Réflexion sur les professions et métiers psys relativement à leurs cadres professionnels et scientifiques. Nous proposons comme esquisse cette tentative taxinomique. Nous recevrons volontiers toute remarque permettant d’avancer l’analyse institutionnelle du champ mouvant des professions et savoirs constitués de « La » psychothérapie contemporaine, sans ignorer ce qui se passe à ses marges.
Comment s’y retrouver et aider à s’y repérer.
Impossible d’énumérer carotte, poireaux, légumes, dans un même souffle. Quand aux champignons, à la viande et aux poissons n’en parlons pas.
On lit pourtant souvent des énumérations du genre psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, tout juste si on n’y ajoute pas médecins. Visiblement la taxinomie n’a pas été enseignée à nos psys.
Or si l’on s’embrouille en affichant des listes à la Prévert auxquelles il ne manque que le raton-laveur pourtant indispensable, on montre que les questions d’identification, donc d’identité, à l’endroit de notre profession, faisant système avec les voisines, elles-mêmes mutantes, conservent encore des replis structurels à explorer.
La présente mise au clair en est encore au stade de la tentative. Nous n’avons pas hésité à nous répéter d’un § à l’autre, éclairant différemment la même réalité. cela s’appelle sursaturer son corpus. Éventuellement pénible, d’autres fois bienvenu. Le lecteur jugera.
Philippe Grauer 18/23 novembre 2021 — 7 janvier 2022
Notre site, en réfection, dysfonctionne. sa dimension « wikipédique » d’un réseau interne d’hyperliens de définitions de nombreux termes, n’est pas encore réparé. Par curiosité allez visiter notre Glossaire, qui a perdu provisoirement son efficace d’application automatique. Excusez-nous pour le dommage, que nous espérons le plus momentané possible.
Une DISCIPLINE non définie, répartie entre les compétences de PROFESSIONNELS à définir.
1) PROFESSIONNELS exerçant dans le cadre réglementé, à partir du privilège du titre d’exercice de psychothérapeute[1], relevant de l’un des deux secteurs académiques que sont
a) la médecine : psychiatres[2] (dont les psychiatres-psychanalystes qui restent[3]).
b) la psychologie : psychologues cliniciens (dont des psychologues-psychanalystes, vieillissants, sans se rendre compte)
2) PROFESSIONNELS exerçant hors du cadre réglementé mais autoréglementé
2.1 — mais autoréglementés. Relevant de l’un des deux cadres autoréglementés[4] suivants
2.1.1 — cadre autoréglementé AFFOP de psychopraticien relationnel® [5]
L’AFFOP étant la fédération à laquelle appartient le SNPPsy, créateur de la discipline. L’agrément du praticien validant sa capacité clinique, son métier, au-delà de la méthode, de la certification d’école. À noter l’emboîtement qui situe la méthode (« sous-titre ») dans le cadre disciplinaire (titulature relationnelliste), lequel se valide au travers de la personne même du praticien.
Noter également que ce cadre n’est pas suffisamment lisible. Les praticiens se désignent souvent par leur nom de méthode. « Je suis Fraise-des-bois thérapeute » et préfère encore m’en tenir à ça. À vrai dire il peut arriver qu’ils ne sachent ni comment ils s’appellent ni comment se faire appeler. Vous voyez d’ici le tableau ? beaucoup d’appelés peu d’élus d’accord, mais manque à l’appel on fait comment ? quant à peu d’appelés beaucoup d’élus ce serait quoi ? taxi-anomie.
2.1.2 — cadre autoréglementé de psychopraticien certifié FF2P[6]
La certification FF2P portant principalement sur la méthode — elle même « scientifiquement validée » AEP, dans le cadre de l’institution du CEP, voir ce mot) [7]
3) PROFESSIONNELS exerçant hors du cadre réglementé & hors du cadre autoréglementé[8]
Régime de l’autoproclamation. C’est ici qu’on retrouve le vrac de 400 à 700 systèmes divers, classables comme techniques (et non méthodes) de développement personnel, allant d’une pratique de type méditatif à l’hypnose, en passant par le magnétisme à distance et la révélation de type mystique boumboum[9], qui ne se gênent pas pour offrir des services par elles qualifiés de psychothérapie ou apparentés[10], dont la Cliothérapie de Renault pourrait figurer la caricature emblématique.
Souvent, le dirigeant d’une technique confère sa légitimité à sa technique par contagion métonymique avec les mérites et le renommée du fondateur et son prestige académique. Que voulez-vous, il faut bien faire étinceler sa bonne forme se détachant sur le fond commun des autres. À défaut de confirmation par les pairs alimenter la rumeur de sa renommée. Savoir se faire savoir.
4) PROFESSIONNELS (?) ou amateurs exerçant une tout autre pratique
Praticiens de la pensée magique régressée en amont de la profession psy, quelle qu’elle soit. Pratique de type sorcellerie. Le public écœuré par l’état du Carré psy recourt alors à toute la charlatanerie du monde. Il s’agit d’un contre-champ ouvert comme alternative au scientisme et à la médicalisation (à base organiciste) de l’existence. L’actuel cours d’Élisabeth Roudinesco à l’ENS traite cette année de ce terrain vague dont on se demande ce qui peut bien être en train d’y pousser. Nous y reviendrons.
Avec le coaching on est encore en territoire identifiable et intelligible, appliqué aux besoins de l’entreprise et n’ayant rien à voir avec la psychothérapie. Mais ensuite ?
On peut considérer l’organisation des professions psys selon deux secteurs
Psychiatres (pas de titre universitaire de psychothérapie)
Psychologues cliniciens : psychothérapeutes (titre d’exercice) enregistrés, dont psychologues-psychanalystes. Rappel : psychothérapeute n’est pas un titre universitaire, mais une appellation administrative réservée, une licence d’exercice corporatiste.
Principe méthodologique et théorique : thérapies brèves, à protocole. Exceptés les psychanalystes (effectif pour l’instant stable).
2.1 — les PSYCHOTHÉRAPEUTES d’avant 2004, dits à l’époque NINIS [11], devenus PSYCHOPRATICIENS bénéficient de deux titulatures, AFFOP (psychopraticiens relationnels)/FF2P (psychopraticiens certifiés).
L’expression administrative Ninis désignait en argot administratif à la fin du siècle dernier, les praticiens organisés dans le cadre de leurs institutions fondatrices historiques : le SNPPsy — donc l’AFFOP (d’abord le premier puis l’un dans l’autre), et ceux organisés dans le cadre de la FF2P. Ces praticiens ne relevaient NI de la psychiatrie NI de la psychologie. C’est bien pourquoi ils portaient un troisième nom : psychothérapeutes. La terminologie est embrouillée du fait de la confiscation du nom par la loi, à l’initiative conjointe de la médecine, des psychologues, et des psychanalystes s’y rattachant.
2.1.1 — titulature d’exercice alternative AFFOP (le SNPPsy en est avec le PsyG l’un des membres fondateurs).
Il s’agit ici du titre d’exercice (alternatif) de psychopraticien relationnel® (INPI propriété de l’AFFOP, à laquelle appartient le SNPPsy).
Méthodologie et théorie : dynamique de subjectivation (territoire scientifique commun avec la psychanalyse, avec des différences) slow psy (question de la psycho-temporalité).
2.1.1.2 — Ninis. Dans ce domaine, les praticiens concernés (formés en reconversion), ont pour unique syndicat historique de référence le SNPPsy.
2.1.1.3 — non Ninis.
a) Les autres professionnels, psychologues essentiellement, qui ont le choix, se syndiquent logiquement, professionnellement parlant, à leur syndicat de psychologues de référence.
b) On compte un faible pourcentage [12] de psychologues transfuges venant s’inscrire au SNPPsy, par référence à cet autre champ disciplinaire que constitue la psychothérapie relationnelle. Ils témoignent
— de la minime capacité de rayonnement scientifique de la psychothérapie relationnelle via le syndicat l’ayant fondée
— d’une posture adaptative du SNPPsy, cherchant à donner le change sur son identité structurelle[13], tout en maintenant sa vocation novatrice dans le domaine de la psychothérapie, axée sur la promotion du champ disciplinaire qu’il en est venu à créer (Jean-Michel Fourcade/Philippe Grauer) au terme de 20 ans d’Histoire, puis à afficher comme signe de ralliement identitaire alternatif. Ne pas oublier que le SNPPsy des psychothérapeutes de l’époque les a définis comme relationnels. Ayant dû maquiller le « psychothérapeute », il a au moins maintenu le « relationnel ».
2.2 — titulature d’exercice alternative FF2P : psychopraticien sans déterminant[14], qu’il serait plus logique d’écrire psychopraticien certifié, pour rester dans la logique historique de la terminologie CEP — Certificat européen de psychothérapie (européen ne revêtant pas ici la dimension institutionnelle de l’appareil européen bruxellois). Terminologiquement — devrait-on dire idéologiquement ? —, la FF2P se propose de représenter « les psychopraticiens » indistinctement. Organisant[15] les diplômés par les écoles fédérées AEP, augmentés des candidatures individuelles (siphonage des syndicats ? Nous ne pouvons traiter cette question, abordée ailleurs). Système de validation ayant augmenté son attractivité.
Il faudrait prendre en compte l’abandon FF2P du principe de la validation par les pairs, celui du Cinquième critère, des règles de base (la terminologie et le nombre de critères a évolué mais le principe reste le même) dont il ne conserve que les 4 premières. La cinquième fonctionnant sur le mode de la fausse fenêtre, s’ouvrant par intermittence.
Méthodes, théories : comportementalisme, centration sur la réduction du symptôme, psychothérapie relationnelle.
2.3 — Ninis à zéro titulature d’exercice
Nom de méthode ou de technique sous le régime d’aucun titre d’exercice. D’emploi non encadré[16]. Couverture académique possible, si la technique employée l’est par un psychologue clinicien ; zone de toutes les incertitudes et insécurités afférentes.
a) confirmation professionnelle alternative privée. Ici disjoindre certification (d’école) de confirmation (syndicale ou de société savante).
b) voiture balai ou objet d’élection ?
Le syndicalisme psychopraticien existe comme recours en qualité de lieu d’affiliation des « Nininis », ni inscrits dans une société savante (elle-même enregistrée AFFOP ou FF2P), ni inscrits à titre individuel à la FF2P, ni auprès d’une autre institution, ni rien.
c) cas de figure atypique
Quelques psys à la recherche d’une formation complémentaire à la clinique relationnelle, peuvent, événement rare, chemin faisant désirer s’inscrire dans sa mouvance. On procède alors à leur intégration à son cadre de référence scientifique (fonction annexe de société savante) au vu de leur compétence nouvellement acquise de psychopraticien relationnel. Leur diplôme de psychologue clinicien (cadre réglementaire) est alors admis par équivalence au diplôme d’une école (agréée AFFOP ou FF2P) du cadre autoréglementé.
un diplôme sans valeur (universitaire)
Cette discipline ou plutôt ce champ disciplinaire, ne se dispense pas à l’université (qui n’en délivre donc pas le diplôme) mais uniquement dans des écoles privées (nous préférons les agréées AFFOP puisque nous sommes membres de l’AFFOP), qui délivrent un diplôme sans valeur au regard de l’université (elle même en crise ne l’oublions pas, à base de scientisme, et jusqu’à il y a peu, de dogmatisme psychanalytique). Même régime que la psychanalyse, dont l’éventuel enseignement universitaire ne confère pas la qualité de psychanalyste. Par contre, une solide formation alternative extra universitaire n’est pas à déconseiller. Retour aux sources, la bande à Freud (intellectuellement suréquipée) avait commencé hors les murs de l’alma mater. Mais elle tenait à puiser à son réservoir de respectabilité intellectuelle. N’empêche que c’est, à l’issue de la première expérience d’Eitingon à la clinique de Berlin qui la fonda comme profession, n’empêche que c’est en parasitant psychiatrie, médecine et psychologie, qu’elle s’est développée, et établie. Parallèlement bien entendu à son expansion en société savante mondiale. Diversifiée comme on sait par la suite.
contre-valeur des médecines de l’âme
Quand à la psychologie humaniste, elle vécut de la créativité conjointe de grands intellectuels, de personnalités marginales, de mystiques ébourriffés, d’un enthousiasme collectif populaire et littéraire, et du rayonnement dans son sein de la phénoménologie et de l’existentialisme. Où en est-elle maintenant, concurrencée par l’existence d’un important quota de praticiens de type développement personnel que nous dirons de qualité critique souvent problématique (pour la question du charlatanisme voir cette entrée) ? elle en est à maintenir de tous ses soins des zones de santé et de recherche intellectuelle, de transmission et de vigilance éthique. Elle en est à protéger le précieux noyau de contre-valeur en quoi elle consiste. Très utile au service d’un public désorienté qui a besoin de ses repères, de sa rigueur et de sa vigueur et de son tonus. Elle est là comme garante de la continuité scientifique et humaine de la dynamique de subjectivation, et du passage aux générations suivantes d’une mentalité « écolo-psy » au service de justes médecines de l’âme.
insoutenable légèreté de l’être thérapeute
Le côté extra universitaire des psychopraticiens relationnels, traditionnel depuis Esalen et sa créativité doublée d’une fantaisie que nous qualifierons de débordante, et d’une rigueur de pensée novatrice, tout cela confondu, s’est maintenu sous les deux aspects de théorisation parfois improbable et de rigueur refondatrice. De toute façon nos écoles ne dispensent plus (ce qui était le cas au CIFP au début du siècle) autant d’heures de formation — contrainte économique exige —, et la mini fac alternative que représentait la NFL a fermé ses portes en même temps que les yeux de Jean-Michel Fourcade. Reste l’obligation de supervision constante, qui remplit le rôle d’une bienvenue formation permanente, et l’heureux principe du Cinquième critère.
Il demeure que la production de grands textes osant évoluer aussi du côté de la théorie a d’autant plus diminué que les psys… « ne lisent plus » assez. Sinon à l’occasion des ouvrages de niveau souvent pas trop remarquables. Ainsi un texte de niveau intellectuel moyen comme La psychothérapie relationnelle est ignoré chez ceux-là mêmes dont c’est le centre d’intérêt. Sans même mentionner les autres, chaque société, enfermée, ne lisant que ses propres auteurs. Tirage, et ouverture intellectuelle, limités. Pourtant, regardez notre bibliographie en ligne, fort incomplète, il existe un thésorus de textes de référence d’excellente qualité. Tout n’est pas perdu.
Et puis justement ajouterez-vous, la promesse de l’aube se formule généralement de nuit. Si vous voulez être lu publiez donc les grands textes dont nous avons besoin au lieu de vous lamenter en tout fout le camp ! À noter d’ailleurs que le niveau intellectuel de base de nos étudiants en reconversion peut être élevé, car ils ont fait des études ! ailleurs qu’en psycho, ce qui peut présenter un intérêt. Si on devait signaler un manque parmi d’autres, ce serait du côté de la philosophie, appliquée au champ psychothérapique. Notre école, pionnière en la matière, en dispense encore trop peu, mais y tient.
ancienne voie académique
Anciennement, les psychanalystes avaient pris l’habitude dès les années 50, de se couvrir en faisant leurs études en psychologie. On devenait psychologue-psychanalyste. Avantage, ils avaient le pli culturel psy universitaire. Et la prétention, le mépris, pour tout ce qui ne relevait pas de leur bonne filière. Gros inconvénient, leur formatage psycho. Pareil en psychiatrie mais là c’était l’inverse, des psychiatres à formation de spécialité médicale longue pouvaient se voir encourager, du temps de Lacan, à devenir psychanalystes. Risque de médicalisation et d’académisation lacanienne de la psychanalyse, avec mentalité dogmatique à la clé. Tout ceci est terminé. Les traditionalistes de la rue Saint Jacques (SPP), de leur côté, recrutaient essentiellement des médecins. Ils acceptent maintenant des psychologues. Décidément tout fout le camp. Ce qui fout le camp surtout c’est le recrutement des sociétés de psychanalyse, requérant que le candidat ait au moins trois patients en analyse à trois fois par semaine, ce qui devient impossible. Ah ! les beaux jours !
Une poignée de DESU
La question se pose infiniment moins pour les quelques DESU — une pincée de centaines d’heures, juste pour se donner un tout petite teinte universitaire — pouvant porter sur des thèmes relatifs à la psychothérapie, très éventuellement relationnelle, mais la réponse est identique, l’université ne transmet[17] pas, et n’a pas à le faire, la clinique relationnelle.
Ce sont les écoles elles-mêmes autoréglementées AFFOP (la FF2P refuse ce déterminant) que revient cette tâche ; elles diplôment (certification, reconnaissance par diplômature[18]). Un syndicat ou une société savante habilitée confirmant et garantissant dans un second temps la qualité de praticien et sa référenciation dans ce champ disciplinaire.
Communément en France, le champ scientifique de recherche et professionnalisation, se répartit entre l’université et des écoles privées (telles les écoles d’ingénieur). Que peuvent valoir des écoles validées par la seule profession ? autoréglementées hors le cadre réglementé, leur consistance scientifique et didactique reste intéressante, voire précieuse, s’appuyant sur une pratique et une réflexion scientifique identifiable. En attendant mieux, le processus d’agrément de l’AFFOP fonctionne comme lieu de référence de bonne réputation dans le micro milieu de la psychothérapie relationnelle.
[1] Titulature initialement syndicale, confisquée par la médecine à ses créateurs et promoteurs initiaux, regroupés autour du SNPPsy, puis des deux fédérations ayant pris place avec lui à la fin du XXème siècle. Le cadre réglementé l’est par l’institution du titre d’exercice institué par la loi de 2004. Il rejette dans l’ombre les professionnels organisés par leur autoréglementation stricte du titre professionnel alternatif de psychopraticien relationnel, confondus avec les autoproclamés. Si nous distinguons les autoréglementés des autoproclamés, la confusion est massive dans le public, ce qui était bien le but de l’action politique lancée par l’Académie de médecine, qui se doublait d’une attaque contre le principe relationnel en psychothérapie (donc contre la psychanalyse, ce que nos psychologues-psychanalystes et psychiatres-psychanalystes sauf exception n’ont pas voulu discerner, ignorant Le patient, le psychothérapeute et l’État). Principe méthodologique et scientifique inquiétant pour les nouvelles orientations médicales en la matière, à partir du moment où il est conduit rigoureusement, tant épistémologiquement qu’éthiquement et philosophiquement.
[2] Ne pas négliger, secteur à part, les médecins généralistes, dépourvus de toute formation dans le domaine psy, proies faciles des démarchages des visiteurs médicaux diffuseurs de médicaments psychotropes. Ces derniers ne livrent au psychiatre que les malades dont ils ne savent plus quoi faire, ayant souvent, durant une longue première phase, dégradé la santé psychique de leurs patients. Quant à savoir ce que la psychiatrie en crise propose à la réception de la personne en difficulté, le présent papier s’intéresse précisément à y réfléchir. Avec la disparition de l’organo-dynamisme d’Henri EY supplanté par le DSM, donc de la dynamique de subjectivation en psychiatrie, qu’est-ce qu’il reste à faire au psychiatre qui reste, en dehors de la contention, du shootage et renvoi au domicile, sans la prise en charge relationnelle au long cours indispensable ? ah si ! il y a encore la case prison (avec shootage). Rassurez vous, pour paraphraser le bon La Fontaine, « je suppose qu’un moine est toujours charitable », supposer qu’un psychiatre hospitalier conserve les moyens intellectuels et logistiques de rester humain avec la folie même dans les circonstances actuelles. Comme dirait Freud on peut toujours rêver.
[3] Il y aussi des médecins-psychanalystes.
[4] Cadres institués par deux fédérations historiques, l’AFFOP et la FF2P.
[5] Sous la protection, garantie solidaire et exclusive, de la forme ® réservant l’appellation à ses seuls bénéficiaires légitimement désignés. Sous la forme simple psychopraticien relationnel sans le ® affichage d’une appellation d’école, d’un courant, institutionnellement irresponsable. Que font les dépositaires de la marque pour la faire respecter ? et depuis quand un courant scientifique est-il assimilable à une marque ? dans quel monde vivons-nous ?
[6] La FF2P tient à ne rien spécifier, pour pouvoir réunir le plus grand effectif possible de psychopraticiens surtout indéterminés, dont ceux se référant à des pratiques non relationnelles, l’idée étant de faire non du chiffre mais du nombre.
[7] Un peu comme si l’obtention du diplôme d’école suffisait, selon une procédure comparable à l’universitaire.
[8] Un cadre autoproclamé pouvant faire illusion.
[9] Allusion au forçage musical de certains exercices.
[10] Une technique entre les mains d’un praticien relationnel qualifié peut opérer bénéfiquement. Mais le chien se mord la queue précisément rendu à ce point : comment valider les qualifications. Question également valable pour les bénéficiaires des formations académiques.
[11] Appellation informelle au Ministère des praticiens de la psychothérapie qui ne seraient ni psychiatres ni psychologues.
[12] Anomalie taxinomique. Membres d’une profession voisine ayant choisi de s’affilier à l’organisation syndicale d’une autre profession que celle qui les légitimise, afin de se référencer au champ disciplinaire de la psychothérapie relationnelle.
Le SNPPsy pêche à l’instar de la FF2P, sur un mode légèrement différent, des poissons d’une autre espèce que les siens, en cherchant à donner à croire que de la sorte il peut se réclamer de la légitimité et respectabilité des champs professionnels des r transfuges accueillis.
[13] Car il regroupe structurellement les ninis, donc ni psychologues ni psychiatres, relevant de professions syndiquées de leur côté. En se désignant comme syndicat pêle-mêle des « psychothérapeutes (ie psychologues cliniciens), psychopraticiens (sans déterminant, ce qui crée la confusion), psychanalystes (ie psychologues-psychanalystes ou psychiatres-psychanalystes ; ici, twist : « psychanalystes », dénomination renvoyant à « psychanalystes-psychologues », désigne les « psychothérapeutes »qu’ils sont, lesquels de la sorte sont énumérés deux fois, la première sous leur nom la seconde sous leur prénom, on n’est pas loin de la confusion mentale), médecins (un ou deux, je cherche le second, le premier n’est plus médecin depuis longtemps ; il ne pourrait s’agir que de médecins-psychopraticiens, où sont-ils ? où est-elle ? je pense à une, gestaltiste, que je ne crois pas au SNPPsy), psychiatres (psychiatres-psychanalystes, pareil, où sont-ils ?), le SNPPsy actuel confond les catégories, embrouille l’esprit, et cherche à se donner une image respectable, au détriment de la fierté de représenter la catégorie socioprofessionnelle et le genre intellectuel originaux qui constituent son fond de recrutement. En somme la respectabilité institutionnelle étant du côté du grade universitaire, on en affiche le faux-self, corrélatif à une honte de soi. Mal venue pour une institution historique ayant des décennies durant porté et la profession qu’elle représentait, et les praticiens qui la constituaient, des psychothérapeutes relationnels relookés psychopraticiens relationnels, réunis à quelques psychologues à l’appellation à double entrée.
Les psychanalystes pour leur part relevant de quatre catégories.
[14] Ou psychopraticien certifié (+ le nom d’une méthode ou technique). Mais le cadre général d’identification reste psychopraticien tout court, c’est la dénomination qui permet de représenter tout le monde et à la grenouille de s’efforcer de s’enfler jusqu’à la taille du bœuf.
[15] Situation paradoxale, en organisant les psychopraticiens, la FF2P les légitime en vrac, ce qui gonfle ses effectifs, charge à elle d’effectuer le tri et de ne répondre que de ceux qui la requièrent et qu’elle aura sélectionnés comme membres. Ce faisant elle prend la responsabilité de couvrir implicitement les imposteurs. Elle devrait publier ses critères et afficher de quelle sélection ses praticiens sont le produit.
[16] En principe, psychopraticien relationnel® étant protégé. C’est-à-dire que toute personne usant de ce titre d’exercice sans en avoir été autorisé par la fédération détentrice de cette appellation industrielle (!), peut se voir attaquée en justice pour appellation abusive.
[17] Transmettre, expérientiellement vs. enseigner, informer, communiquer.
[18] Laquelle ne vaut rien, académiquement parlant, comparé à la diplômature universitaire des professions voisines ouvrant le droit au titre d’exercice de psychothérapeute. Elle ne vaut que dans le cadre autoréglementaire de la profession organisée (AFFOP ; le cadre FF2P se disjoint de l’appellation relationnelle), et uniquement pour l’exercice libéral. Ce cadre autoréglementaire valide par agrément ses écoles, puis couvre les praticiens diplômés par leurs soins, à l’issue d’une seconde procédure, qu’il est logique de dire de confirmation en tant que praticien. Les enregistrant dans le cadre syndical et de courant scientifique de référence dit psychothérapie relationnelle, de l’affiliation SNPPsy. Ce système à double détente est actuellement à peine pensé par l’institution qui pourtant le fait vivre et en vit. Il est partiellement comparable au système universitaire diplôme de psychologue clinicien + inscription sur simple demande au cadre de la titulature d’exercice réservée de psychothérapeute. Différence : inscription administrative réservée vs. mécanisme de validation du type passe, devant des pairs.