Le terme psychothérapie utilisé seul prête à confusion car on ne peut savoir s’il s’agit de psychothérapie au sens générique, recouvrant les quatre disciplines cardinales du carré psy ou bien s’il s’agit
– 1) de l’art du psychothérapeute relationnel – dorénavant la plupart du temps psychopraticien relationnel, qui s’occupe du malaise et du soin (il ne traite pas) que le patient décide de prendre de lui-même avec l’assistance d’un professionnel accrédité. À
– 2) de la pratique du psychologue(1) (en institution ou en cabinet), depuis 2010 renommé psychothérapeute, proposant plutôt une psychothérapie d’accompagnement, qui traite (le psychothérapeute de nouvelle appellation prodigue des soins de type paramédicaux – voir ce mot) un patient.
– 3) de la pratique du psychiatre(2), qui diagnostique et administre un traitement médicamenteux. La psychothérapie (laquelle au fait ? nous en distinguons deux) il ne l’a la plupart du temps jamais apprise (il connaît parfaitement la psychiatrie) mais la détient de plein droit médical. Il peut lui arriver de confondre consultation médicale et séance de « psychothérapie » si ce dernier terme demeure indéfini.
– 4) du soin (soin-souci, voir ici même toute la gamme du terme soin) appelé parfois psychothérapie d’inspiration psychanalytique, sorte de psychanalyse allégée ou adaptée, le concept reste controversé que prodigue le plus souvent à l’hôpital le psychologue-psychanalyste, tout en maugréant, vaticinant le « vil plomb » (Freud parlait lui de cuivre) corrompant l’or psychanalytique, le plomb d’une « psychothérapie » décrite et décriée comme discipline de la séduction, de l’illusion et de la promesse de guérir en prétendant résoudre directement le symptôme(3).
Quatre matières, deux champs disciplinaires (prescriptifs, objectivistes vs. de subjectivation, inter-relationnels + transfert) compris dans un seul vocable cela fait beaucoup. Les professionnels eux-mêmes ne pêchent pas toujours par excès de clarté là-dessus (4). Le domaine psy et ses pratiques, complexes, nécessite d’autant plus une présentation en bon ordre.
Par conséquent lorsqu’on entend prononcer le terme de psychothérapie seul, il faut se demander qui le profère, pour savoir, venant d’où il vient (sans compter on l’a vu en note les mixtes, comme la pratique de nombreux psychologues-psychanalystes), laquelle des quatre réalités bien distinctes que nous venons d’évoquer il recouvre. Pour ne pas par paresse intellectuelle ou manque d’information botter en touche en disant « mon psy ».
En ce qui concerne le Cifpr, il est constant qu’il s’agit d’une école de formation à la psychothérapie relationnelle, psychothérapie dynamique intersubjective, entreprise auprès d’un psy sujet en vue de se retrouver comme sujet, par, via et dans le cadre de la relation.
Comme on y dispense une formation à six matières — incluant philosophie et psychopathologie –, la psychothérapie transmise est dite multiréférentielle (corpus théoriques comportant des « axiomes » contradictoires entre eux) et intégrative (combinatoire complémentaire possible moyennant un certain bricolage et la pose éventuelle d’adaptateurs). Notre École tient à la pluralité des cadres théoriques et méthodologiques, ouverture parfois inconfortable mais propice au développement de l’esprit critique (multiréférentialité). Il sera bien temps ultérieurement d’organiser son champ méthodologique et clinique, d’élire une discipline maîtresse ou de combiner de façon réfléchie disciplines et méthodes, sans s’être de prime abord confiné et enfermé dans une seule. Sans compter que l’apport de la philosophie, donnant une note d’interdisciplinarité, complexifie encore le schéma clinique.
– carré psy.
– psychothérapie relationnelle multiréférentielle.
– soin et toutes ses déclinaisons.
– terminologie.
– Philippe Grauer, Profession psychopraticien, rapport moral SNPPsy novembre 2012.
– traitement.
Tous droits réservés. Mises à jour : 19 octobre 2008 – 8 août 2014 – 29 juin 2015