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Naissance et développement de la psychothérapie relationnelle. Nouvelles perspectives

Philippe Grauer

Cet article figurait dans le Manuel de l’étudiant, un ouvrage de 140 pages aujourd’hui disparu. Il a son âge, et témoigne du moment de son écriture. Il conserve son intérêt. PHG

La préface de la brochure datant de 2001, ancêtre de notre Manuel de l’étudiant, reste valable, et posait bien les problèmes avant la crise Accoyer. On se référera également à notre "La psychothérapie relationnelle multiréférentielle sur l’échiquier institutionnel — éléments d’histoire." La présente postface réactualise et approfondit la précédente, reprend et complète la préface, si bien que le programme de l’École se trouve pris en sandwich entre deux coups de projecteurs sur le système et l’histoire de l’univers psy dans notre pays depuis un peu plus d’un siècle. On y évoque les grands courants et événements qui ont présidé à la reconfiguration du paysage psy, depuis la confusion des origines jusqu’à une nouvelle lisibilité. Cela permet de situer le rôle joué par le CIFP [devenu progressivement CIFPR pour relationnelle] en particulier dans l’établissement de la psychothérapie multiréférentielle.

Partant avec les Lumières du traitement moral et de l’aliénisme — donc de la maladie mentale, qui n’est pas le cadre de référence de notre psychothérapie, axée sur le soin-souci et le malaise, on obtient quatre termes :
– La psychiatrie qui s’invente à partir du moment où le fou devient un malade. Elle s’autonomisera comme profession entre le XIXème siècle et le début du XXème, entraînant dans son sillage précisément le concept de santé mentale. Neurologie et psychiatrie ne seront définitivement dissociées en France qu’en 1968 (la psychiatrie contemporaine est en train de rejoindre la neurologie).
– la psychothérapie et les traitements cliniques tout au long du XIXème siècle qui serviront de socle à la psychanalyse. Le terme vient du traitement moral (Pinel). C’est Hippolyte Bernheim, que Freud est allé visiter après Charcot, qui dégage la psychothérapie de l’hypnose et lance le mot dans son acception moderne.
– la psychologie qui se confirme dans les vingt dernières années du XIXème siècle.
– La psychanalyse du tout début du XXème.

Tous ces domaines mitoyens se démarquent et se mélangent de façon labile. Trois de ces disciplines produiront la figure d’un triangle de base, psychiatrie-psychologie-psychanalyse, — personne n’a encore prétendu qu’il fût équilatéral, dont le dernier terme, non universitaire en tant que tel, influencera durablement les deux premiers (des années 50 à 80), enfin, durablement, selon la perspective d’après-guerre. Il n’est pas sûr non plus que la psychanalyse fût une hypoténuse.

On a longtemps pu croire par contre qu’il s’agissait d’un triangle des Bermudes, la psychothérapie venant régulièrement s’y perdre. Jusque là en tout cas l’univers psy est triangulaire, la psychothérapie y joue le rôle d’application clinique, déclinée de façon diverse selon les soubassements théoriques, épistémologiques et méthodologiques des trois entités institutionnelles de base, variant encore au gré des tempéraments et sensibilités scientifiques des praticiens qui déjà officient souvent sous casquette multiple.

C’est avec l’institutionnalisation du quart terme de la psychothérapie relationnelle (à partir de la psychologie humaniste) au dernier quart du siècle passé que les protagonistes du champ psy se retrouveront à quatre, bousculant le triangle précédent pour engendrer l’espace actuel du Carré psy. Comme l’Establishment n’affectionne pas d’être dérangé, la nouvelle venue, surgie de la psychologie mais descendant pour une part importante de la psychanalyse dont elle commencera par s’afficher la rivale, sera mal accueillie de proclamer son indépendance et réclamer que soient redessinées les frontières. Ensuite tout se recompose décompose surcompose. Autant de raisons de bien repérer et assigner les éléments constitutifs, afin de comprendre le mouvement de leurs figures.

Dans le cadre de cet article nous produirons des définitions limitées, voire implicites, renvoyant au schéma sur site de notre Carré psy, lui-même méritant de plus amples développements.

Nous avons introduit de nombreux intertitres en vue de faciliter la lecture écranique. L’actuel outil ne permet pas de distinguer chapitres et §§. On nous pardonnera le côté sans nuances que cela impose à l’intertitrage.



Plus de 25 ans de psychothérapie multiréférentielle

Le CIFP fut l’un des tout premiers en France(1*) à former des psychothérapeutes relationnels « polytechniciens » intégrés, capables à la fois d’offrir aux personnes venant les consulter un éventail équilibré de pratiques, méthodes et théories relevant de la psychothérapie relationnelle dans sa diversité, ménageant sa place à l’influence psychanalytique, sans conférer de prime abord à une discipline particulière une position prééminente, un statut a priori hégémonique. Il y a vingt deux ans la psychothérapie multiréférentielle naissait, dans un premier temps sous le vocable d’interdisciplinaire. À vrai dire qu’est-ce qu’une discipline ? nous aurons l’occasion de revenir sur cette question.

Un demi-siècle de psychothérapie relationnelle

La situation de la psychothérapie dans son ensemble, au sens générique du terme, a évolué depuis notre dernière édition, dans laquelle nous décrivions sans le nommer le Carré psy dont nous étions en train d’affiner le concept. Nous ne nommions pas non plus la psychothérapie relationnelle, laquelle se distingue à présent clairement des psychothérapies qui se pratiquent à l’enseigne des autres disciplines constituant le Carré en question. Cela donne psychiatrie et psychologie d’une part, psychanalyse et psychothérapie relationnelle de l’autre. Au sein de laquelle la psychothérapie dite intégrative, et celle que nous préférons nommer multiréférentielle.

Définition
Qui dit psychothérapie dit relation, entend-on dire parfois, pourquoi cet apparent pléonasme ? parce que la psychothérapie relationnelle ne se contente pas d’une relation implicite et obligée, du fait que deux personnes au moins doivent bien entrer en relation d’une manière ou d’une autre pour que l’un des deux dise à l’autre je vais ou suis mal et que l’autre lui réponde. Lui réponde par exemple voici ce que, vous ayant entendu, je vous prescris, ou prescris de faire, ça va aller mieux. Lui réponde sans engagement personnel profond, mais dans le cadre d’une relation à base d’objectivité, définissant un modèle de distance à l’autre caractéristique. Dans ce modèle celui qui sait dirige l’opération. Qui tient le diagnostic tient le traitement. Cette relation-là n’est pas beaucoup relationnelle. Elle ne prend pas en compte le transfert.

Deux sujets intimement engagés
Celle qui prend place dans la psychothérapie qui lui emprunte son nom est à double implication, entre deux sujets également affectés par ce qui va se passer entre eux et en chacun d’eux, phénomènes inconscients et transfert compris, du fait du processus relationnel enclenché. Une telle psychothérapie intersubjective œuvre à partir du ressort même de la relation, et de son devenir, au cours duquel celui qui vient peut se trouver advenir. À lui-même. La relation constitue le moteur d’une telle psychothérapie, elle comporte le lent travail qu’on nomme élaboration et catharsis, un travail à deux, entre deux. Ou davantage dans un cadre groupal. Il s’agit d’une relation de vérité où celle-ci chemine et émerge par surprise, et une fois qu’elle est là, mais encore faut-il quelqu’un sur place pour la saisir, elle fait son travail. Cette collaboration engagée ne peut être le fait côté praticien que celle d’un professionnel dûment et longuement entraîné à ce genre de pratique, à la pratique de la relation psychothérapique au sens particulier, fort, du terme. Art et métier. Métier d’art. Science humaine clinique, on pourrait précisément dire relationnelle. Dans ce modèle c’est la relation elle-même qui soigne. Prendre soin d’elle c’est se soucier de soi. Car ce soin est un souci.

Toute psychothérapie n’est pas relationnelle
Elle peut se décliner selon diverses méthodes, toujours on y retrouve cette maturation de soi, ce processus d’émergence de la subjectivité et du sens, dans le cadre de la rencontre avec un autre sujet, accompagnateur à l’écoute, témoin intime engagé à une certaine mi-distance particulière, interagissant, sensible aux aléas de la relation psychothérapique. Il n’est nullement obligatoire qu’un psychothérapeute exerce au sens relationnel tel que nous venons de le définir. Toutes les psychothérapies n’œuvrent pas dans, par, et pour la relation au sens fort, existentiel réciproque, du terme, engageant deux subjectivités dont l’une en souffrance et recherche, l’autre entraînée à ce cheminement à deux, capable de lire en elle-même et de trouver l’occasion d’en faire quelque chose qui aide. Il importe d’admettre ce fait sans réserve.

Genèse du Carré psy — perspectives historiques et institutionnelles

Se retrouver sur la carte

Tout cela est complexe mais si vous désirez vous informer et un jour vous former à cette discipline, vous ne pourrez pas vous épargner de savoir lire la carte du territoire psy avec boussole et vue satellite. De même que vous ne pourrez faire l’économie de l’Histoire, ancienne et récente, qui raconte et permet de comprendre comment depuis la psychiatrie et la psychologie, disciplines universitaires fascinées par la psychanalyse qui exerça son hégémonie sur elles durant un demi-siècle, constituant un étonnant trio institutionnel, la situation a évolué vers la quadrature actuelle— qui n’est pas en effet sans parenté avec l’impossible figure de celle du cercle dont on la cherche si l’on pense aux tensions qui la travaillent.

Quatre entités cardinales

Le Carré psy se construit sur la base de la combinaison de quatre entités institutionnelles cardinales, qui permettent l’orientation et de concevoir les infinies combinaisons à partir d’un système de polarités agencées. Elles-mêmes marchant par paires. Psychiatrie-psychologie d’une part — ensemble que dans l’entre-deux guerres Édouard Toulouse proposait d’appeler la Noologie (2*) —, psychanalyse-psychothérapie relationnelle de l’autre. Pôles eux-mêmes complexes, dont l’analyse révèle qu’il s’agit de composites, de surcroît d’aspect friable comme l’alios, dur cependant en son noyau, mouvants, enclins à constituer d’autres formes matricielles. Autrement dit, nous évoluons dans un univers complexe, travaillé par des forces contraires (ça va encore) et contradictoires (plus difficile). Ces unités fondamentales aux contours imprécis engendrent les fluctuations, hésitations, compositions et recompositions au spectacle desquelles nous assistons au fil du temps.

Angoisse et violence identitaire

L’ensemble tourne à peu près. De solides axes de référence continuent d’agréger des entités de base dont on ne comprend jamais tout à fait comment certaines tiennent, soumises ensemble à des forces centripètes et centrifuges mouvantes. On imagine l’angoisse institutionnelle et épistémologique qui peut découler d’un tel état de choses, et l’on se prend à comprendre la violence identitaire, les accès de haine pour tout dire, quasi nationaliste, pouvant virer à une sorte de populisme scientiste qui en découle à l’occasion.

Nécessité du concept

C’est pourquoi un peu de structuralisme ne fait pas de mal au traitement de cet univers qui ne serait insaisissable que d’être inconcevable, c’est-à-dire dépourvu des concepts propres à le mettre en forme au moment de l’aborder. Les quatre côtés de notre Carré sont-ils aussi arbitraires que les 7 couleurs de Newton ? quand bien même cela serait, on nous fera le crédit qu’ils permettent d’accéder à une certaine intelligence de leur matière. Le drapeau des couleurs aurait pu comprendre une répartition entre d’autres noms de couleurs, la juste théorie de la lumière ne s’en serait en rien trouvée altérée.

Deux blocs : objectivation / subjectivation

Cela dit il n’est pas exclu que nous assistions actuellement à une reconfiguration historique dont la Gestalt devienne soudain lisible, où l’ensemble Noologie / travail psychique axé sur la dynamique du sens et de l’inconscient s’installerait de part et d’autre d’une ligne de faille accentuée. Cela donnerait
sciences du comportement, du physiologique et de l’objectivation : médecine (dont la psychiatrie DSM Nouvelles Normes) et psychologie
sciences résolument humaines(3*) du processus de subjectivation par le sens. On aura reconnu le bloc psychanalyse-psychothérapie relationnelle.

Vers les Sciences humaines cliniques

La psychologie clinique, chimère créée par Lagache, greffant une psychanalyse universitaire sur le corps de la psychologie par elle « unifiée », pourrait dans un tel cadre conceptuel réclamer son autonomie à l’université, créer son domaine disciplinaire propre. Mieux elle devrait créer un domaine multiple s’articulant au pôle voisin de la psychothérapie relationnelle. Philosophie, histoire, sociologie clinique, littérature, linguistique, arts et anthropologie compléteraient l’édifice. Le tout à la portée d’étudiants adultes en reconversion, comme cela se fait partiellement avec les Sciences de l’Éducation. Belle tâche pour les deux décennies à venir, mettre au monde une nouvelle discipline, non chimérique elle(4*), les Sciences humaines cliniques(5*).

Bousculade institutionnelle

À se pencher sur cette mouvance institutionnelle on observe comment la psychologie humaniste américaine, devenue Growth Movement puis Mouvement du potentiel humain puis enfin psychothérapie relationnelle, est venue bousculer et enrichir le paradigme institutionnel et scientifique au moment même où la psychiatrie déclinait et où la psychanalyse perdait sans le savoir encore sa position de toute puissance, de domination idéologique, assise de travers puisqu’elle n’était jamais devenue une discipline universitaire au sens plein du terme(6*).

Le temps a passé très vite

Il faut prendre en compte que cette période est courte, sous sa fausse figure d’éternité. Après les catacombes puis son rayonnement avant-gardiste de l’entre-deux guerres, la psychanalyse prend son essor institutionnel et d’influence culturelle en France en deux temps, après la Libération (1945, c’est le moment de situer la révolution de la psychothérapie institutionnelle), puis après la mort de Staline (1953, qui libère les énergies psychanalytiques du côté des progressistes). En 1968 seulement, c’était hier, la psychiatrie se sépare de la neurologie, une psychiatrie vigoureuse sous influence psychanalytique non durable. Jusqu’à la révolution conservatrice états-unienne neuroscientiste, cognitiviste et DSM (fin des années 80).

Parallèlement la décadence psychiatrique actuelle croise en sens inverse l’ascension des psychologues. Cependant que La psychothérapie, fille de la psychologie humaniste américaine, se développe et débarque triomphalement en France dans la fin des années 60 d’abord comme psychosociologie puis comme non-directivité rebondissant plusieurs fois pour finir en France par sa syndicalisation radicale en 1981, et par la déclaration européenne d’indépendance de Strasbourg en 1990.

Changement de paradigme

Résultat : dans les années 80 le « va te faire soigner » qui jusque là voulait dire va consulter un psychanalyste est devenu dans la langue courante va voir un psychothérapeute. Changement de paradigme. Cette nouvelle pratique sociale désignait une psychothérapie correspondant à la définition relationnelle et intersubjective de La psychothérapie de ces années-là — la nôtre pour tout dire.

Celle-ci, psychologie humaniste (1960), aussi Troisième voie, devenue Mouvement du potentiel humain (1970) s’individualisera comme Nouvelles thérapies (1980) puis comme psychothérapie relationnelle (1990). Antagoniste radical du comportementalisme (Skinner, le pendant américain du Pavlov qui fait saliver les chiens du soviétisme) de la psychologie « scientifique », basculée dans le scientisme et même la scientistique, sous la dénomination TCC, le mouvement humaniste(7*) combattit sur ses deux fronts d’origine, cognitivisme avant la lettre donc, et psychanalyse(8*).

Noms de domaine

La psychothérapie relationnelle s’est progressivement dégagée de la nébuleuse humaniste, dans le cadre d’un processus de différenciation qui vit se consteller des formes institutionnelles comme le développement personnel, le développement professionnel et le conseil, le coaching — le counseling, la relation d’aide, l’hypnose nouvelles normes, le chamanisme, et même le Nouvel âge. Et maintenant le « care » comme ils disent. Les personnes qui travaillent dans ces champs sont parfois incertaines de leurs délimitations, et il est plus facile de construire rigoureusement les identités centrales que les périphériques. Réciproquement, on peut s’appuyer sur des confusions, entretenues ou non, pour s’annexer des zones ou dénoncer des théories et méthodes par la méthode de l’amalgame à des territoires voisins.

De façon générale, on définit mieux un psychothérapeute relationnel par son degré de compétence psychothérapique relationnel que par sa méthodologie et son champ de référence, souvent complexes. De toute façon c’est la question de la souffrance qui fonctionne comme critère. S’agit-il d’une demande adressée à partir d’une position de souffrance auprès de quelqu’un qui se propose non de la réduire mais de l’entendre — sans proposer conseil, aide particulière, consolation ou recette, ou résolution de problème(9*), en position de témoin impliqué, intégrant la double dimension phénoménologique et transférentielle.

La psychothérapie relationnelle, sous l’inspiration du SNPPsy (Présidence Philippe Grauer) ne se rapprocha réellement de la psychanalyse qu’au début du XXIème siècle, même si des prémisses de cette tendance s’étaient manifestées dans la décennie précédente. Deux personnalités de la psychanalyse française permirent ce rapprochement, Jacques-Alain Miller et Élisabeth Roudinesco [cet article date du tout début du siècle].

La psychanalyse française rejette « les-psychothérapeutes« 

Quant à la psychanalyse française, elle a refusé d’un bloc toute considération positive de la psychothérapie relationnelle, de ce qu’elle nomme « les psychothérapeutes »(10*), maintenant envers eux un mépris ontologique. Seule l’École de la Cause freudienne, lacanienne millérienne, anti IPA(11*), choisit de soutenir les institutions historiques de la psychothérapie relationnelle, conservant par devers soi sa persuasion de supériorité scientifique mais comprenant que ce qu’en d’autres temps on appelait le sens de l’Histoire propulsait irrésistiblement cette seconde branche du travail psychique à la fois psychodynamique et fondée sur le processus de subjectivation, irrésistiblement. Cette alliance a pour cadre la Coordination psy.

On peut imaginer toutes sortes de renversements des alliances, sur la surface du Carré psy vu comme échiquier la partie qui se joue est déjà gagnée pour la psychothérapie relationnelle, parce que sur le terrain elle demeure présente et efficace, et qu’institutionnellement si elle avait dû être liquidée ce serait déjà fait.

La psychanalyse colonise la psychiatrie

Deux disciplines qui se croisent

Postel et Quetel rappellent que la psychanalyse est « née en marge de la psychiatrie(12*) d’un accident de parcours dans la carrière de son inventeur ». Elle accomplira une double destinée, révolutionnant la discipline hôtesse à partir du nouveau paradigme qu’elle constitue, intervenant en tant que tel au niveau de la psychopathologie qu’elle bouleverse, et à l’inverse domestiquée en qualité de « servante, surtout destinée aux services de rangement dans la maison psychiatrique(13*) ». Biswanger dit des deux disciplines qu’elles se croisent. Comment entendre ce terme ? absolument et dans tous les sens.

Intégration à risques

Cette « pénétration pacifique » selon Freud en 1925, n’ira jamais sans ambiguïté ni tensions. Il ne pouvait en être autrement. La psychiatrie vit dans une tension permanente, incarnée dans le présent de la relation clinique, entre anthropologie et psychophysiologie, entre science humaine et de la relation et science de l’objet corps, neuroscience. Deux pôles, psychiatrie-médecine d’une part, psychanalyse science humaine de l’autre, qui à ce titre a opéré une mutation scientifique et épistémologique irréversible. Leur croisement dont Biswanger parle de nos jours pourrait s’appeler intégration, articulation de deux domaines, à l’horizon de laquelle pointe le concept de multiréférentialité : rencontre fatale, articulation hiatale, donc impossible, radicalement antagoniste en plusieurs points, cependant inévitable et nécessaire. Carrefour dangereux difficile à aménager.

Identité de la psychiatrie

La psychiatrie travaillée par la psychanalyse, comme la pâte par le levain, s’en trouvera modifiée, mais pas au point d’en perdre son identité. Au fait, en quoi consiste cette identité (si toutefois elle est véritablement consistante) ? sa matière c’est la folie. Son antécédent, l’asile, lieu du refoulement au XIXème siècle des fous devenus aliénés par le jeu d’une classification issue des Lumières et de la première révolution industrielle.

De l’aliénisme à la psychiatrie

Avec Magnan à Sainte Anne (de 1867 à 1912 !) et Kraepelin à Heidelberg puis Munich (1903- 19**, avec prolongation de son système en Union soviétique, une affaire qui a duré), nous vivons sous le règne de la théorie organiciste de la dégénérescence et d’une classification fixiste. L’aliénisme ne deviendra institutionnellement psychiatrie qu’à partir de 1920, date à laquelle on passe une première fois de l’asile à l’hôpital(14*), et de 1937 pour l’ensemble du territoire français. Et encore ! en réalité, c’est l’après-guerre qui en verra la véritable liquidation. Psychiatrie, à titre de dépendance de la neurologie d’une part, psychologie(15*) de l’autre, le tout travaillé par l’entrée en scène de la psychanalyse, tel se présente le tableau d’entre-deux guerres.

La psychatrie se sépare de la neurologie

C’est la psychothérapie, une psychothérapie bientôt travaillée par l’influence psychanalytique, qui sort la psychiatrie d’affaire. Cela porte le nom de psychothérapie institutionnelle. Pour qui l’hôpital d’aliénés l’est lui-même, aliéné, au service et au sein d’une société qui l’est tout autant. C’est durant la guerre que les pionniers de Saint Alban ouvriront la voie à une clinique révolutionnaire de la folie par laquelle malades et soignants ensemble coopèrent à la vie de l’institution conçue comme outil collectif de soin. Les altérations de la vie de relation corrélées au trouble psychique, on atteint le second par modification coopérative de la première. On n’est pas loin d’une psychiatrie sociale. L’aspect relationnel est souligné. La réflexion sur les camps, une persuasion marxiste et l’influence de la psychanalyse parachèveront le tableau. Tout cela conduira de 1959 à 1968 (États généraux de la psychiatrie, succédant à la création d’un syndicat des psychiatres français — 1965) à la disjonction du couple neurologie-psychiatrie.

Naissance du culturalisme américain

Outre-Atlantique, deux psychiatres américains vont rompre avec la neurologie et le kraepelinisme. Adolf Meyer, un Suisse émigré qui se rapproche de C.S. Pierce, W. James et J. Dewey. Fondateur pas obligatoirement orthodoxe de l’Association américaine de psychanalyse, il aborde la psychiatrie de façon concrète : comment le malade réagit en situation. Puis Abraham Kardiner, psychiatre et psychanalyste, initie le culturalisme américain (comportant beaucoup des têtes chercheuses de l’université judéo-germanique), une sorte de psychanalyse sociale. Ce mouvement, enrichi d’un élan vers une psychiatrie d’inspiration psychanalytique, parviendra chez nous dans les soutes du plan Marshall et fera bon ménage avec le mouvement de libération de notre psychiatrie.

Développement de l’antipsychiatrie européenne

Durant la même période le mouvement européen de l’anti-psychiatrie prend le relais. Il sortira de tout cela la mise en place d’une psychiatrie de secteur, une psychiatrie de proximité, imprégnée de freudisme. L’entreprise se trouve facilitée par l’irruption des médicaments psychotropes (Henri Laborit).

Naissance de la psychologie humaniste américaine

Et ça n’est pas tout. Côté psychologie ça bouge aussi. Durant la guerre Kurt Lewin poursuit sa recherche et met au monde ce qui deviendra la psychosociologie , au début de l’après-guerre Abraham Maslow lance la vague de fond de la psychologie humaniste, Troisième force venant exploser la tenaille de l’alternative jusqu’alors obligée, comportementalisme ou une psychanalyse(16*) réduite au médical et au conformisme de normalisation. Les œufs de la psychothérapie relationnelle sont déposés dans le nid de l’Histoire.

Réaction organiciste en psychiatrie

Ainsi en France la psychiatrie en tant qu’entité autonome date de 68. Sa dégringolade institutionnelle date des années 80. Tout va très vite. À présent face à la réaction organiciste comportementaliste d’une psychiatrie DSM 4 et suivants qui étend son ombre sur l’ensemble d’une pratique psychiatrique NN, des psychiatres commencent à se dire relationnels — comme nous. En fait la grande mode de la psychiatrie psychanalytique commencée dans les années 60 avec le lacanisme aura duré une génération.

Redistribution et redéfinition des rôles

Une seule éternité. Cela aura suffi pour que la psychanalyse se sente reine. Et pour que nos psychanalystes ne voient pas le monde changer autour d’eux. Ne voient pas que la psychiatrie qu’ils pensaient avoir définitivement acquise (à tous les sens du terme ?) à leurs vues reprenne son chemin sans elle. Après une phase de colonisation, qui va de la fin de la seconde guerre mondiale aux années 80, reflux massif, certains parleront de régression. La psychanalyse se retrouve seule, que va devenir la psychiatrie ? pour l’instant elle périclite. Vous en saurez davantage durant la vingtaine d’années à venir. En tout cas le repartage des tâches et territoires autour du Carré psy fait de la psychologie un sérieux candidat repreneur.

La psychanalyse hébergée en psychologie

Établie de façon informelle en psychiatrie, l’imprudente psychanalyse se contenta par ailleurs de se faire héberger chez les psychologues. Elle n’avait pas distingué qu’elle risquait ainsi de se voir déloger au gré de l’évolution de la psychologie et de l’ensemble de la mouvante sensibilité psy et des mentalités, idéologiques et scientifiques. On peut comprendre que c’était difficile à discerner, en période de montée en puissance dans les années 50-70, et que les psychanalystes en leurs institutions avaient pu penser absorber la psychologie, en tout cas la pénétrer si l’on peut dire, définitivement. Le phallus étant ce qu’il est, l’actuelle débandade n’est pas si surprenante.

Nouvelle filière

Quoi qu’il en soit, de nouvelles pratiques ont vu le jour. À partir de fiefs installés dans la féodalité universitaire, une filière d’engendrement de psychanalystes s’est mise en place, au terme de laquelle certains psychologues cliniciens analysés devenaient psychanalystes, en passant par une société école de psychanalyse en sus de leur formation universitaire, avec le brevet de psychologue en poche qui les autorisait à exercer l’une au titre de l’autre.

La psychanalyse universitaire française

La psychanalyse installée chez les autres

Si bien que, répartie entre psychiatrie et psychologie clinique, la psychanalyse ne s’est pas fait reconnaître dans notre pays comme discipline universitaire spécifique, avec des laboratoires, des points d’ancrage institués indélogeables. On peut être professeur de rang A en psychologie ou en psychiatrie — et psychanalyste, c’est le supplément. D’une certaine façon, malgré les apparences, la psychanalyse universitaire enseigne en contrebande. Licite certes, tolérée disons. Tout de même en porte-à-faux. Et si d’aventure on est professeur en psychothérapie relationnelle, avec ou sans cet intitulé, comme le furent Max Pagès et Edmond Marc, là on est directement liquidé à la sortie, les exécuteurs étant en premier lieu … les psychanalystes universitaires.

Psychologie clinique

La psychanalyse universitaire peau de chagrin maintient sa précarité institutionnelle comme elle peut dans un univers à présent hostile tant en psychologie, où elle compte ses plus nombreux effectifs, qu’en psychiatrie. En psychologie, elle se bat aux couleurs de la psychologie clinique, la sous-marque que Lagache avait imposée du temps de « l’unité de la psychologie », expression dénégative par laquelle se désignait l’inscription d’un enseignement de la psychanalyse(17*) dans les départements de psychologie au lendemain de la guerre.

menacée d’une part méprisante de l’autre
Par ailleurs, imbue d’un véritable complexe aristocratique exclusif de l’Hexagone, la psychanalyse universitaire dans notre pays (de laquelle s’excepte notablement la psychanalyse millérienne) méprise les nouveaux énergumènes que sont les psychothérapeutes relationnels, oubliant que sa discipline construite elle-même à l’écart de l’université avait commencé avec le même statut. Cela doit s’appeler le vieillissement. Vous pensez, des gens qui ne sont même pas (suffisamment) diplômés (de l’université)(18*) ! Ce phénomène typiquement français ne se retrouve nulle part ailleurs en Europe et dans le monde. Craignant de chavirer en bloc vers La psychothérapie — une chose incertaine où elle appréhende la dissolution de son identité, la psychanalyse universitaire française se raidit, faudra-t-il dire un jour cadavériquement ? Décidément notre université actuelle n’est pas lieu fertile. Actuellement en sciences humaines livrée aux délices du scientisme, elle tend à stériliser ce qu’elle touche. Il existe certes d’heureuses exceptions, souvent en posture difficile.


Les Associations internationales

Un vaste conflit international se livre dont les protagonistes sont l’Association internationale de psychanalyse — IPA en anglais, maison Freud et fils, l’Association mondiale de psychanalyse, Maison Lacan-Miller, les cognitivistes, maison TCC neurosciences et DSM 4, l’Association mondiale de psychothérapie, et l’Association européenne de psychothérapie, Alfred Pritz, Vienne.

IPA – TCC : non agression

Un travail ultérieur fera le point sur les lignes de forces qui traversent le champ psy mondial. Un accord de non agression tacite et même de collaboration implicite entre l’IPA, dirigée à l’époque par Daniel Widlöcher, et le camp cognitiviste neuroscientiste, permet à l’IPA d’avoir les mains libres pour réunifier autant que faire se puisse la psychanalyse au niveau international. La résistance de Jacques-Alain Miller provoque une situation de tension permanente dans notre pays, ce dernier prétendant à rien moins que représenter à lui seul l’ensemble de la psychanalyse française. Situation bloquée à perpétuité, péripéties incessantes, haines chronicisées.

L’Association mondiale de psychothérapie (Vienne)

L’Association mondiale de psychothérapie, centrée sur Vienne et l’infatigable action du professeur Alfred Pritz, a le mérite d’ambitionner de fédérer les psychothérapeutes relationnels du monde entier. Nombre de psychanalystes ont participé à ses assises. Elle a adopté une déclaration des droits à la psychothérapie. après tout puisqu’il existe plusieurs associations internationales de psychanalyse, pourquoi ne pas marquer sa place dans le concert psy ?

l’EAP (toujours Vienne) AEP en français

L’Association européenne de psychothérapie, « EAP » — décidément la mode d’adopter l’acronyme selon l’anglais semble aussi vigoureusement installée que la domination américaine, fonde son autorité professionnelle et scientifique sur le principe de la reconnaissance de méthodes « scientifiquement reconnues ». Comme l’IPA [API en français, l’acronyme globish tend à l’emporter] cherchant à regrouper en son sein les petites associations psychanalytiques, l’EAP favorise les centrales importantes, par leur effectif, leur clientèle, leur capacité d’organisation et de diffusion d’où n’est pas exclue la capacité marketing. Elle distingue ainsi une vingtaine de méthodes majors, qui constituent son armature institutionnelle. Cette centrale a mis en place un certificat européen de psychothérapie (sans préciser davantage) CEP — cette fois on adopte l’acronyme francophone, qui revalide(19*) au niveau du collectif professionnel européen les études effectuées au sein des écoles des méthodes reconnues.
La section française de l’Association européenne de psychothérapie est la FF2P.

Dissidences : en France SNPPsy et AFFOP

Dont se sont dissociés le SNPPsy et le Psy’G, qui avaient co-fondé la FFdP (devenue depuis FF2P) à l’appel de l’EAP. Des dissidences sont en effet rapidement apparues, fondées sur des questions d’éthique, d’orientation et de fonctionnement et sans doute d’épistémologie. Les britanniques se sont retirés pour manifester leur EAP septicisme après avoir expérimenté ce que pouvait valoir l’axe Londres-Vienne en matière de pratique institutionnelle. L’AFFOP française s’est retirée de la FFdP pour se démarquer à la fois d’une politique plus soucieuse du quantitatif, et surtout d’une centration sur l’institution, c’est le principe de la reconnaissance de et par la maison-Mère, davantage que sur les qualités du praticien lui-même du point de vue de sa reconnaissance pluraliste par des pairs expérimentés.

Le Cinquième critère, apanage du tandem SNPPsy-AFFOP

Ce fameux cinquième critère déterminant de la reconnaissance par les pairs, d’abord pris en compte en demie teinte se voit actuellement en voie d’abandon définitif par l’AEP, sans même traçage d’une fausse fenêtre. Il redevient l’apanage du SNPPsy et de l’AFFOP.

La Coordination psy

Quoiqu’il en soit, l’EAP constitue une force importante, précisément aussi à cause de son souci du nombre et de sa dimension européenne. Au bout du compte en France AFFOP et FF2P, avec leurs personnalités politiques et éthiques différentes, collaborent régulièrement dans le cadre de la Coordination psy impulsée par Jacques-Alain Miller en 2004.

Le Carré psy reconfigure le paysage

Bref, reconfiguré, le paysage psy revêt la forme d’un carré, dont chaque côté figure une discipline majeure, avec cette distinction que deux d’entre elles ne sont pas universitaires, même si l’une, la psychanalyse, occupe quelques sièges de professeurs à l’université, vestiges de sa gloire passée, et que l’autre, la psychothérapie relationnelle, n’en occupe pratiquement plus, sur le peu dont elle avait disposé un moment.

Les deux disciplines du procès de subjectivation et leurs écoles

Rien d’inquiétant dans cette situation, plutôt significative. Les deux disciplines qui s’occupent de la relation et du processus par lequel on devient sujet de sa propre histoire, nécessitent une formation spécifique, à fort coefficient d’expérimentation existentielle conjointe à une psychothérapie relationnelle ou une psychanalyse individuelle de longue durée, et ce genre de cursus l’université française est incapable de le produire et conduire. Il y faut un savoir faire et une mentalité particuliers, que seules dans notre pays les écoles et sociétés-écoles spécialisées détiennent, et les deux disciplines en tant qu’institutions sont à même d’agréer leurs bons instituts et de réguler le flux des psychanalystes et psychothérapeutes relationnels qui en sortent.

Une psychothérapie de la complexité

La psychothérapie relationnelle se décline selon quelques grands axes, définissant les domaines existentiel, groupal, psychocorporel, transpersonnel, enfin le multiréférentiel et l’intégratif. Dans chacun de ces champs, de multiples écoles et sous-écoles se proposent, chacune ayant tendance à ne voir midi qu’à sa porte. On peut, dans une perspective unimodale ne se former que dans une, et, trop souvent confiné confit dans son bon jus, y rester toute sa vie, persuadé d’elle, ou élargir son horizon avec l’âge et la sagesse. On peut aussi commencer large pour se fixer en fin de compte sur une discipline élue après avoir commencé par goûter aux autres, les voyages forment la jeunesse. On peut encore préférer commencer multimodal et rester ouvert, multiple et complexe. La discipline multiréférentielle a probablement un bel avenir devant elle, face à un monde de plus en plus éclaté, pour lequel une méthodologie prenant en compte la complexité risque de se révéler fertile. Sinon indispensable.

Quatre disciplines majeures en bouquet plus deux branches de verdure

La psychothérapie multiréférentielle que nous proposons comprend quatre disciplines (ce qui rend compte du fait que nous avons commencé par nous intituler interdisciplinaires) plus deux.

Ces disciplines sont

1 — d’une part les trois sub-disciplines de la PSYCHOTHÉRAPIE RELATIONNELLE

1.1 — groupe psychothérapique

1.2 — psychocorporel, constitué de la bioénergie, de la dynamique du souffle, du travail à médiation en piscine d’eau chaude

1.3 —gestalt-thérapie

2 — d’autre part la PSYCHANALYSE

déclinée diversement — lacanisme, kleinisme, relation d’objet, jungisme(20*)etc.

Ce qui situe la psychothérapie multiréférentielle en interface, toujours du côté du procès de subjectivation — et à proximité de la psychanalyse. Par voie de conséquence à proximité de la psychanalyse multiréférentielle ou encore intégrative.

3 — Si l’on compte les items précédents 1 subdivisé en 3, + 2, cela donne 4, la philosophie, qui vient en troisième discipline, constituerait alors le cinquième élément. Qui permet à l’occasion de cheminer d’une discipline à l’autre, ce qui n’est ni inutile ni désagréable.

4 — Enfin, quatrième discipline(21*) au sens plein du terme (enseignée à ce titre à l’université), ici sixième composante, la psychopathologie, se répartit selon deux secteurs

4.1.— dans le cadre de chaque discipline et sub-discipline

4. 2 — à titre de psychopathologie générale puis approfondie, dans un secteur propre.

Organisation en blocs selon deux systèmes de classification

Si l’on compte six domaines disciplinaires au sens large du terme cela fait

1) Groupe psychothérapique

2) Psychocorporel

3) Gestalt-thérapie

4) Psychanalyse

5) Philosophie

6) Psychopathologie

Si l’on compte par disciplines au sens strict cela fait

I – Psychothérapie relationnelle (trois sub-disciplines : (1), (2), (3) )

II – Psychanalyse (4)

III – Philosophie (5)

IV – Psychopathologie (6)

Faire face aux enjeux du XXIème siècle

Le Cifp, depuis l’AFFOP auquel il appartient à titre de membre fondateur et dont il est agréé, la Fédération française de psychothérapie intégrative et multiréférentielle — FFRAPIM, également membre de l’Affop [3] , et le SNPPsy dont il est également agréé, a pris sa part dans le débat de ces dernières années pour soutenir, promouvoir et faire reconnaître la psychothérapie relationnelle et en son sein la multiréférentielle. L’affaire fut rude mais les issues sont d’ores et déjà positives. Si vous décidez de fréquenter ses activités, vous participerez au mouvement pour l’humanisme en psychothérapie et l’accès à la complexité qui ouvre à la créativité dans la rigueur. Bienvenue à cette aventure qui orientera dans le domaine des sciences humaines cliniques le devenir de ce siècle qui devra se donner les outils nécessaires à la mutation du managérisme vers la société de demain. La psychothérapie relationnelle multiréférentielle représente l’un de ces outils.

À vous de participer à l’aventure en professionnels

À vous de voir si le cœur vous en dit de vous engager comme acteurs dûment professionnalisés à participer à l’évolution psychosociale et des mentalités en cours pour qu’elle comporte sa proportion incompressible d’humanité et citoyenneté, de singularité, de sur mesure pour tout dire, pour éviter la catastrophe de l’administration standardisée des âmes par la « mesure industrielle » scientiste du tout biomédical étatisé, les ratios et les protocoles, et si notre école vous semble un moyen sérieux d’y parvenir.


28 mai 2008