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Rhapsodie pour un mot pour un autre – Rapport moral SNPPsy 2010

Notre renommée nous vaut une perte de nom, nos voleurs y gagnent la jouissance de notre appellation dérobée et leur paramédicalisation tendancielle. Nous y récupérons notre différenciation et liberté. Il importe de nous assurer de nos racines et fondements identitaires, à la base de notre légitime fierté comme discipline et comme corps, au service d’une population qui nous apprécie, face à des collègues ambivalents qui à la fois nous rivalisent et reconnaissent.

Le texte qui suit se présente comme un canevas nécessitant reprise et restructuration. Certains morceaux sont déjà bons. Tel quel, avec votre indulgence, il peut dès à présent trouver son utilité.



SNPPsy – Praticiens en psychothérapie relationnelle & psychanalyse

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 19 NOVEMBRE 2010

Philippe Grauer

Rapport moral


Rhapsodie pour un mot pour un autre

La loi est passée, la loi passe, nous demeurons

Ce texte, dont nous publions ici de très larges extraits, a connu quelques ajustements à des faits légèrement postérieurs à sa première écriture et prononciation publique. Certains passages ne sont pas rédigés, nous y reviendrons ultérieurement.

Spoliés et bien vivants

Notre renommée nous vaut une perte de nom, nos voleurs y gagnent la jouissance de notre appellation dérobée et leur paramédicalisation tendancielle. Nous y récupérons notre différenciation et liberté.

Débaptisés, nous perdons tout de même le droit de porter notre nom et ne saurions nous en réjouir. Déchus par la loi de la légitimité professionnelle que nous avions soigneusement mise en place, sans carte d’identité ni passeport, après le sobriquet de charlatans certains aimeraient nous affubler de celui de romanichels(1*). À ce propos quand nous entendons certains psychanalystes en réunion se prétendre sans papiers, cela laisse sans voix. Messieurs ayez la décence de nous laisser au moins le privilège de l’exclusion, à laquelle non contents d’applaudir, par cette affectation vous en rajoutez.

Mutation des psychologues

Faux nom vraie barbe, vrai nom fausse barbe, dans cette valse des signifiants comment s’y retrouver ? les psychothérapeutes NN ayant confisqué notre nom sont de vrais néo psychologues paramédicalisés destinés à surclasser les psychologues cliniciens. Lesquels psychologues reprofilés de demain sont nos voleurs d’hier, complices de l’Académie de médecine (Rapport Piel-Rolland) désireuse de récupérer pour elle notre titre de psychothérapeute(2*) Les organisations de psychologues s’étaient persuadés d’un partage de notre dépouille qui semble avoir fait long feu. Ils ne regrettent nullement l’ « opération charlatans », seulement de s’être fait avoir, et s’indignent en qualité de volés oubliant que volés d’aujourd’hui ils sont les voleurs d’hier. Arroseurs arrosés ils se plaignent d’être mouillés. Sauvons la clinique ! s’écrient les freudiens d’entre eux, la leur exclusivement, la pratique d’inspiration psychanalytique de certains psychologues hospitaliers essentiellement, menacée de se voir ravagée par l’organicisme neuro comportementaliste, leur clinique par leur corporatisme à courte vue et leur aveuglement politique naufragée. Sauvons la pratique ! nous écrions-nous en écho, rappelant que nous existons tout autant qu’eux sur la place, au sein du Carré psy dont nous occupons deux côtés voisins, réunis par le même humanisme du processus de subjectivation.

Relation avec la plus objectivement voisine non profession

Mentionnons également à ce sujet les associations de psychanalystes réunis informellement sous l’appellation de Groupe de contact, ayant agi pour préserver les restes de la peau de chagrin de leur hégémonie passée, ceux de la Cause partis en empochant le bénéfice de la rupture d’alliance avec nous, ceux du Manifeste pour la psychanalyse administrant une leçon de purisme psychanalytique ultra gauche à la terre entière, masquant mal combien ils sont mal de se voir au bout du compte destinés à devenir oh horreur ! inéluctablement psychothérapeutes.

À quoi ajouter les solidaires à cor et à cri des psychologues – puisqu’ils le sont –, ménageant les quelques bastions conservés au sein d’une université qui les précarise, tout heureux de se prévaloir du titre à nous arraché. Ceci sans la moindre pensée éthique ou tout simplement politique sur la question du corrélat de notre dépouillement onomastique et du passage à la trappe de la psychanalyse muée oh horreur en psychothérapie.

En contre poids à ce champ de forces concourant à alimenter une psycho mondialisation sous l’égide du DSM, orientée vers une conception gestionnaire sécuritaire et mécaniste du champ disciplinaire et professionnel du psychisme, nous n’oublions pas les psychanalystes alliés dès le début de la décennie. Assez clairvoyants pour marquer qu’entre le patient le thérapeute et l’État se jouait une partie qui requérait une analyse approfondie du développement de la psychanalyse et de la psychothérapie relationnelle face au déploiement du scientisme. Voici pourquoi nous ne manquerons pas d’appuyer la lutte de l’Appel des appels de ceux de nos ambivalents voisins du Carré psy qui cherchent à se situer de façon progressiste dans le jeu des forces sociales, politiques, idéologiques qui s’exercent actuellement dans notre pays. En dépit de l’incroyable ignorance de nombre d’entre eux (au mieux), de notre existence et réalité, le principe de la dynamique de subjectivation que nous partageons comporte la même dimension subversive et citoyenne pour laquelle chacun de notre côté militons.

Prenant en compte ce contexte nous appuierons une partie des revendications et protestations des organisations des professions voisines, parvenus au rendez-vous de l’Histoire qui les conduise un jour au terme de la Décennie des dupes qui s’achève à réfléchir à ce qui s’est passé, au rôle qu’elles ont joué dans la pièce. C’est que l’Histoire est complexe et s’amuse au détriment des protagonistes qu’elle aveugle. Et que le corporatisme constitue une des plaies des locataires du Carré psy français – de notre côté nous cessé d’en alimenter le courant depuis une quinzaine d’années. C’est dans ces conditions que nous travaillerons à conjoindre les forces de notre Sauvons la pratique à celles de leur Sauvons la clinique.

dé-nomination

En attendant, nous, évincés de notre titre, avons dû nous trouver un autre nom. Comment se dé-nommer ? le rapport des forces laissait prévoir cette issue, modérément prédatrice en fin de compte, car nous avons offert une forte résistance et l’adversaire a dû tenir parole : – « Donnez-moi seulement votre nom et je vous laisse tranquilles. » Il faut aussi savoir que de lui-même notre mouvement a changé de nom plusieurs fois en quelques décennies (3*), pour aboutir il est vrai au titre devenu fatal de psychothérapeute.

Une telle labilité onomastique n’a donc jamais empêché notre identité et renommée de perdurer. Lors de la dernière période, nous avons choisi depuis plusieurs années pour notre part un nom alternatif de métier (et non de métier alternatif, nous demeurons à notre place et fonction) psychopraticien, que nous avons ajouté au relationnel installé en 1996. Expression à indexer de la mention de notre légitimité titularisante. Ce sera le ® de la propriété de la marque de service, assimilable à notre titre syndical. Dans le contexte actuel cela nous fait un nom de métier et un titre (4*).

Notre situation à tout prendre n’est pas si mauvaise, relativement à celle des psychanalystes en perte d’identité forte, si l’on songe que la mise en place de la loi les transforme à terme en psychothérapeutes (savoir ce que ce terme est destiné à finir par signifier), ce qui leur fait horreur. Eux perdent leur nom en ayant agi en sorte de nous faire perdre le nôtre, dont en définitive ils héritent pour finir en psychothérapeutes d’État. Nous, sous un vocable rénové comportant le déterminant relationnel auquel nous tenons et qui signifie beaucoup aux yeux de la discipline et du public, demeurons relativement à l’abri de la réforme psycho scientiste paramédicale en cours.

Histoire d’un nom : thérapeute serviteur de deux maîtres

(…)

Commençons par un bref rappel historico linguistique du terme tant disputé de psychothérapeute. Ce mot composé par conjonction du radical psychè et du mot thérapeute se compose, décompose et recompose selon des règles simples. Ainsi psycho-logue et psycho-thérapeute s’articulent sans problème.

Psyché

L’aventure commence par la psychè et continue à aller de soi. Souffle, âme, psyché, ce terme procède de 1000 ans de pensée grecque, provient de l’indo-européen (souffle, soufflet) ce qui lui fait une rallonge substantielle, et d’une dissociation de l’âme et du corps typique de l’anthropologie méditerranéenne (cf. la Bible, qui fait de l’homme un composé glaise+souffle). Après les Lumières ce radical participe de la fondation de la psychologie au XIXème siècle, puis de la psycho-analyse. Il va donner psychothérapie attesté en France à partir de 1888 (psychothérapeute date de 1902 (5*).

Psychothérapie

« La première utilisation du mot psychotherapy date de 1872, sous la plume de l’aliéniste britannique Daniel Hack Tuke (1827-1895). Dans Illustrations of the Influence of the Mind upon the Body in Health and Disease (Illustrations de l’influence de l’esprit sur le corps dans la santé et la maladie), il plaide pour une étude scientifique du pouvoir thérapeutique de « l’imagination », que les médecins, selon lui, connaissent et utilisent depuis longtemps. De fait, tout en innovant sur le plan linguistique, l’aliéniste se relie à une histoire médicale remontant à la deuxième moitié du XVIIIe siècle : celle de la prise en charge de l’aliénation mentale sous la forme du « traitement moral », et du constat des effets de l’esprit sur le corps. Souvent vu comme l’une des origines de la psychothérapie, ce traitement moral désigne une prise en charge par les vertus de la parole persuasive plutôt que par la contention (in : http://www.scienceshumaines.com/histoire-des-psychotherapies-vincent-barras-et-catherine-fussinger_fr_23836.html). »

Thérapeute

Le thérapeute, c’est d’abord le θεραπον therapon, l’écuyer, chez Homère, le serviteur d’un guerrier. Il appartient à la petite troupe d’appui à pied du cavalier (ce système a duré deux mille ans. Un chevalier durant la guerre de Cent ans, sorte de char vivant fragile, nécessitait une poignée d’hommes de service et d’appui.) Puis on aura θεραπευειν : prendre soin de > servir Dieu > prendre soin d’un malade. Devenu avec Philon d’Alexandrie le θεραπευτεσ therapeutès, l’ascète serviteur adorateur.

Ça n’est qu’à partir du XVIIème siècle en France que thérapeutique entre dans le champ de la médecine pour « qui étudie puis applique les moyens de soigner les maladies « . Le Robert historique note toutefois que « dès ses premiers emplois [le terme thérapeute], pour « personne qui soigne les malades », semble spécialisé dans un contexte psychologique [c’est nous qui italiquons] et est aujourd’hui utilisé par aphérèse (v. 1950) pour son composé psychothérapeute (cf. ci infra psycho-). »

Voici notre thérapeute tiré à hue médecine et à dia psychologie. On est encore loin du souci, du soin pris de soi (vs. administré, du traitement), qui prendra corps progressivement à partir de la pratique psychanalytique instaurant la cure, mais on y vient.

Psycho

Revenons à nos psych- +. Psych- + iatros donnera psychiaterie puis par contraction psychiatrie, notre médecine de l’âme. Iatros oublié la langue dit médecin psychiatre, ce qui montre qu’elle n’a pas intégré le sens savant de iatros. Psychoanalyse, nom germanique original donne en français psych- + analyse > psychanalyse. Tout est en ordre. Le radical psych- + voyelle fournit la base d’un nombre considérable de termes formés à partir de ψυχη psukhè, souffle , énergie spirituelle, âme (proche du Ki d’origine chinoise).

Psy

S’il n’y avait eu que psychologue et psychothérapeute l’apocope eut fonctionné en facteur commun aux deux termes : je suis allé voir mon psycho, les psychos sont tous les mêmes. Mais comme le Carré psy compte quatre termes psych- + voyelle dont deux voyellés différemment : psychiatre et psychanalyste, la mise en facteur commun donne l’apocope général psy. Devenu substantif (puis adjectif) pour désigner l’ensemble des praticiens dudit Carré.

Apocope et non radical. Quand on écrit “le pauv’ Momo ne savait que dire“, l’apocope qui fait tomber la fin du mot pauvre se moque de s’en prendre au radical pauvre, pauvreté ne deviendra jamais [pauvté] pour autant.

Le radical seul autorise la construction régulière d’innombrables psychomachinchoses, c’est psych- + voyelle + second terme ou psycho + consonne. Ainsi à l’infini psychotrucmuche, psychogenèse, psychosomatique, psychopathie, psychopédagogue. Psychopraticien. Pas vraiment traficable. [Psypraticien] , néologisme mal construit, sonne forcément à l’oreille comme amputé de son cho, prononcé régulièrement ko.

Laïcisation spontanée

Résumons-nous. Les noms des quatre locataires du Carré psy ont engendré par mise en facteur commun l’apocopique psy. Le terme psychothérapeute confisqué par la psychiatrie, il nous reste, à nous qui nous sommes toujours dits praticiens — sorte de laïcisation spontanée du terme médical clinique, à nous désigner du nom régulièrement construit et directement entendable de psychopraticiens.

Psychopraticien

La construction sur la seule syllabe psy du néologisme [psypraticien] blesse inutilement l’oreille. Nous n’avons pas besoin pour changer de nom de métier d’en arborer un lui-même par nos soins couturé à la Frankenstein. Ça n’est pas au moment de faire bonne figure en en présentant une nouvelle qu’il faille se montrer défiguré. Cela dit ceux de nos collègues de la FF2P qui en tenteront l’usage verront bien ce qu’il deviendra. Les quatre du GLPR tombés d’accord pour psychopraticien, cela ne fera qu’un vocable de plus, sans ruiner l’édifice commun.

Nom de marque de service / nom de métier

L’argument qu’ont un moment opposé certains selon lequel en tant que nom de marque ce vocable serait indéfendable ne s’applique pas ici. Protégeons-nous mais ne rajoutons pas de contraintes imaginaires, mal positionnées. Nous devons distinguer nom de marque de nom de métier. Remarquons au passage qu’on ne dépose pas un nom de métier. Cela évite toute confusion(6*).

Métier, profession, discipline, titre

Il n’est pas question dans cette affaire de droit commercial, de propriété intellectuelle ou d’abus de dénomination universitaire. Psychothérapeute avalé, ravalé peut-être, par la médecine, il nous reste à nous renommer, en tant que discipline et profession. La discipline c’est facile ça reste la psychothérapie relationnelle, telle que définie par nous, notre référence depuis 1996. Nous ne représentons qu’un quart de la psychothérapie et tenons à cet écart et à ce quart. Notre champ scientifique reste la psychothérapie relationnelle. Avec désormais psychopraticien comme notre nom de métier. Nouveau terme générique, par nous spécifié comme relationnel, garanti par le titre psychopraticien relationnel®.

Comme il se trouve que psychothérapeute ce n’est pas un métier, psychopraticien en désignera un sans dommage pour personne. Puis psychopraticien relationnel® devient le titre autorégulé par la profession, par ceux qui pratiquent la spécialité du même nom et s’y voient autorisés par leurs institutions responsables. Laquelle spécialité loge sur le côté droit du Carré psy toujours libellé psychothérapie relationnelle. Sous le changement notre permanence.

Psychothérapie relationnelle

Un dernier point terminologique. [Psypraticien] ne heurte pas que l’oreille. Le raccourci psy présente un spectre trop large et masque les distinctions fondamentales au sein du Carré psy, l’ordonnancement des quatre professions cardinales du champ. Ce 4 là est deux fois 2. Précisément en fondant la psychothérapie relationnelle nous avons depuis 1996 délimité que notre identité aux contours d’une discipline spécifique. Elle désigne, aux côtés de la psychanalyse – voici la première paire – la démarche de dynamique de subjectivation requérant nos cinq critères dont le premier, celui essentiel en la matière d’avoir accompli convenablement soi-même un important parcours psychothérapique ou psychanalytique. Les psys de la seconde paire, l’universitaire, ne répondent pas à ce critère, et ne sauraient prétendre au qualificatif de relationnel, au sens fort où nous entendons ce terme. À chacun son nom propre, le nom de son domaine propre. À nous le nôtre.

Toujours de ce point de vue, par ailleurs, le retrait du radical thérapeute, paradoxalement nous décontamine de la confusion avec l’univers de plus en plus paramédicalisé regroupant les nouveaux psychothérapeutes agglutinés autour du signifiant thérapeute colonisé par la médecine.

Tant et si bien que certaines anciennes ambiguïtés, par lesquelles un psychologue se prétendait comme nous psychothérapeute, sont levées. La psychothérapie, champ disciplinaire soigneusement non défini car englobant des zones épistémiques hétérogènes, demeure générique et commune, les titres, répondant à des légitimités disjointes, sont à présent distincts. Désormais un psychologue ou un médecin deviendra de plein droit psychothérapeute sans chercher à se prétendre psychopraticien et sans le droit de se dire psychopraticien relationnel. La réciproque vaut, mais elle est faible car la réciproque ne vaut pas, nous n’avons jamais prétendu nous confondre avec psychologie(7*). Cette fois c’est de bon cœur que nous nous nommerons et définirons spécifiquement.


D’où venons-nous ?

Nous vivons un ample combat idéologique et politique lié dans sa phase actuelle à la mondialisation, au consumérisme, au managerisme s’accompagnant d’un scientisme blindé de statistiques mesurant n’importe quoi n’importe comment, ce que j’ai appelé la scientistique.

Par rapport à cela commençons par revendiquer nos racines, par remonter à nos origines, selon le principe bien connu qu’au moment où on se demande où on va il convient de se demander d’où l’on vient. Si l’on garde comme fondement d’une part les mille feux de la pensée hellénique prolongée sur mille ans, diffusant sa civilisation sur Rome, de l’autre le feu du buisson apparu à Moïse, cela nous conduit aux ermites décrits par Philon d’Alexandrie (le New York de l’antiquité méditerranéenne) portant le nom princeps de thérapeutes, serviteurs de Dieu et de l’autre, que Yves Lefebvre donne d’entrée de jeu comme ancêtres fondateurs de notre profession en 1984. Que va-t-il se dessiner sur cette toile de fond ? Vont se profiler

– l’épopée de la naissance de l’inconscient, une chaîne ininterrompue de praticiens chercheurs (chaîne plutôt buissonnante si on en peut oser la métaphore) conduisant de Mesmer à Freud puis à sa filiation foisonnante jusqu’à nous.

– La philosophie allemande Kant, Hegel, Schopenhauer, Nietzsche, Buber, Dilthey, Brentano, Husserl, Heidegger, à laquelle ajouter Kierkegaard puis Sartre et Merleau-Ponty.

– Le vaste courant de la phénoménologie et de l’existentialisme.

– L’extraordinaire fécondité judéo germanique encore, des années Vienne et de l’entre-deux guerres qui va nous donner en plus de la psychanalyse, Moreno (1930) proche de Buber, Perls, Kurt Lewin.

Au tout début, le basculement des Lumières et la naissance de la sensibilité contemporaine, la revendication de la puissance de l’émotion qu’on trouve chez Jean-Jacques et Diderot pour ne parler que des sources françaises du romantisme, le mouvement européen qui provoquera les révolutions de 1848, la naissance de l’Histoire et du sens de l’histoire, Michelet, Messmer et ses successeurs, en particulier allemands, le Hugo de la force qui va – qui ira jusqu’à l’invention de l’inconscient.

Ensuite viendrait la psychologie humaniste américaine des années 60, en réaction contre la prise entre les deux branches de la tenaille d’une psychanalyse médico normative et d’un comportementalisme brutal d’inspiration vigoureusement anti humaniste. Notre aventure commence formellement avec l’invention de cette Troisième force.

1)

– avec Abraham Maslow, Rollo May, Carl Rogers. C’est par là que nos racines sucent une sève qui nous nourrit toujours. En amont, Kierkegaard. C’est qu’un conflit idéologique et de civilisation se déroule sur le long terme, depuis la post après-guerre. Il n’a pas cessé, se poursuit en ce moment même. Un temps nous avons cru l’avoir emporté définitivement, illusion de jeunesse. Avec 68 nous avons inscrit une protestation, une lyrique puis épique « Profession de foi du vicaire américain », mise en musique à Woodstock. Le conflit naît aux États-Unis quand entre le charybde d’une psychanalyse normalisatrice et le scylla d’un comportementalisme réducteur d’inspiration totalitaire doux, soft comme on dira plus tard, Abraham Maslow ouvre la voie de la Troisième Force de la psychologie humaniste – 1961 J of HP – 62 (AHP). Ouvre la voie d’une protestation existentialiste qui débouchera sur le tiers terme consolidé, au terme de dix années d’évolution, des Nouvelles thérapies. Dorénavant il faudra compter avec « Les psychothérapeutes ».

Postulats fondamentaux

Ici prend place une partie non développée par écrit.

– perspective phénoménologique

– tendance à l’actualisation ou à la croissance (auto développement)

– tendance à capacité à s’autodéterminer

– principe humaniste par excellence de la centration sur la personne :  » Particulièrement en thérapie, ce principe s’incarne dans la reconnaissance d’une relation réelle entre le thérapeute et le client, facteur premier de changement thérapeutique, alors que celui-là s’efforce de saisir l’expérience de celui-ci, en tentant de partager son monde subjectif d’une manière qui va au-delà de la dichotomie sujet-objet. » Ne pas oublier que c’est de Maslow que nous tenons la racine de notre concept identitaire de relationnalité.

2)

– avec Kurt Lewin — NTL années 50

Issue des travaux de Kurt Lewin (1959), la psychologie sociale des relations humaines, d’inspiration humaniste, a donné naissance à un vaste mouvement social de pratiques de changement par le groupe. Cette orientation progressiste débouche sur la rechercher d’une vie sociale plus démocratique, sur la transformation des individus, de leurs valeurs et de leurs attitudes.

Cela va donner la psychosociologie, les groupes de rencontre, la psychothérapie pour normaux (Yalom, Rogers).

–  » Pendant ce temps, l’influence de Carl Rogers, considéré comme étant la figure la plus marquante du champ de la psychologie nord-américaine du XXe siècle et le psychothérapeute le plus populaire en Amérique du Nord, décline au cours des années 80 selon un sondage effectué en 1982. Malgré cette popularité, la psychologie humaniste n’a pas vraiment réussi à pénétrer le monde académique universitaire . Relativement peu de programmes universitaires américains s’affichent d’orientation humaniste. » (p. 28) référence ?

Nouvel âge :  » Le mouvement du nouvel âge apparaît, successeur de la contre-culture (Riel, 1990). Écologisme, ésotérisme et santé psychocorporelle s’y retrouvent, les sectes aussi. « La quête d’une nouvelle dimension spirituelle se fait pressante » (Riel, 1990, p. 79). Paradoxalement, le Nouvel âge tente de faire alliance avec l’univers des sciences humaines à la recherche de nouvelles perspectives et de nouveaux modèles (Riel, 1990). Apparaît au Québec le magazine Guide Ressources dont le tirage va rapidement augmenter. »

3)

– Toute la mouvance de l’éveil de la sensorialité, puis Reich et Lowen. On peut parler de révolution du psychocorporel.

4)

Bill Schutz, un monument à lui tout seul.

5)

Esalen bien entendu, le MPH (Mouvement du potentiel humain) et la spiritualité du transpersonnel (démarcation une ligne qui relie et qui sépare. Il convient de soigneusement établir la différence avec une pensée spirituelle nous dirons de niveau plutôt faible, puis carrément magico-religieuse du Nouvel âge). La vieille Europe là-dessus s’avéra souvent capable de mieux caler les choses.

6) spiritualité

Transpersonnel : ne pas confondre avec le « mouvement du Nouvel âge (qui) apparaît (comme) successeur de la contre-culture (Riel, 1990). Écologisme, ésotérisme et santé psychocorporelle s’y retrouvent, les sectes aussi. « La quête d’une nouvelle dimension spirituelle se fait pressante » (Riel, 1990, p. 79). Paradoxalement, le Nouvel âge tente de faire alliance avec l’univers des sciences humaines à la recherche de nouvelles perspectives et de nouveaux modèles (Riel, 1990). Apparaît au Québec le magazine Guide Ressources dont le tirage va rapidement augmenter. »

Que ce § ne prête pas à confusion – c’est bien le mot. Nous avons à tenir compte du voisinage avec le Nouvel âge, qui n’est pas synonyme du transpersonnel. Lequel n’a rien à voir avec un spiritualisme peu consistant, parfois dit jungien par extension et abus du terme. Jusqu’à présent nous avons su nous en démarquer convenablement, nos adversaires s’étant efforcés d’entretenir le brouillage de la frontière entre ces deux domaines, comme ceux d’en face qui tentent de la franchir de nuit. Nous avons édifié nos institutions en partie en vigilance contre ce genre de passe-muraille. Elles fonctionnent Dieu merci.

On ne se dégagera de la question ni en l’oubliant ni en s’y dissolvant ni en cautionnant un discours dit antisectes lui-même souvent peu clair, à l’occasion victimaliste, persécuteur populiste à l’aveugle. Élisabeth Roudinesco remarque que le scientisme positiviste par ses excès favorise le retour au magico-religieux, c’est le chien de faïence qui se mord la queue (on notera l’audace de la métaphore qui rejoint l’immortel Ponson du Terrail. Il fallait bien cela pour aborder un sujet aussi périlleux).

7)

– & naturellement, en amont, la psychanalyse, la buissonnante psychanalyse à laquelle nous devons tant.


À quoi nous appartenons

Le vaste conflit entre psychanalyse et psychothérapeutes humanistes, entre des praticiens essentiellement certifiés par des sociétés savantes extra universitaires et un académisme comportementaliste neuroscientifique à base de mesure démesurée s’appuyant sur une médecine (psychiatrie reneurologisée) scientiste et une psychologie de plus en plus orientée vers elle, entre deux zones épistémologiques l’une objectiviste l’autre centrée sur le sujet et l’intersubjectivité, continue de se déployer, sur les rails de la mondialisation. Mutatis mutandis notre combat ressemble à celui de l’écologie citoyenne, il participe du même mouvement d’ensemble. Nous ne sommes pas seuls et ce qui nous arrive relève de l’Histoire du monde. Sachons nous situer, et participer à la fois à la résistance contre un processus de déshumanisation managériale et sécuritaire, et au désir de protéger et prolonger les Lumières, le programme du CNR et l’ouverture de 68. Sachons où plongent nos racines, ne nous laissons ni désorienter ni démoraliser. Fiers de notre héritage et message, conscients de ce à quoi nous appartenons et participons, ensemble contribuons à réhumaniser et enchanter cette terre dont nous sommes pour une modeste part, une partie du sel.

Qu’est-ce qui nous arrive ?

que nous constituons une profession dynamique dont le succès mérité par la qualité et l’originalité du service rendu – cela ne s’exprime précisément pas seulement en termes de service mais de mouvement humaniste –, a accru son indice de pénétration dans la société française au point de susciter l’envie puis l’hostilité de la médecine et du quasi ensemble des professions du psychisme. Ligués au nom d’un ôte-toi de là que je m’y mette qui a révélé leur puissance institutionnelle ancrée sur le socle universitaire français (en crise aigue de bureaucratisation), face à des organismes syndicaux et fédératifs qui ne font pas le poids comparativement, sachant que notre présence à l’université est passée de maigre à fantomatique (pourquoi et comment n’avons-nous pas cherché à investir le bastion universitaire ? en fait nous l’avons déserté), il sont mené contre nous un dur combat, que nous n’avons pas sur le fond perdu.

Il nous arrive qu’un mouvement mondial réglementariste, contrôlitaire, accompagne la mondialisation, laquelle s’accomplit officiellement sur le mode scientiste, avec recours constant au managerisme et au chiffrage, à l’évaluation sauvage, consistant à appliquer des instruments de mesure sans rapport avec ce qu’ils sont censés mesurer, en particulier dans le domaine des sciences humaines cliniques. Ce mouvement, global, en vient à basculer dans un délire d’essence bureaucratique et finit par substituer le contrôle à la chose contrôlée. Il n’en vient pas à le faire, son essence est de procéder ainsi. Autres temps autres mœurs, le « surrationalisme » succède au surréalisme ! Il participe comme le soutient le Roland Gori de l’Appel des appels d’une casse générale des métiers. Il participe également de la tendance à numériser à tout va, jusqu’à proposer à la population de ficher les enfants de moins de trois ans, dans une perspective économique managériale et politique d’épidémiologie déshumanisante et dans une perspective d’uniformisation scientistique à visage neuroscientifique. Il participe à désorienter le public, persuadé qu’il n’a plus d’inconscient (sauf quand un lapsus ministériel fait sourire le pays tout entier) mais un cerveau, sorte d’hypermécanique biologique, neuronale ou hormonale avec flux et transmetteurs qui émerveille les chercheurs mais n’est pas prêt de livrer par imagerie cérébrale la mise en œuvre colorée d’un fantasme avec projection du film que le sujet se fait inconsciemment au moment où il est occupé à vivre sa vie.

Il nous arrive que le temps des Oranges mécaniques livrées à la tonne est arrivé. Et que notre profession est merveilleusement située pour y faire face. Il nous arrive que nous assistons à la mise en œuvre d’un programme prévoyant de nous marginaliser et si possible neutraliser afin de procéder à notre extinction en vue d’établir le règne de l’objet jetable, matrice de l’homme du même nom. Il nous arrive que l’entreprise a réussi à nous exclure de notre propre nom pour y installer des professionnels qui vont pratiquer une autre psychothérapie, inspirée du cognitivisme et de la neurologie, paramédicalisée, une psychothérapie académique scientiste, pourquoi pas c’est un autre débat mais pourquoi exclusivement à nous ?

Ce mouvement participe à outrance d’un souci de rentabilité qui oblige les accueilleurs administratifs ou hospitaliers à minuter et structurer leur accueil jusqu’à en miner le principe. L’univers des professionnels du psychisme subit en institution des pressions inimaginables pour renormer la relation en la vidant de toute relation véritable possible. Nous risquons paradoxalement, en nous trouvant écartés notamment de l’hôpital, de nous trouver à l’abri d’excès rentabilistes qui menacent l’exercice des professions voisines dans l’enceinte du Carré psy. Le système en arrive ainsi à nous protéger. Sous réserve d’édulcorer notre appellation, ce qui dans un premier temps ne nous a pas fait plaisir, nous courons le risque de représenter en définitive une ressource alternative dans la configuration qui se dessine.

Il nous arrive, oui, de changer de nom, et ceci représente une perte, ayant occasionné une vague dépressive. Que le travail de deuil s’effectue, nous savons que cela ne s’organise pas de façon volontariste, oui, nous avons subi des attaques, oui nous avons perdu des plumes. Mais pas nos ailes.

Il nous arrive une politique d’alliance de l’ensemble de notre profession. Nous étions naguère réunis sous la houlette du chef d’une fraction psychanalytique au sein de la Coordination psy, qui a bien combattu pendant cinq ou six ans les attaques populistes soutenues par le Groupe de contact et les organisations de psychologues. Nous avons bénéficié de l’alliance réalisée avec une partie de la psychanalyse française lucide sur le fait qu’en nous accusant de la rage on voulait noyer le chien de la psychanalyse. Lorsqu’arriva le terme de cette phase de la lutte, nous nous sommes retrouvés seuls, la Cause freudienne rompant avec « les psychothérapeutes », reprenant la défense de ses intérêts propres. À notre initiative s’est alors opéré le regroupement du GLPR, et c’est une alliance élargie au PSY’G qui succède à la Coordination, sans leader imposé. Ce mouvement unitaire remporte avec les Pages jaunes un première victoire, nous encourageant tous les quatre à poursuivre dans cette bonne voie de l’unité. Nous avons impulsé le mouvement, nous travaillerons à le renforcer.


Profession et citoyenneté

« L’idée même de profession suppose qu’au-delà du savoir, du savoir-faire et de la compétence, un engagement testimonial, une liberté, une responsabilité assermentée, une foi jurée oblige le sujet à rendre des comptes devant une instance à définir. » Derrida in AdA p. 58.

Biopouvoir

On peut le définir comme une emprise du pouvoir dans les domaines de l’existence individuelle et collective, qui revêt une forme inquiétante avec la quantification généralisée des activités, que des moyens performants de surveillance et d’enregistrement des comportements individuels permettent de mette en œuvre.

Univers contrôlitaire

Surveillance dépistage sécuritarisme : nous sommes hors du champ.


Qui sommes-nous encore ?

Un groupe national de professionnels appartenant à une profession qui n’est plus exactement émergeante, regroupés en syndicat professionnel. Ce syndicat s’est donné depuis bientôt trente ans la mission de constituer, mettre en bonne forme, la profession, notre « profession de psychothérapeute » ce qui voulait dire du procès de subjectivation par voie relationnelle, on ne disait pas comme ça alors mais c’est cela que ça voulait dire, à telle enseigne que nous pensions légiférer pour le périmètre entier du Carré psy qui n’existait pas encore, mettre en forme notre profession, dessiner exactement les contours de sa personnalité, la constituer au point de lui fournir une constitution, un code de déontologie (éthique professionnelle), le principe d’une reconnaissance sociale et institutionnelle. Le Snppsy a œuvré dès le début dans la direction ordinale. Plus idéologique il a créé le pluralisme, par lequel la confirmation par les pairs prend un aspect universel, trans-méthodes(8*).

Syndicat savant

Avec le pluralisme (ne jamais confondre pluralisme et multiréférentialité) il s’est également constitué en société savante à plusieurs voix, instaurant le dialogue entre praticiens relevant de méthodes et champs disciplinaires différents. De ce point de vue, syndicat et société savante, le SNPPsy est une sorte de syndicat savant.

Le PSY’G

Le Psy’g de son côté a soutenu notre profession dans sa dimension de profession libérale, travaillé à sa relation européenne, et l’a introduite dans l’univers institutionnel des sociétés de méthodes. Ce fut l’époque de la déclaration de Strasbourg et de notre sortie de l’ANOP, l’époque des dissociations nécessaires, de l’individualisation des personnalités sociales de la psychothérapie du processus de subjectivation que nous connaissons dorénavant. Le PSY’G l’a conduite en nous entraînant avec lui vers la création de la FFdP, vers l’institution européenne, la Déclaration de Strasbourg, la création du CEP, le dialogue international. Parachevant l’œuvre entreprise en commun il a pris en même temps que nous ses distances avec la centration sur les Méthodes-écoles, pour co-fonder avec nous l’Affop (1998).

Puis vint le temps de la disjonction, le PSY’G s’est retiré. Nous ne nous sommes pas perdus de vue, nous rencontrant périodiquement, jusqu’à la récente constitution du GLPR, réunifiant notre champ institutionnel.

Un paysage clairement différencié

Entre temps, le Snppsy resté seul dans l’Affop il lui fallut deux ans pour parachever la nécessaire dissociation institutionnelle, se dégager d’une collusion toxique avec la FFdP au niveau du CA, deux années douloureuses pour sortir de l’asphyxie. Finalement nous avons réussi à modeler un paysage différencié, un univers dans lequel chaque organisme travaille en paix dans son style et à partir de là peut coopérer avec les autres.

Double légitimité, relation écoles / syndicat

Rappelons pour mémoire notre transfert de souveraineté en matière d’habilitation des écoles à l’Affop dont nous faisons partie et qui est réellement à même de contrôler la qualité des écoles. Rappelons la nécessaire alliance écoles syndicat pour l’attribution du titre : diplôme + titularisation = psychopraticien relationnel confirmé. Saine articulation entre deux univers externes conjoints. Il nous aura fallu du temps pour qu’ils cessent de s’entrechoquer ou de connaître des interférences difficilement maîtrisables.

Titularisation, intitulé, intitulation

Comment fonctionne notre titre professionnel à double détente et trois temps : trois temps deux mouvements . Schéma d’ensemble :

– École > diplôme : reconnaissance des études : diplômé de telle École(9*)

Pratique en qualité de membre du syndicat : psychopraticien relationnel membre du SNPPsy

SNPPsy > Titularisation : confirmation en qualité de psychopraticien relationnel® titulaire du SNPPsy.

Titulaire du Snppsy voulait dire porteur du titre, nous continuons selon la même logique, améliorée. Nous demeurons ainsi tenants du titre modifié.

Nous avons créé un titre si intéressant que la médecine a voulu s’en emparer. Nous restons tenants du titre, modification faite de son intitulé. Nous devons lâcher notre titre pour consolider notre identité sur un signifiant voisin. Bien entendu le meilleur possible pour ne pas dérouter le public, qui maintienne le déterminant popularisé par nous depuis bientôt quinze ans, de relationnel, et le radical psycho, trait commun à toute la profession, là-dessus, aucune ablation exagérée. Passer de psychothérapeute relationnel à psychopraticien relationnel s’opère à partir d’un glissement, pas d’une occultation (Pour nous inspirer d’une façon de tout compter très dans l’air du temps, on peut soutenir que sur 9 syllabes si on en conserve 6 dont 2 à l’initiale et 4 en finale, c’est encore admissible).

Castration

Nous perdons les trois syllables clés du mot thérapeute annexées à la médecine. Les malheureux psychothérapeutes à venir en institution se verront paramédicalisés. Problématique du beurre et de l’argent, problématique de la castration, on ne peut jamais tout conserver ensemble c’est bien connu, il faut admettre un jour ou l’autre de perdre un petit bout. On sait aussi qu’à ce jeu on perd et on gagne, on perd pour regagner. À être clairement différenciés. Notre identité devrait s’en trouver renforcée.

Campagne de discrédit ratée

Quelle ne fut pas notre surprise lorsque, ayant moralisé la profession, nous vîmes surgir à l’horizon, suscité par le conservateur président de la SPP le tandem Accoyer Vasseur, deux collègues d’Annecy décidés d’en finir avec ce que nous représentions. C’est là que nous pûmes mesurer combien gouverner c’est prévoir. Dès la fondation du Snppsy nous étions conscients que nous nous pourrions nous détacher de l’ANOP, qu’un jour viendrait où les politiques s’intéresseraient à nous pour nous réglementer, et que ce jour-là nous serions prêts. C’est aussi en vue de cela que nous avons légiféré de l’intérieur, institué notre profession pour le moment venu nous trouver en position d’interlocuteurs légitimes et organisés. Cela s’appelle avoir une vision politique. Nous l’avons eue dès le début, et n’avons jamais démenti de notre capacité dans ce domaine.

Place maintenue et confirmée

La suite, la connaît, une décennie de luttes suffisamment efficaces pour aboutir à l’actuelle reconfiguration du paysage sur base de maintien du Carré psy et de la place que nous continuons d’y occuper, sous une désignation garantie par l’ensemble des organismes responsables historiquement de notre installation en France dans le dernier quart du siècle dernier.

Trentième anniversaire

Olivier Devillard, le président de notre fondation, m’a rappelé il y a quelques jours que nous approchions de notre trentième anniversaire. Pas si mal, nous célébrerons en cette trentième année notre refondation en notre nouveau nom et la mise en lumière de l’ensemble des noms de tous nos membres. Bienvenue à cette double épiphanie .

Apocalypse , épiphanie

Affichage de la liste complète des membres du SNPPsy

Les membres adhérents étaient déjà autorisés à faire mention de leur appartenance au syndicat sur leurs documents de présentation, il convient de réfléchir à l’élargissement de ce droit à l’affichage en liste.

La question de l’annuarisation, de la parution sur des sites pourvoyeurs de patientèle ne se réglera pas uniquement par une politique de titularisation. Nous sommes un syndicat de titulaires et nous avons créé une catégorie de membres, les adhérents , qui a besoin de s’afficher immédiatement. Il serait meilleur pour nous qu’ils puissent apparaître sur le site du syndicat plutôt que de devoir aller s’inscrire par nécessité économique sur des sites extérieurs accueillants. À nous de les aider à un meilleur accès à la titularisation. Déjà ceux que nous recruterons à la sortie de nos écoles, il ne sera pas difficile de les titulariser en deux trois ans. Il nous faut prévoir notre évolution institutionnelle de la deuxième décennie du siècle.

En tout cas la situation présente exige que soit repensée la question de l’inscription publique des non titulaires. Nous nous proposons cette année de mettre en place un nouveau dispositif qui prenne en compte l’ensemble des données, ne desserve pas les titulaires et permette à ceux qui viennent à nous de bénéficier rapidement de leur appartenance.

À quel problèmes sommes-nous confrontés en 2011 ?

Nous allons devoir nous occuper de notre changement de nom. Nous allons devoir nous acquitter de tâches administratives pour nous installer dans le nouveau dispositif, en marge du cadre de la santé mentale.

Nous allons consolider notre identité institutionnelle. Nous travaillerons à maintenir le GLPR mis en place à notre initiative, contribuer à tenir la politique unitaire dans le souci du maintien de la qualité dont notre profession a besoin et dont notre syndicat s’est montré depuis 1981 un sérieux promoteur.

Le renouvellement de nos effectifs s’effectue et continuera de le faire pour une part à partir des étudiants de nos écoles agréées Affop, pour l’autre part à partir du désir de nos collègues de s’afficher désormais comme psychopraticiens relationnels® avec tout ce que cela comporte d’honneur scientifique, professionnel et citoyen.

La loi est passée, la loi passe, nous demeurons.