• domaine : étude du psychisme, diagnostic de personnalité
• guérison : suppression du symptôme, repositionnement suite à du conseil.
• types d’intervention :
– examen psychologique, description de personnalité
– sélection
– tests
– conseil, thérapie de soutien
– interventions de courte durée
– urgentisme, déchoquage, soin psychologique
– thérapies à protocoles (comportementalisme, systémisme, etc…)
– non implication du praticien
• symptôme : réduction du symptôme
• soin : traitement délivré sous forme de conseil, soutien, orientation, guidance, prescription.
• durée : brève ou moyenne.
• hypothèse de l’inconscient : néant.
• transfert : néant.
• intersubjectivité : néant. Remplacé par des techniques d’entretien.
• émotion : objet d’étude.
• appellation : psychologie scientifique, psychologie clinique.
• savoir sur soi : diagnostic de personnalité, tests (cochage appareillé à de la mathématique).
• rapport au corps : psychophysiologie, SNS, cerveau.
• dialogue : sujet-objet
• diagnostic : établissement de profils de personnalité par voie de tests. Bilan psychologique.
• psychopathologie : éclectique.
• formation :
a) universitaire, recherche, méthodologie, méthode statistique ;
b) étude des mécanismes et fonctions psychologiques ;
c) psychologie générale, différentielle, génétique, sociale, etc. ;
d) étude des mécanismes et fonctions psychologiques ;
e) stages hospitaliers en fin d’étude ;
f) « unité de la psychologie », d’autant plus soutenue que sa diversité la rend sujette à un éclatement scientifique et professionnel.
— Champ d’étude, formation universitaire. Acquisition de savoirs et méthodes universitaires, qui ne sont pas de nature à permettre un engagement dans la pratique psychothérapique au sens de la psychothérapie relationnelle ou de la psychanalyse [il faudrait de quatre à cinq ans complémentaires + le critère n°1 de la psychothérapie relationnelle pour pouvoir pratiquer celle-ci en sus de la psychologie].
— Enseignement d’une psychologie clinique d’inspiration psychanalytique qui se voit réduite dans le cadre d’une « unité de la psychologie » d’inspiration cognitiviste. Tendance actuelle à un enseignement de clinique théorique.
• éthique :
a) quelques lignes relatives à la clinique dans le code du psychologue ;
b) refus de toute subordination au psychiatre, exercice inassujettissable
c) refus du cadre du code de la santé
• inscription : déclaration aux autorités locales (peu le font actuellement).
• pratique : principalement en institution, un certain nombre en libéral.
• statut juridique : titre de psychologue protégé.
• pratiques sectaires : hors du domaine.
• drogues : hors du domaine. Aide aux victimes
L’ensemble de cet article a pour auteur Philippe Grauer
Textes
Voici un texte d’auto représentation syndicale des psychologues hospitaliers (cliniciens) : décalé, protestant de sa non référence au code de la Santé et par conséquent de son indépendance par rapport au médecin, le psychologue se présente comme en mission humanisatrice dans un cadre inhospitalier dont le gestionnarisme oublie la « dimension psychologique ». Posté à l’hôpital le voici défenseur des valeurs humanistes. Formaté à l’université le voici psychopathologue gestionnaire des protocoles cognitivo-TCC.
« Je suis oiseau voyez mes ailes
Vive la gent qui fend les airs ! »
puis un peu plus tard :
« Qui fait l’oiseau c’est le plumage
Je suis souris, vivent les rats !
Jupiter confonde les chats ! »
En voilà une subtile, de pratique ! Une telle identité c’est le moment de le dire à géométrie variable a de quoi méduser. Mais à qui vraiment a-t-on affaire ? tragique de la condition de psychologue hospitalier. Au moins la psychothérapie relationnelle se définit-elle plus uniment, à partir d’une pratique libérale.
Philippe Grauer
Les psychologues représentent un corps professionnel, minoritaire en nombre, dans la communauté hospitalière. Mais ce dossier voudrait témoigner de leur spécificité déterminante dans la vie de l’hôpital. « Le psychologue n’intervient qu’en tant qu’il vient d’ailleurs (Barus–Michel,1992 (1)) ». Atypique dans le milieu des professionnels de santé, il offre la chance d’une approche décalée, à la recherche de sens des actes et histoires subjectives subvertis par la maladie, les traitements lourds, la souffrance, la maladie chronique, la mort.
Comment préserver, au sein de cet hôpital de plus en plus performant, anticipateur de pronostics, la place du sujet souffrant ? Comment garantir à chaque soignant d’exercer sa fonction d’une manière humaine, au sein d’un groupe qui étaye et sécurise, sans être harcelé par des procédures de plus en plus technocratiques ou des changements d’équipes fréquents ?
C’est la tentative de ces psychologues : rendre compte publiquement de leurs pratiques subtiles, courageuses, respectueuses pour les sujets et leurs familles. Ils veulent s’inscrire dans un souci de prévention (urgences pédiatriques,pédopsychiatrie, annonce précoce de maladies génétiques…). Ils veulent s’inscrire dans un projet hospitalier qui garantisse à tous et à chacun une place singulière et un espace d’humanisation, de subjectivation.
Est-ce possible dans le cadre de la loi HSPT qui a entériné la suppression, par le sénateur du Jura G.Barbier, de la petite phrase si symbolique, relative aux missions fondamentales de l’hôpital « en tenant compte des aspects psychologiques du patient »
Est-ce possible dans cet hôpital dont on ne parle plus qu’en termes de logique comptable, si différente d’un bon management qui pourrait ouvrir à des réorganisations structurelles nécessaires génératrices d’économie ?
Ces psychologues, comme tous leurs collègues de la FPH travaillent à affirmer que la singularité des patients, des familles, de chaque soignant actuellement si stressé, est compatible avec un hôpital mieux géré. Ils ont des idées, des propositions à faire pour une organisation qui permette autant la qualité des soins que la « sécurité narcissisante » dont ont besoin les soignants.
Petit groupe au sein de ce collectif hospitalier si énorme, ils sont la chance de l’hôpital, ils sont « le sel de la terre »… Dans le contexte actuel défi ni récemment par Mme Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, notre formation en sciences humaines doit, plus que jamais, devenir le fer de lance de la défense de l’humain (2).
Encore faut-il qu’ils osent sortir de leur discrétion : c’est ce que vise ce dossier. Encore faut-il qu’ils soient écoutés, consultés dans les Pôles comme par la direction des Hôpitaux : l’une des missions des psychologues est bien de concevoir des projets institutionnels.
Françoise Caron, Coordinatrice d’un dossier sur le site du Syndicat national des psychologues — SNP.
FFPP — Fédération française des psychologues et de psychologie.
Brefs extraits du N° 270, sept 2009 du Journal des psychologues. Les mises en gras sont de notre Rédaction.
– « L’article 91 réécrit […] les deux derniers alinéas de l’article 52 ; on verra donc la réglementation de l’usage du titre de psychothérapeute intégrée au sein d’une loi concernant l’hôpital… Dans l’attente, comme il y a cinq ans, des décrets d’applicaion bien sûr ! » (p. 8)
– « La psychothérapie (3) est bien une fonction majeure des psychologues […]. Mais n’oublions pas quelques données essentielles des difficultés de la profession dans notre pays : nous assistons, du fait de l’augmentation générale des nivraux de qualification, à une revendication de meilleure reconnaissance des groupes professionnels. Par rapport à nombre d’entre eux, la profession de psychologue, en France, a du mal à se situer, a du mal à faire valoir la spécifiicté de ses compétences (Brigitte Guinot & Benoît Schneider, pp. 10-11). »
Cf. également Europsy, l’Association européenne des psychologues harmonise.
ainsi que : https://www.cifpr.fr/+EUROPSY-l-association-europeenne+
[Document : L’aide-mémoire du psychologue]
Il s’agit de L’aide mémoire du psychologue qui vient de paraitre (2009) aux éditions Dunod. Il présente ce beau métier qui a bonne presse mais si mauvaise réputation. Deviser pour mieux régner ? Que nenni, l’ouvrage dit au contraire que le psychologue parle au présent du subjectif et à l’imparfait du subversif.
Christian Ballouard
Très joliment dit : comme si qu’ils étaient nous. Mais « que nenni » ! voir à ce sujet l’excellent article de Danièle Dézard Ce n’est pas une affaire de nom. Certains universitaires affectionnent de brouiller les images en se présentant à peu près sous la nôtre, tout en se démarquant énergiquement de nous.
Il faut avouer que pour le public cela devient incompréhensible. Après tout c’est le but du jeu. Cependant mieux nous serons les uns et les autres convenablement délimités, mieux nous pourrons collaborer.
Philippe Grauer
Cf. également, en date du 29 avril 2011 un article sur la défense des CMPP, qui montre une des spécificités du travail des psychologues en secteur hospitalier et hospitalo pédagogique.
- 1 Micheline Barus-Michel est de toute évidence proche de la psychanalyse. Voici comment se crée petit à petit une confusion véritablement … confondante. Comment voulez-vous vous y retrouver dans cet incroyable mélange des genres et épistémologies ?
- 2 Elle y tourne le dos. L’université actuelle oriente la psychologie dans l’axe neuroscientistique DSM + supplément d’âme (le sel de la terre) à l’occasion si elle se trouve. Comment s’y retrouver dans les eaux mêlées de discours hétérogènes dont la dominante demeure scientiste et médicaliste ?
- 3 Il importe à chaque fois strictement de ne la point définir. Tant chaque psychologue la concevra comme il l’entendra, tant notre psychothérapie relationnelle se situe pour ne prendre que cet exemple à des années lumières de la psychothérapie scientistique dispensée en marge de la psychopathologisation massive des cursus dans les UFR de psychologie. S’il y avait de la place pour tout le monde dans l’esprit des psychologues cela ne gênerait personne.