse en service de réanimation, et notre place, qui ne repose le plus souvent que sur le transfert de l’équipe, n’est pas facile à tenir et ne cesse de nous interroger. Mais on ne peut que déplorer de telles résistances de la part des psychanalystes quand on sait la richesse qu’apporte ce type d’expérience. Ceux qui ont accepté de s’y risquer témoignent tous combien leur pratique s’en est trouvée modifiée, y compris dans le cadre de la cure-type.»

Serge Tisseron (p.78) : «Ce jour-là, j’étais triste, très triste. J’avais acheté une veste juste avant ma séance. une veste noir et blanc, pour ne pas dire «blanche et noire» comme le jour où Gérard de Nerval se suicida…J’évoquais pêle-mêle mon humeur sombre, mes doutes quant à mon avenir, mes déceptions amoureuses, mes réserves sur mon travail avec lui. ce jour-là, il ne dit rien et je n’eus pas à coeur de lui poser des questions. Mais, à la fin de la séance, sur le pas de la porte, au moment de me serrer la main, il me dit avec un grand sourire : «Vous avez bien fait de vous acheter ce costume, il vous va très bien.» Nous n’étions plus vraiment dans l’espace de la séance, mais nous n’étions pas non plus en dehors. Nous étions dans un «entre-deux», dans une sorte de sas, autant dire un espace tout indiqué pour parler de cet autre forme d’interface qu’est le vêtement.»

s (p.53-54) : «Charlie avait treize ans quand je l’ai vue pour la première fois. On l’appelait Charlie parce qu’elle faisait rire tout le monde; elle s’était surnommée elle-même ainsi. Son nom lui venait par ailleurs d’un choix qu’avait fait sa mère : c’était le nom d’une enfant morte en camp de concentration et dont l’histoire l’avait beaucoup émue. Charlie Machin avait une drôle d’allure quand elle est arrivée. Crispée et déchaînée à la fois, plutôt laide, elle paraissait dix-huit ans : «Ah c’est chez vous qu’on envoie les plus cinglés du Centre, ma pôv dame? je suis cinglée, vous savez? Vous savez, je suis même dangereuse, ma mère a peur de moi, cette fragile créature, elle a une de ces trouilles! L’autre jour on s’est battu, je l’ai griffée, mordue, elle a appelé Police Secours.» (mars 1974)

—oooOooo—

Mieux vaut être en bonne santé psychique
Mikkel Borch-Jacobsen, La fabrique des folies. De la psychanalyse au psychopharmarketing, (Editions Sciences humaines, 357p).

Co-auteur du Livre noir de la psychanalyse(2005), l’excellent historien Mikkel Borch-Jacobsen a choisi dans cet ouvrage de rassembler des conférences et des articles qu’il a publiés entre 1993 et 2010. Dans la première partie, consacrée à Freud et à ses héritiers, il explique que le premier est un gangster et les seconds des caméléons qui ne cessent de promouvoir une escroquerie. Mais cette détestation qui dure depuis vingt-cinq ans le conduit à oublier – et c’est dommage – que la véritable éthique de l’historien consiste à ne jamais adopter une vision manichéiste de l’objet étudié. A cet égard, on ne peut que s’amuser de la manière dont il s’acharne encore, selon une version complotiste de l’historiographie freudienne, à exhumer des légendes déjà déconstruites dans de nombreux travaux qu’il cite et qu’il connaît parfaitement (de Henri Ellenberger à Albrecht Hirschmüller).
Mais le plus étonnant, c’est que dans la deuxième partie de son livre, Borch-Jacobsen ridiculise avec un formidable talent toutes les psychothérapies tout en flanquant une volée de bois vert aux tenants de la psychiatrie biologique mondialisée, accusés d’inventer des maladies, voire des épidémies (dépressions, état bipolaire, TOC, etc), pour mieux faire vendre à prix d’or des molécules inutiles fabriquées par les laboratoires pharmaceutiques. La démonstration, très rigoureuse, est à mourir de rire. Elle tourne en dérision évaluations et statistiques.
Après une telle charge, l’auteur préconise comme seul remède valable à nos souffrances psychiques de ne point en avoir. Et il appelle les patients psychotiques, névrosés ou anxieux à se muer en agents d’une «politique de soi et du bonheur».
Vaste programme de nihilisme thérapeutique connu depuis la nuit des temps !
E.R.


Recherches en psychanalyse Dernier numéro paru N° 14, 2012/2`
Corps, identité et traumatisme / Body, Identity and Trauma

Sommaire
Rémy Potier – Éditorial
Laurie Laufer – Corps contemporain, corps politique ? À propos de Surveiller et jouir, anthropologie politique du sexe de Gayle Rubin
– The Contemporary Body, a Body Politic? – On the Selection of Gayle Rubin’s Articles published in French as Surveiller et jouir, anthropologie du sexe
Mi-Kyung Yi – L’impasse du féminin : un héritage paternel ? – The Impasse of Femininity: A Paternal Heritage
Pierre Bialès & Nelly Lavilluniere – Derrière le feu – Behind the Fire
Élise Pestre – L’instrumentalisation par la preuve du corps du réfugié – Instrumentalizing the Refugee’s Body Through Evidence
Mireille Guittoneau – Du non désir maternel aux relations incestuelles entre père et fille – From the Mother’s Non-Desire to the “Incestual” Relationship between Father and Daughter
Monique Dechaud-Ferbus – Les chemins d’endurance Douleurs physiques et psychiques. Quel rôle dans la psychogénèse ? – The Paths of Endurance What Role do Physical and Psychical Pain Have in Psychogenesis?

Dossier « Malaise dans l’éducation » / Special topic: “Education and its Discontents”
Marilia Etienne Arreguy & Wilfried Gontran
– Face à la violence et ses effets dans le champ des apprentissages, quel espace pour une écoute ? What is the Place of Listening in the Learning Field Faced with Violence and its Effects?
Stéphanie Vernhes & Laurence Suau – Le diagnostic de « Dyslexie » et ses effets sur le sujet – The Diagnosis of “Dyslexia” and its Effects on the Subject

Dossier « Questions épistémologiques » / Special topic: “Epistemological Questions”
Amos Squverer
– De la dissidence avec le freudisme à l’émergence de la Chose freudienne. – Pour une modalité de transmission du freudisme
From Dissidence vis-à-vis Freudian Theory to the Emergence of the Freudian Thing For a Modality of the Transmission of Freudianism
Fabien Gouriou – Les deux faces du symptôme Remarques épistémologiques sur l’ethnopsychiatrie de Georges Devereux The Two Faces of the Symptom Epistemological Remarks on the Ethnopsychiatry of Georges Devereux

Site : http://repsy.org


ÊTRE PSY – VOLUME 2 (COFFRET 8 DVD) de Daniel Friedmann

Guérir le corps et l’esprit, de la psychanalyse à la psychothérapie.

Qu’est-ce qu’être psychothérapeute ? Quel est l’héritage de la psychanalyse ? Reste-t-elle toujours une référence ? Daniel Friedmann pose ces questions à seize psychothérapeutes, dont beaucoup de médecins psychiatres, qui appartiennent aux principaux courants ou pratiques présents en France – et sont souvent mal connus : L’ethnopsychanalyse, la thérapie familiale, l’hypnothérapie, la Gestalt thérapie, les thérapies relevant de la Psychologie Humaniste, les thérapies consacrées aux addictions, les thérapies comportementales et cognitives…

Chacun d’eux exprime à sa façon son choix de devenir psychothérapeute, révélant une partie de son parcours, les problèmes et enjeux de sa responsabilité, de sa formation, des relations avec les patients…


Historia del psicoanálisis en México
Pasado, presente y futuro
Martha Reynoso de Solis (coordinadora)

En septiembre de 2011, en el Instituto del Derecho de Asilo-Museo Casa de León Trotsky, se llevó a cabo un encuentro de psicoanalistas y estudiosos de diversas instituciones, que compartieron su visión de lo que ha sido la lectura y práctica del psicoanálisis en México.
En este libro se reúnen las ponencias de quienes participaron en este evento y se puede adquirir directamente en el Museo León Trotsky, en Av. Río Churubusco 410, col. del Carmen, Coyoacán, México D.F.
Textes de
Dr. Rubén Gallo. Princeton University,
Dr. Juan A. Litmanovich, SIHPP,
Dr. Marco Antonio Dupont, APM.
Dr. Fernando M. González, IISUNAM.
Dra. Bertha Blum. Facultad de Psicología. UNAM,
Dra. Raquel Radosh Corkidi. AMPIEP.
Dra. Raquel Berman. AMPIEP,
Dra. María Eugenia Castillo Nájera.
Dr. Manuel Hernández. ELP.
Dra. Esperanza Pérez de Plá. AMRPI, EDIIT.
Dra. Rebeca Aramoni. IMPAC.
Dr. José Velasco, UAM-X, UNAM
Dra. Silvia Radosh Corkidi, UAM-
Dr. Raúl Páramo Ortega. Autor de : Freud in Mexiko.
Dr. Benjamín Mayer. 17 Instituto de Estudios Críticos,
Dr. Néstor Braunstein, UNAM.

Mayores informes en museotrotsky@hotmail.com